Sofiane Saidi - El
Mordjane (Quart de Lune/Rue Stendhal)
Le chanteur algérien Sofiane
Saidi nous présente son premier opus solo baptisé El Mordjane (Le Corail). Si le raï
fait partie intégrante de sa culture musicale depuis ses débuts sur scène à
l'âge de 12 ans, l'artiste originaire de Sidi
Bel Abbes n'a de cesse de le mâtiner de sonorités urbaines, électroniques et jazzy. Repéré par Natasha Atlas, il collabore avec Tim Whelan de l'incontournable Transglobal Underground, enregistre et
joue aux côtés de grands noms de la scène orientale, apparaissant parallèlement
auprès de projets aux ambitions bien distinctes comme le groupe breton Startijenn ou la formation aux tendances
klezmer, Yoksotot...
El Mordjane
marque le renouveau d'un genre qui perça en France à la fin des années 80 grâce
aux aînés Cheb Khaled, Cheb Mami et Rachid Taha. S'imprégnant à l'origine des styles rock, pop, funk,
reggae et disco, le raï dont Sofiane fait usage est aussi nappé de UK beat aux reflets chill (Kifache Bnadem), électro
chaabi (Kallimatte, Bahr El Wsaya), jazz (Al Jazair Black Out)
voire trip-hop (Kirani) et psyché blues (Gasbah Ya Moul Taxi). Malgré cette fusion
singulière, il demeure profondément ancré dans l'héritage des orchestrations
orientales traditionnelles (Mektoub,
Taali), où la voix envoûtante, grave et puissante du chanteur s'allie à celle de
la diva et complice Natasha Atlas,
aux mélodies et aux rythmiques raffinées de ses acolytes Smadj (au oud), Grégoire
Florent (aux percussions) et tant d'autres qu'il a croisé au cours de ses pérégrinations
avec Raïna Raï, Naab ou encore L'Orchestre
National de Barbès.
Un titre caché reprend l'hymne de Joe Dassin Si tu n'existais
pas interprétée en français avec tendresse et orchestrée à l'orientale,
avec ses cordes et ses percussions enivrantes, rehaussée de beats électroniques
délicats et discrets.