Ousmane Kouyaté – « Dabola » (Universal Music Jazz
France)
Dabola est une des cités phares de la République de Guinée,
elle est aussi la ville qui vit naître en 1950, l’héritier d’une des plus
anciennes dynasties de griots mandingues, le guitariste Ousmane Kouyaté. Après
dix-huit ans d’absence dans les bacs et son dernier opus Doumba, le fidèle ami et
collaborateur de son compatriote Mory Kanté et du malien Salif Keita, nous
revient avec une véritable perle où la tradition musicale millénaire d’Afrique
occidentale s’allie aux essences parfumées d’une salsa enivrante « Djellya »
(ou un éloge à ses paires, artistes et griots) voire endiablée sur ce sublime
titre, interprété en français, « Tenter » (ou un clin d’œil respectueux
et affectueux à ses parents et ses modèles). Voué à une carrière d’agriculteur
comme son père, Ousmane quitte pourtant l’université en 1977 pour se consacrer
entièrement à la musique. En 1979, il enregistre avec Les Ambassadeurs (Salif
Keita au chant et Kanté Manfila à la guitare lead) le titre incontournable « Mandjou »,
puis au fil de ses collaborations (Joe Zawinul, Hank Jones ou encore le grand
Cheick Tidiane Seck), l’envie d’un projet plus personnel fait naître
« Bintou Doumbouya » en 1982, loin
de toutes considérations commerciales et pécuniaires, deux albums suivront en
26 ans, jusqu’à « Dabola » prévu pour le 26 Janvier prochain et
distribué par Universal Music Jazz France. Installé à Paris après avoir fait
escale à Abidjan, Bamako et Dakar, le compositeur, arrangeur et interprète,
nous propose une échappée belle en forme d’hommage à sa Guinée natale
(« Djamanaké »), à sa ville (« Dabola »), à ses amis
(« Nana ») et à la richesse qu’apporte la rencontre, le partage et le
voyage (« Fediya »). Artiste humaniste, sage, simple et sincère,
Ousmane nous expose sa vision d’un monde qui ne devrait être fait que de
respect et d’échange, en toute connaissance de l’autre et de la richesse
culturelle qui est sienne…Une philosophie qui fait tristement écho au conflit
opposant deux peuples voisins depuis 1948, israélien et palestinien, pour
lesquels colère et fondamentalisme écrasent cruellement toute idée de
reconnaissance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire