mercredi 24 juin 2015

Sébastien Tellier - Comment Revoir Oursinet? (Darius Remix)

Sébastien Tellier - Comment Revoir Oursinet? (Darius Remix)

Quand le jeune producteur et Dj parisien Darius (de l'écurie Roche Music) revisite le monumental Sébastien Tellier, ça donne forcement un résultat des plus ouatés et délicats... Comment Revoir Oursinet ? extrait de l'album L'Aventura est repensé en version deep house hypnotique par le petit prince de l'électro à qui l'on doit l'excellent Ep Romance, paru l'an dernier et très bien accueilli par la critique et le public.

Se bâtissant une carrure internationale en égrainant ses Dj sets à travers le monde (Mexico, Los Angeles, Miami, Chicago, Toronto, Montréal, Jakarta, Istabul, Munich...) Darius est une valeur montante de la nouvelle scène électronique française à l'instar du multi-instrumentiste FKJ ou du belge The Magician.

Comment Revoir Oursinet? (Darius Remix) est à écouter ci-dessous:


https://soundcloud.com/thump/sebastien-tellier-comment-revoir-oursinet-darius-remix

Robert Glasper - Covered (The Robert Glasper Trio recorded Live At Capitol Studios) (Blue Note)


Robert Glasper - Covered (The Robert Glasper Trio recorded Live At Capitol Studios) (Blue Note)

L’excellent pianiste jazz Robert Glasper a enflammé la critique et séduit un large public grâce à ses deux précédents albums largement orientés R&B, Black Radio paru en 2012 et Black Radio 2 sorti l’année suivante.

Proche des milieux hip-hop et néo-soul, il côtoie et collabore avec des artistes d’horizons divers tels que Meshell Ndegeocello, Bilal, Erykah Badu, Q-Tip, Jay-Z, Maxwell ou Common ainsi que les jazzmen Chris McBride, Roy Hargrove, Terence Blanchard…

De retour chez Blue Note avec le même trio qu’en 2005 et 2007 lorsqu’il publiait ses opus Canvas et In My Element, le musicien nous offre un projet jazz acoustique d’une élégance rare, intitulé Covered (The Robert Glasper Trio recorded Live At Capitol Studios).

Nous retrouvons donc ses fidèles acolytes, Vincente Archer à la contrebasse et Damion Reid à la batterie enregistrant avec lui en Décembre dernier une session live intimiste devant un public ultra restreint, dans les mythiques Studios Capitol d’Hollywood.

Comme son nom l’indique, l’enregistrement se compose de reprises chères à Robert, piochées dans son propre répertoire (I Don’t Even Care, In Case You Forgot) ou issues de ceux de Radiohead (Reckoner, premier single de l’album), Joni Mitchell (Barangrill), Musiq Soulchild (So Beautiful), Jhene Aiko (The Worst), John Legend (Good Morning) ou encore Kendrick Lamar (I’m Dying Of Thirst)…

Parmi ces covers qui exposent ses talents d’arrangeur et sa virtuosité discrète, empruntant indifféremment aux scènes pop rock , électro, folk, R&B, hip-hop et néo soul, le pianiste a choisi d’interpréter l’immense standard de jazz Stella By Starlight (écrit par Victor Young), une ode somptueuse où l’influence des rythmes urbains apparaît dans le jeu expert du batteur.

Malgré le fait qu’il compose toujours en pensant à la manière qu’un chanteur ou MC pourrait déposer son flow sur ses mélodies, Covered est un album uniquement instrumental, exception faite d’une courte intervention d’Harry Belafonte dans le vibrant et engagé Got Over. L’ancien crooner y déploie un texte touchant qu’il récite d’une voix fragile et usée, décrivant une journée dans la peau d’un afro-américain… Sur I’m Dying Of Thirst, des voix d’enfants énoncent le nom des victimes de violences policières aux US, issues des minorités certains de ces martyrs ont été rendus tristement célèbres en partie grâce à la mobilisation de stars telles que Nas, Derrick Rose, D’Angelo, ?uestlove ou Kendrick Lamar (qui est d’ailleurs l’auteur du thème).

Le ton est donc donné, Covered est un live de jazz engagé socialement mais aussi artistiquement, en effet le trio nous balance, au-delà de ses sublimes reprises, son étonnant In Case You Forgot, unique titre au format réellement jazz, qui s’étale sur 13 minutes et où les trois musiciens improvisent en totale liberté s’acoquinant même à certains moments au free jazz.

Robert Glasper, avec son doigté délicat tantôt véloce tantôt cool exprime une telle décontraction qu’il captive d’emblée, que ce soit dans le cadre d’un concert privé ou d’un festival. Aussi adroit dans tous les répertoires de la black music, il s’impose peu à peu comme une figure emblématique du paysage musicale américain, fusionnant comme personne la sophistication du jazz et l’efficacité du hip-hop/R&B.

Un bien bel effort !

mardi 23 juin 2015

The Seshen - Unravel Remixes EP (Tru Thoughts)

The Seshen - Unravel Remixes EP (Tru Thoughts)

Le septet électro basé à San Francisco The Seshen nous livrait l'an passé un remix organique du Off The Course du producteur californien Lost Midas, il revient aujourd'hui avec l'EP Unravel Remix composé de six reworks et prévu pour le 17 juillet prochain.

L'écurie anglaise Tru Thoughts confirme une fois de plus son rôle de pourvoyeur de talents et de sonorités subtiles. Bluffé par le prochain Quantic qui rencontrera (je l'espère) un franc succès avec ses ambiances instrumentales funky, soul et jazzy (sortie prévue en juillet 2015), ou séduit par la toute jeune formation de Brooklyn Space Captain et son univers néo soul, j'accueille cet Unravel Remix EP avec un grand plaisir et une grande curiosité.

Paru en 2014, l'EP Unravel avait convaincu la critique et la scène électro soul underground, notamment les australiens Hiatus Kaiyote et le bassiste californien aussi doué qu'exubérant (proche de Flying Lotus) Thundercat.

On retrouve ici les remixes de 5 des six titres présents sur l'EP original.
L'énergie pop de 2000 Seasons est canalisée dans une version apaisée et cooltempo livrée par l'américain Astronauts, qui l'agrémente d'arpèges de synthés aériens et dramatiques.
Le titre éponyme Unravel est retravaillé à deux reprises, l'une nous est offerte par AKDK dans une veine électro pop up-tempo visant le dancefloor, tandis que l'autre nous est servie par l'élégant Lost Midas dans une ambiance électro funk addictive.
The Fall est quant à lui retouché par l'un des membres de The Seshen, Kumar Butler qui invite pour l'occasion le MC Buddha G. L'atmosphère y est sombre et habitée de bourdonnements angoissants.
Jonny Faith que nous découvrions dans son single Neon, expose sa vision de Shapes, ré imaginée de façon très élaborée avec des accents acoustiques charmants, des cordes amples bienveillantes et une rythmique délicate presque jazzy jouée aux balais... Magnifique!
Enfin Turn, remixé par Uhuru Peak clôt ce bel effort sur note organique des plus séduisantes, donnant forme à une ballade trip-hop mémorable.

GOOD JOB!

lundi 22 juin 2015

Daymé Arocena - Nueva Era (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Daymé Arocena - Nueva Era (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Nous découvrions au printemps dernier le magnifique EP The Havana Cultura Sessions de la jeune chanteuse cubaine Daymé Arocena, dernier talent déniché par le Dj anglais Gilles Peterson. Sa voix puissante et parfaitement maîtrisée malgré ses 22 ans imposait alors le respect et l'admiration, exploitant un répertoire coloré d'accents yoruba, de rythmes afro-cubains et de jazz.

Le label Browswood Recordings publiait le 08 juin dernier son premier album intitulé Nueva Era.

Composé de 10 titres, il fut enregistré à Londres en à peine quelques jours et laisse deviner au fil de son écoute toutes les influences qui nourrissent l'identité musicale de Daymé, invoquant Yemaya (divinité de la mer) dans un Madres aux reflets funky, emplissant son timbre d'une mélancolie déchirante dans le très jazzy Sin Empezar, et délaissant l'espagnol pour l'anglais dans Don't Unplug My Body où elle fusionne les percussions africaines à sa voix gorgée de soul, le tout rehaussé d'une énergie pop entraînante.

Dust, à la profondeur insondable s'ouvre sur une mélodie sombre et lancinante interprétée à l'archet, la contrebasse bientôt rejointe par un arpège de piano enivrant laisse la voix de la chanteuse nous porter le coup de grâce, chargée d'émotions elle vibre et nous assomme avant que les percussions et battements de mains élèvent la complainte vers une ballade jazz des plus délicates et envoutantes.

Avec El Ruso, Daymé nous fait danser la rumba et recentre son propos sur ces sonorités caribéennes si familières à son île natale. Si le texte aborde une époque assez obscure de l'histoire cubaine (celle des années 80 où l'on y enseignait le russe de force) le rythme y est chaloupé et enjoué à souhait.

Son passé de chef de chœur rejaillit aux travers de titres comme Nueva Era et Nino, dans l'intro de ce dernier on croirait même entendre le body drumming de Bobby McFerrin qui progressivement laisse place à une plage aérienne et vaporeuse très estivale.

Nueva Era signe l'entrée en lice d'une grande dame de la musique cubaine, les pieds bien ancrés dans ses racines africaines Daymé Arocena tend à rejoindre à sa manière la fine équipe des divas insulaires Omara et Célia...


vendredi 19 juin 2015

Space Captain - Easier/Remedy (Single) (Tru Thoughts Recordings)

Space Captain - Easier/Remedy (Single) (Tru Thoughts)

Tru Thoughts nous régale une fois de plus avec le single de sa toute nouvelle signature nommée Space Captain. La formation basée à Brooklyn est un collectif de jeunes musiciens plutôt orientés néo-soul.

Easier/Remedy paraîtra fin juillet 2015 annonçant (peut-être) un album dans un futur proche.
Le titre Easier fut lancé en 2013 via Bandcamp, son succès donna lieu un an après à la parution de Remedy sur la même plateforme.

Leur musique étant une subtile combinaison de sonorités R&B, hip-hop, soul et électro, il est logique que Space Captain soit tombé dans l'escarcelle de la maison de disque anglaise, comptant déjà dans ses rangs les fameux QuanticAlice Russell ou Harleigblu.

La voix de la chanteuse Maralisa Simmons-Cook hypnotise littéralement son auditoire tandis que la section rythmique dirigée par le producteur/guitariste Alex Pyle (co-fondateur du groupe) distille un son délicat et ouaté, largement imprégné d'accents jazzy, que nous délivrent par simonie la trompette de Lessie Vonner. Influencé par les beats de Madlib et Jay Dilla, les mélodies et les arrangements d'Erikah Badu, Jill Scott ou D'Angelo (dans sa période Brown Sugar), Space Captain se réclame tout autant d'un héritage plus classique, à chercher du côté du blues de Taj Mahal et du jazz de Nina Simone.

A suivre de très près !

DâM Funk - STFU (EP) (Stones Throw Records)


DâM Funk - STFU (EP) (Stones Throw Records)


 
 
Le messie du modern funk et du boogie funk, DâM Funk aka Damon G. Riddick, n’aura pas tardé à refaire parler de lui après son excellente collaboration avec le prince du G-Funk, Snoop Dogg en 2014, sur l’album 7 Days Of Funk, qui nous replongeait dans les sonorités West Coast des 90’s. Il nous offre en téléchargement gratuit depuis le site de son label Stones Throw Records un EP de 4 titres baptisé STFU, plantant un décor instrumental nous rendant nostalgique du gangsta rap classieux de Warren G et Nate Dogg (RIP) dans Regulate.

jeudi 18 juin 2015

Chico Trujillo – Reina de Todas Las Fiestas (Barbès Records/Differ-Ant)


Chico Trujillo – Reina de Todas Las Fiestas (Barbès Records/Differ-Ant)

Il y a peu, le label new-yorkais Barbès Records nous faisait (re)découvrir les rythmes de la chicha péruvienne avec ses compilations The Roots Of Chicha Vol.1 et Masters Of Chicha : Juaneco Y Su Combo. On écoutait alors cette fusion des 70’s alliant les sonorités de la cumbia colombienne, de la guaracha cubaine et du rock psychédélique…
Chico Trujillo nous présente quant à lui sa vision de la cumbia chilienne, en effet le groupe formé voilà plus de 15 ans publie son nouvel opus baptisé Reina De Todas Las Fiestas. Enregistré entre la Colombie, l’Argentine, le Chili et le Mexique, le disque emprunte ses reflets festifs à toutes ces régions sud-américaines, en s’appuyant plus particulièrement sur la tradition préhispanique des carnavals du nord du Chili (les carnavals Aymara) qu’il restitue grâce à la collaboration de Chico Trujillo avec la mythique fanfare Wiracocha, composée d’une trentaine de musiciens. Empli de chaleur et de sueur latine Reina De Todas Las Fiestas est une invitation à la fête, à la danse et la transe. Les roulements de tambours, les cuivres et les guitares, les percussions, le piano, la basse et les voix nous transportent littéralement sous les cieux andins, un verre de Pisco Sour à la main (cocktail national au Chili).