BRAZILIAN
GIRLS « NYC » (Verve/Universal Music Jazz France )
A l’origine de projet newyorkais il y a une italo-allemande,
Sabine Sciubba. Née à Rome en 1971 elle a grandi entre Nice et Munich, ce qui
explique en partie son aptitude à la pratique des langues. Formée au jazz, ce
n’est qu’en 2003 que la chanteuse polyglotte (maîtrisant couramment le français,
l’allemand, l’italien, l’espagnol et l’anglais) forme avec Didi Gutman aux
claviers, Aaron Johnston à la batterie et Jesse Murphy à la basse le groupe considéré
aujourd’hui comme « le premier party band international » de la Big
Apple, les « Brazilian Girls » (qui n’ont d’ailleurs de brésilien que
le nom et de girls que Sabine). Après un premier album éponyme remarqué et
l’excellent « Talk To La Bombe » sorti en 2006, elles nous reviennent
en trio (sans Jesse Murphy) avec l’excentrique «NYC » (New York City)
produit en collaboration avec « un génie total de la prise de son »
Hector Castillo. Se positionnant eux-mêmes à la croisée d’influences diverses,
leur musique a des airs pop post-punk, electronica, world, dance et dub.
Pensons à un monstre hybride rassemblant les caractéristiques d’une Grace
Jones, Blondie, Caetano Veloso et Feist avec la voix de Brigitte Fontaine,
faisant son show sur la piste défoncée d’un cirque underground. L’ambiance
générale de cet opus est plutôt hétéroclite alternant des titres pop aux
sonorités psychédéliques « St Petersburg » et « Ricardo » avec
des morceaux plus electro et dansants comme « Good Times » ou
« Losing Myself ». « Explorant une palette d’émotions toujours
plus large », le trio a réalisé que New York contenait une partie de
partout ailleurs et que la magie de la mixité et du mélange des genres, des
langues et des rythmes était l’essence même des Brazilian Girls, à l’image d’
« Internacional », enregistré avec l’immense artiste sénégalais Baaba
Maal qui refuse lui aussi d’enfermer sa musique dans un carcan, celui du
« ghetto de la World Musique ». Indispensable !
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