lundi 2 septembre 2013

Chapelier Fou – Invisible (Ici, d’Ailleurs…/Differ-ant)


Chapelier Fou – Invisible (Ici, d’Ailleurs…/Differ-ant)

Multi-instrumentiste combinant les sonorités pop, électroniques et classiques, Louis Warynski aka Chapelier Fou a su créer un univers musical singulier classé electronica-acoustique. Sa sphère est peuplée d’éléments sonores empruntés ça et là au répertoire de la Grande musique avec des arrangements pour instruments à cordes (et notamment le violon qui est son instrument de prédilection), à celui de la musique électronique avec quelques incursions expérimentales barrées programmées grâce à ses machines (boîtes à rythmes, samplers et autres…)  et enfin à celui de la pop avec  ses mélodies accrocheuses et raffinées tissées grâce à quelques synthés vintage, une guitare et parfois une voix… Le messin enchanteur nous présente son nouvel opus intitulé sobrement « Invisible ». Il opère en solo, dressant autour de lui un dispositif électro-acoustique complexe géré par son fidèle ordinateur, mais il arrive parfois que des anges s’invitent sur un titre comme Matt Elliott dans le mystérieux et envoutant « Moth, Flame ». Des bruits captés et bouclés font office de rythmique organique, une guitare fait sonner  deux cordes sur des mots déprimés et emplis de mélancolie monotone, puis plus loin un clavier et un violon viennent alléger l’atmosphère et la complainte lourde et assommante devient une ballade romantique et cinématographique. Ailleurs c’est Gérald Kurdian qui nous enivre lors d’une promenade 80’s aux forts accents synthétiques. Le génie du Chapelier Fou réside dans sa capacité a intégrer dans un même morceau toute une palette d’émotions et de couleurs qui finissent le plus souvent par déstabiliser l’auditeur sans jamais le perdre en route, l’équilibre parfait qu’il obtient grâce à sa rigueur d’écriture et de composition maintient en haleine. De subtiles mélodies que l’on a l’impression de connaître depuis toujours s’immiscent profondément dans notre imaginaire et convoquent alors des images fantastiques de paysages fantasmés habitées d’êtres monstrueux et féériques (« Cyclope & Othello », « Le Tricot »)… Ce disque, « Invisible », loin de se dérober à notre regard, dévoile au contraire toute sa beauté fragile et glacée, à l’instar de « Fritz Lang », le titre le plus réussi de l’album, il est hybride, à la croisée des mondes analogiques et numériques. Un pur plaisir d’écoute pour celles et ceux qui parviendront à trouver le passage secret…

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