Pour qui est resté sur le groove berbère et les sonorités acoustiques méditerranéennes et gitanes de son précédent Taziri paru en Avril 2015, le dernier album du guitariste français Titi Robin, Rebel Diwana (Passion Rebelle) a de quoi surprendre !
En effet, cet indomptable bluesman crée ici des ambiances à priori bien éloignées de son répertoire habituel, élaborant un rock sombre et saturé d'une guitare électrique qu'il avait mis au rencart à la fin des années 80.
Bien qu'ayant toujours évolué dans un bouillon de cultures, Titi l'autodidacte semble avoir virer de cap en se livrant corps et âme dans un exercice poétique périlleux: celui de se mettre à nu à travers ses propres mots et sa voix éraillée, la 6 cordes n'étant plus uniquement son seul vecteur d'expression.
Soutenu par un solide trio de jazz issu de la jeune scène parisienne, l'artiste a convié une nouvelle fois deux interprètes indiens au talent manifeste, le chanteur Shuheb Hasan et le joueur de sarangi Murad Ali Khan. Ils occupent un rôle crucial dans Rebel Diwana, qui se dévoile finalement comme le prolongement de l'esthétique romantique d'un écorché, d'un poète donnant corps aux décors exotiques envoutants de ses voyages imaginaires, hantés par les chants hypnotiques d'une voix et d'une vièle éblouissantes.