Un petit bond de 20 ans dans le passé... C'est ce que nous propose Dario D'Attis qui a le vent en poupe depuis peu grâce à ses productions et remixes parus chez Strictly Rhythm, Toolroom ou Hive et ses Dj sets aux sonorités deep-house notamment appréciés par les afficionados de DFTD.
Avec son remix du mythique "Don't Stop" de Soul Vision (composé des 2 légendes Sandy Rivera & José Burgos) publié entre autres par la petite sœur de DefectedFluential en 2000, le producteur suisse exprime ses talents d'artisan d'une house captivante, signant un re-work inventif où ligne de basse 90's, échantillons vocaux accrocheurs et groove entêtant nous entraînent droit vers le dancefloor.
Shuya Okino - Still In Love Feat. Navasha Daya (Soul Heaven)
C'est à un véritable monument de la house music made in Japan que le label Soul Heaven nous confronte avec ce titre magique "Still In Love", un classique du disco de 1982 composé par Rose Royce, que l'immense Shuya Okino reprend en musclant sa ligne rythmique. Co-fondateur du célèbre Kyoto Jazz Massive l'artiste est l'une des figures emblématiques de la scène electro-jazz orientée club. Datant de 2011, la version originale du pionnier japonais, véritable bijou nu-disco habité de guitares funky, de cordes radieuses et se la voix soulful de Navasha Daya,est enrichie des remixes de deux pointures, le "Long Version" de la légende DJ Spen très respectueux du mix original et celui du duo italien Alaia & Gallo, qui comme pour son re-work de "Who Is He?" emprunté à Bill Withers, métamorphose le classique "Still In Love" en un hit dancefloor absolument dévastateur !
Duke Dumont - For Club Play Only (Part 4) (Defected Records)
Le Dj/producteur britannique qui avait inondé les ondes radio en 2013 avec ses singles "Need U (100%)" et "Hold On" puis en 2014 avec "I Got You" ou "Won't Look Back", nous présente un aspect bien plus intéressant de sa versatilité musicale, en effet, bien loin de toutes préoccupations commerciales il montre ici l'étendue de son savoir-faire en matière de tracks pointus purement club, réservés aux dancefloors exigeants orientés house underground. Duke Dumont publie chez Defected le 4ième volet de sa série For Club Play Only, son ambition est de laisser à la postérité de la dance music un héritage moins périssable que les tubes exclusivement calibrés pour être disque de platine. Les précédents volumes de la série sont sortis sur Turbo Recordings, le label de Tiga.
For Club Play Only Part 4 se compose de 2 morceaux qui expriment cette faculté de Duke à passer de l'ombre à la lumière, du mainstream à l'underground. "Be Here" est un pur bijou vocal house à la production impeccable et à l'efficacité redoutable. Ses cuivres punchy, ses vocaux soulful et sa ligne de basse hypnotique ne peuvent laisser les danseurs de marbre. "Worship" nous plonge quant à lui dans la moiteur des ambiances disco et italo-disco de Cerrone ou Moroder avec ses arpèges de synthé 80's captivants et ses nappes électroniques entêtantes. L'artiste y crée une atmosphère insolite au regard de ses précédents travaux...
Après Defected c'est au tour du label Soul Heaven de publier sa compilation estivale marquant sa présence sur l'un des spots le plus courus de la planète : Ibiza. Il est en résidence à l'hotel Pikes et autour de la piscine de l'Ocean Beach (600m2 tout de même!!!).
La collection intitulée The Sound Of Soul Heaven Ibiza 2016 nous délivre ce son house si particulier, gorgé de soul et habité de voix sensuelles, dont les récents "A Place In My Heart featuring Kym Mazelle"de Crookers, "Who Is He?" d'Alaia & Gallo ou encorel'"acoustic mix" du fameux "Searching" de Fred Everything sont cette année les fers de lance incontestés. S'y retrouvent aussi les énormes succès "Jas" de Tim Deluxe (Strictly Rhythm)et "Let Nothing" de Nick Hussey (DFTD) dont parlions il y a quelques temps ici-même. Aux côtés d'artistes de renom déjà bien installés dans le paysage de la dance music, The Sound Of Soul Heaven Ibiza 2016 nous présente les nouvelles sensations telles qu'Eli Escobar ("Phreeky" et "Chaka Khan") et Ilija Rudman ("In Her Eyes") de l'écurie Classic Music Compagny qui ont marqué les esprits avec leurs remixes et leurs productions disco-house, ou bien Josh Butler et son tout nouveau track deep-house"On The Edge" aux reflets baléariques de circonstance. Il ne s'agit là que de quelques titres parmi les 29 sélectionnés par Soul Heaven pour animer votre été.
Le Bounce Trio mené depuis sa création en 2012 par le virtuose des claviers Matthieu Marthouret nous invite à découvrir son second opus intitulé Contrasts. Dédié à toutes les "victimes innocentes de par le monde" il résonne forcément de façon particulière alors que nous nous relevons à peine du terrible choc engendré par l'infâme massacre de la Promenade des Anglais survenu à Nice la nuit du 14 juillet dernier.
Ce quatrième album que le jazzman grenoblois, spécialiste de l'orgue Hammond, dirige en tant que leader a été enregistré majoritairement en quartet avec le renfort de l'immense guitariste Serge Lazarevitch. Constitué de 6 compositions originales, 4 impros collectives et 2 reprises, il a vu le jour grâce à une campagne de financement participatif (ou crowdfunding) sur Kiss Kiss Bang Bang et sa sortie prévue le 03 Octobre 2016 officialise la naissance du tout nouveau label indépendant We See Music, créé par et pour les musiciens.
Le jazz de ce Bounce Trio augmenté y est puissant, inspiré et captivant notamment marqué par des improvisations libres et un sens du groove festif et envoutant capté sur le vif, dans des conditions "live". S'il est largement enraciné dans le hard-bop et les sonorités issues de l'âge d'or de Blue Note, Contrasts est nourri de la complicité de ses musiciens et de diverses influences comme le free jazz ("Rage"), le jazz funk ("Bounce One"), le cosmic jazz ("Innocent Victims"), le latin jazz ("Keepin' It Quiet") ou le modern jazz ("Kind Folk"). Matthieu y évoque ainsi avec créativité et passion ses idoles Zawinul, Shorter, Wheeler et Monk, faisant au passage un clin d'œil au groupe rock progPink Floyd, en se réappropriant leur immense tube "Shine On You Crazy Diamond".
L'assise rythmique construite en partie par le batteur Gautier Garrigue y est superbe, sophistiquée, légère et musclée à la fois, elle est propice au jeu incisif et précis du saxophoniste bruxellois Toine Thys, figure emblématique de la clarinette basse en Europe. Les lignes de basse nous sont livrées par l'organiste manitou, qui assurent autant dans l'élaboration d'atmosphères sombres et solennelles ("It Should Be A Normal Day") que radieuses et entraînantes ("J.Z"). Il réunit les conditions idéales pour que chacun des protagonistes s'y expriment librement, avec rigueur et souplesse à la fois, laissant toujours le dernier mot à la mélodie et aux émotions. On notera l'intervention fantomatique au chant du saxophoniste belge Nicolas Kummert dans le poignant "Innocent Victims".
Sur la pochette du disque figure une reproduction de la fameuse sculpture monumentale Cadillac Ranch conçue en 1974 à Amarillo dans le Texas. Située au bord de l'ancienne Route 66 dans un paysage désertique, elle consiste en un alignement de 10 épaves de voitures Cadillac plantées dans le sol que les visiteurs peuvent taguer... Un choix que chacun interprètera à sa manière...!
Afterschool
Special – the 123s Of Kid Soul (Numero Group/Differ-Ant)
Fondé en 2003 à Chicago The
Numero Group est un label musical qui s'est spécialisé dans la préservation
et la réédition d'enregistrements rares et oubliés. Pour célébrer la rentrée
scolaire il s'apprête à publier le 16 septembre prochain une nouvelle galette intitulée
Aftershool Special : The 123s of Kid
Soul, une sélection de 19 pépites entièrement dédiée à un sous-genre de la soul qui explosa dans les années 70
grâce aux succès retentissants des Jackson
Five. Ce courant, souvent qualifié de Bubblegum
Soul parce qu'il est représenté par de très jeunes musiciens, a déjà été
mis à l'honneur par la maison de disques en 2007 avec Home Schooled : The ABCs Of Kid Soul, il est à nouveau placé sous
le feu des projecteurs avec cette collection aux sonorités racées pleines de vie, de fraîcheur et d'énergie servies
par des formations restées confidentielles ou éphémères comme Scott Three, Brighter Side of Darkness, Little
Man & The Inquires ou encore Dynamics…
Si certaines chansons s'adressaient principalement à un public d'enfants ("Simon Says" de Future Kind) d'autres touchaient particulièrement
leurs parents comme la reprise de Gil Scott Heron par The Brother's Rap de "The
Revolution Will Not Be Televised".
Pierre Akendengue - Libérée La Liberté/Mvt Arusha (Single) (Lusafrica)
L'artiste Pierre Claver Akendengue a baigné toute son enfance dans le folklore gabonais et s'est nourri de musique occidentale au collège de Libreville. Quittant l'Afrique à 22 ans pour suivre ses études de psychologie en France, il débute parallèlement sa carrière artistique à la fin des années 60, rencontrant deux personnalités déterminantes: la compositrice/interprète Mireille Hartuch qui le pousse à renter en 1967 au Petit Conservatoire de la Chanson (célèbre émission radio et TV de variété française), puis Pierre Barouh (patron du label Saravah) qui publie son premier Nandipo en 1974. Chanteur, poète et musicien engagé contre la dictature, l'oppression, la langue de bois et la propagande, il part en 1989 à la rencontre de l'Afrique du Sud encore sous l'Apartheid et sort Espoir. Passionné par le continent, on le retrouve en 1993 avec Lambarena, fusionnant l'univers classique de Jean-Sébastien Bach à celui des chants africains, et en 2009 à la tête d'un projet aux rythmes du Cap-Vert en compagnie de Nado Andrade, pianiste de Cesaria Evora...
40 ans après la parution du sublime Afrika Obota en 1976, l'artiste revient avec un nouveau single baptisé "Libérée la Liberté" qui est à la fois un chant de revendication contre la corruption et un vibrant appel adressé à la jeunesse pour contrer cette fatalité. Dansante, fluide, chaleureuse et conviviale, il ne s'agit pas d'un brulot, mais bien d'une ballade chaloupée et entraînante, interprétée à la fois en français et en myéné (sa langue natale) et matinée de chœur d'enfants et de femmes.
Comme on le remarque dans le second titre nommé "Mvt Arusha", Pierre allie avec maestria la production à l'occidentale ainsi que les mélodies latines et caribéennes aux rythmes traditionnels du soukous et du makossa. Cette chanson fait écho aux accords d'Arusha, marquant la fin du conflit interethnique Hutu/Tutsi.