Après avoir posé ses valises à Cape Town et Détroit, le label lyonnais Jarring Effects décide de poursuivre son périple musicale en faisant un détour par la Nouvelle Orléans, publiant le 1er Mars dernier le troisième volume de sa série World Wide Effects baptisé Sewing Machine Effects. Orchestré par Nola Is Calling, une formation tout spécialement réunie pour l'occasion, le projet nous immerge dans les eaux poisseuses du Mississippi, au cœur de la communauté des Black Indians, descendants d’esclaves en fuite aidés par les Amérindiens et qui, encore aujourd'hui, célèbrent Mardi Gras et la St Joseph habillés en anges aux mille couleurs. De cette collaboration inédite entre artistes locaux, musiciens béninois et producteurs français, est née une fusion singulière mariant habilement urgence hip-hop et énergie bounce music, courant électro apparu à la fin des années 80 qui combine les chants rituels créoles, le jazz et les polyrythmies africaines. Sonorités acoustiques et textures électroniques, groove organique et chants incantatoires venus des ténèbres de l’histoire américaine, se rencontrent dans un disque atypique et renversant, élaboré par l'auteur et multi-instrumentiste aux racines caribéennes David Walters, le violoncelliste français Olivier Koundouno et le percussionniste béninois Bonaventure Didolanvi, qui sont allé retrouver dans le bayou les emblématiques Big Chief Romeo et Big Chief Jermaine, ainsi que la figure montante de la scène bounce à la Nouvelle Orléans, HaSizzle King.
L'album est accompagné par le documentaire Call & Response, écrit par Elodie Maillot et Arno Bistchy.