L'artiste Pierre Claver Akendengue a baigné toute son enfance dans le folklore gabonais et s'est nourri de musique occidentale au collège de Libreville. Quittant l'Afrique à 22 ans pour suivre ses études de psychologie en France, il débute parallèlement sa carrière artistique à la fin des années 60, rencontrant deux personnalités déterminantes: la compositrice/interprète Mireille Hartuch qui le pousse à renter en 1967 au Petit Conservatoire de la Chanson (célèbre émission radio et TV de variété française), puis Pierre Barouh (patron du label Saravah) qui publie son premier Nandipo en 1974. Chanteur, poète et musicien engagé contre la dictature, l'oppression, la langue de bois et la propagande, il part en 1989 à la rencontre de l'Afrique du Sud encore sous l'Apartheid et sort Espoir. Passionné par le continent, on le retrouve en 1993 avec Lambarena, fusionnant l'univers classique de Jean-Sébastien Bach à celui des chants africains, et en 2009 à la tête d'un projet aux rythmes du Cap-Vert en compagnie de Nado Andrade, pianiste de Cesaria Evora...
40 ans après la parution du sublime Afrika Obota en 1976, l'artiste revient avec un nouveau single baptisé "Libérée la Liberté" qui est à la fois un chant de revendication contre la corruption et un vibrant appel adressé à la jeunesse pour contrer cette fatalité. Dansante, fluide, chaleureuse et conviviale, il ne s'agit pas d'un brulot, mais bien d'une ballade chaloupée et entraînante, interprétée à la fois en français et en myéné (sa langue natale) et matinée de chœur d'enfants et de femmes.
Comme on le remarque dans le second titre nommé "Mvt Arusha", Pierre allie avec maestria la production à l'occidentale ainsi que les mélodies latines et caribéennes aux rythmes traditionnels du soukous et du makossa. Cette chanson fait écho aux accords d'Arusha, marquant la fin du conflit interethnique Hutu/Tutsi.
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