Sonido Gallo Negro - Mambo Cosmico (Glitterbeat/Differ-Ant)
C'est depuis son fief à Mexico, que l'étonnante formation Sonido Gallo Negro nous présente son 3° effort baptisé Mambo Cosmico, un titre évocateur annonçant une programmation explosive plutôt barrée et sidérale, mêlant sonorités sud-américaines et rock psychédélique. Les rythmes de la cumbia péruvienne s'y électrisent et viennent se frotter à d'autres folklores régionaux comme le danzon, le cha cha cha et le mambo cubain, ainsi que le porro colombien. Ce joyeux carnaval sonore, exubérant, coloré, festif et hypnotique, est constitué de 9 compositions et de 2 reprises ultra populaires : les célébrissimes "Tolu" de Lucho Bermudez et "Quien Sera" de Pablo Beltran Ruiz. L'album sera disponible dans les bacs dès le 06 Avril prochain, grâce à l'entremise de Glitterbeat et la distribution de Differ-Ant. Il offre pour la première fois des chœurs et des parties chantées par les 9 membres du groupe, entourés pour l'occasion d'invités spéciaux : les trompettistes Alex Gonzalez Villaseñor Escobar et Pascual Montaño, la chanteuse Mitze Maiz, le vibraphoniste Alexis Ruiz, le violoniste Master Javier Carrillo Velasquez, le harpiste La Bruja de Texoco et enfin Isaias Chay Martinez à l'archet.
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
mercredi 28 février 2018
Alban Darche & L'OrphiCube - The Atomic Flonflons (Yolk Music/L'Autre Distribution)
Alban Darche & L'OrphiCube - The Atomic Flonflons (Yolk Music/L'Autre Distribution)
Le compositeur, arrangeur et saxophoniste Alban Darche nous présente son nouveau projet jazz baptisé L'Orphicube, un étrange objet aux contours familiers qui vient compléter son tableau de chasse aux côtés de ses précédents trophées de guerre Le Gros Cube, Jass et autres.
Multipliant sans cesse les formats et associant toujours une large palette de sonorités allant du jazz à la pop et du rock à l'opéra en passant par le rap, le slam, la musique contemporaine et la musique de chambre, cet électron libre s'entoure à chaque fois de la crème des instrumentistes et vocalistes hexagonaux. Dans The Atomic Flonflons, où il a "souhaité restituer une musique exprimant immédiatement la somme des souvenirs acoustiques ancrés en chacun de nous", Alban s'est adjoint les services de musiciens versatiles aux horizons divers : la chanteuse Chloé Cailleton, la pianiste Nathalie Darche, l'accordéoniste Didier Ithursarry, le saxophoniste Stéphane Payen, le trompettiste Olivier Laisney, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Christophe Lavergne.
Ensemble ils interprètent 12 titres réparties en 2 actes, orchestrés comme la "bande originale d'un film imaginaire", offrant à l'auditeur l'opportunité de voyager à travers le temps et l'espace. Ces extraits de "bandes-son de nos existences" sont tantôt habités des pleurs d'un accordéon nostalgique ("Saudade (Pluie Lente)"), d'un swing ravageur cuisiné façon Benny Goodman ("Jungle") et d'une voix puissante au lyrisme haut perché ("L'oiseau qu'on voit chante sa plainte"), tantôt teintés d'incursions latines comme la habanera ("La Paloma") ou le tango ("Tango Vif"). Ailleurs, l'orchestre nous invite à valser ("Java" et "Musette"), à s'enlacer tendrement ("I'll be seeing you") ou à vibrer sur des syncopes joyeuses ("Ragtime")...
Une belle aventure.
Le compositeur, arrangeur et saxophoniste Alban Darche nous présente son nouveau projet jazz baptisé L'Orphicube, un étrange objet aux contours familiers qui vient compléter son tableau de chasse aux côtés de ses précédents trophées de guerre Le Gros Cube, Jass et autres.
Multipliant sans cesse les formats et associant toujours une large palette de sonorités allant du jazz à la pop et du rock à l'opéra en passant par le rap, le slam, la musique contemporaine et la musique de chambre, cet électron libre s'entoure à chaque fois de la crème des instrumentistes et vocalistes hexagonaux. Dans The Atomic Flonflons, où il a "souhaité restituer une musique exprimant immédiatement la somme des souvenirs acoustiques ancrés en chacun de nous", Alban s'est adjoint les services de musiciens versatiles aux horizons divers : la chanteuse Chloé Cailleton, la pianiste Nathalie Darche, l'accordéoniste Didier Ithursarry, le saxophoniste Stéphane Payen, le trompettiste Olivier Laisney, le contrebassiste Sébastien Boisseau et le batteur Christophe Lavergne.
Ensemble ils interprètent 12 titres réparties en 2 actes, orchestrés comme la "bande originale d'un film imaginaire", offrant à l'auditeur l'opportunité de voyager à travers le temps et l'espace. Ces extraits de "bandes-son de nos existences" sont tantôt habités des pleurs d'un accordéon nostalgique ("Saudade (Pluie Lente)"), d'un swing ravageur cuisiné façon Benny Goodman ("Jungle") et d'une voix puissante au lyrisme haut perché ("L'oiseau qu'on voit chante sa plainte"), tantôt teintés d'incursions latines comme la habanera ("La Paloma") ou le tango ("Tango Vif"). Ailleurs, l'orchestre nous invite à valser ("Java" et "Musette"), à s'enlacer tendrement ("I'll be seeing you") ou à vibrer sur des syncopes joyeuses ("Ragtime")...
Une belle aventure.
mardi 27 février 2018
Enrico Pieranunzi, André Ceccarelli, Diego Imbert - Monsieur Claude (A travel with Claude Debussy) (Bonsai Music/Sony Music)
Enrico Pieranunzi, André Ceccarelli, Diego Imbert - Monsieur Claude (A travel with Claude Debussy) (Bonsai Music/Sony Music)
L'infatigable pianiste romain , Enrico Pieranunzi, aime bien s'entourer et varier les plaisirs, mais lorsque l'alchimie est parfaite et que la formule fonctionne à merveille, il réitère alors l'expérience. C'est ainsi qu'il publie, une fois de plus accompagné de prestigieux complices, Monsieur Claude (A travel with Claude Debussy), un sublime hommage jazz au compositeur français Claude Debussy, précurseur de la musique moderne. Fin 2017, après avoir exploré avec ses fidèles partenaires, le contrebassiste Diego Imbert et le batteur André Ceccarelli, l'univers du monument Charlie Haden dans Tribute To Charlie Haden, Enrico a souhaité retrouver l'esprit de Ménage à Trois, opus enregistré en 2016 et qui illustrait sa double filiation jazz et classique.
S'attelant à vouloir marquer d'une pierre blanche le centenaire de la disparition de Debussy, il a réuni 11 titres, composés essentiellement par ses soins à partir d'oeuvres majeures du maître avant-gardiste. Les célébrissimes "Valse Romantique", "Ballade" et "La Fille aux Cheveux de Lins" deviennent alors respectivement "Bluemantique", "L'Autre Ballade" et "Cheveux". Autant d'adaptations libres et respectueuses, flirtant avec le groove, le swing et des syncopes chaloupées, qui parfois bousculent l'harmonie et le rythme à la manière d'un Thelonious Monk ("Blues for Claude").
Invitant dans son périple deux passagers de marque, le saxophoniste David El Malek et la chanteuse Simona Severini, le trio parfois augmenté excelle dans l'art de traduire le lyrisme romantique, la délicatesse et la profondeur d'une palette sonore impressionniste riche et évocatrice.
L'infatigable pianiste romain , Enrico Pieranunzi, aime bien s'entourer et varier les plaisirs, mais lorsque l'alchimie est parfaite et que la formule fonctionne à merveille, il réitère alors l'expérience. C'est ainsi qu'il publie, une fois de plus accompagné de prestigieux complices, Monsieur Claude (A travel with Claude Debussy), un sublime hommage jazz au compositeur français Claude Debussy, précurseur de la musique moderne. Fin 2017, après avoir exploré avec ses fidèles partenaires, le contrebassiste Diego Imbert et le batteur André Ceccarelli, l'univers du monument Charlie Haden dans Tribute To Charlie Haden, Enrico a souhaité retrouver l'esprit de Ménage à Trois, opus enregistré en 2016 et qui illustrait sa double filiation jazz et classique.
S'attelant à vouloir marquer d'une pierre blanche le centenaire de la disparition de Debussy, il a réuni 11 titres, composés essentiellement par ses soins à partir d'oeuvres majeures du maître avant-gardiste. Les célébrissimes "Valse Romantique", "Ballade" et "La Fille aux Cheveux de Lins" deviennent alors respectivement "Bluemantique", "L'Autre Ballade" et "Cheveux". Autant d'adaptations libres et respectueuses, flirtant avec le groove, le swing et des syncopes chaloupées, qui parfois bousculent l'harmonie et le rythme à la manière d'un Thelonious Monk ("Blues for Claude").
Invitant dans son périple deux passagers de marque, le saxophoniste David El Malek et la chanteuse Simona Severini, le trio parfois augmenté excelle dans l'art de traduire le lyrisme romantique, la délicatesse et la profondeur d'une palette sonore impressionniste riche et évocatrice.
Mercuriale - Mercuriale (Grolektif)
Mercuriale - Mercuriale EP (Grolektif)
La chanteuse/multi-instrumentiste originaire de Montpellier, Jessica Martin Maresco, nous présente Mercuriale, nouveau projet electro/pop mené en tandem avec le producteur Clément Edouard. La formation lyonnaise tire son nom d'une plante ayant de nombreuses vertus médicinales et dont Hippocrate a dit que le suc guérissait de la surdité.
Ayant commencé à chanter grâce au dispositif Opéra Junior, après cinq ans de piano au conservatoire, Jessica a participé à une centaine de concerts en qualité de choriste ou de solistes à travers la France, avant de s'illustrer auprès de Barbara Hendrix à l'occasion de la coupe du monde de Football en 1998. Puis à partir du milieu des années 2000 la jeune vocaliste va véritablement amorcer sa carrière, avec son premier rôle dans l'Opéra Latin Jazz de Didier Lockwood, sa participation dans une oeuvre contemporaine d'Enrik Esseim au Musik Koncertaüs d'Oslo, son partenariat avec Brice Najda dans le projet électro Nausicaa, entre autres aventures musicales mêlant jazz, pop, rock, dub et électro sur Lyon notamment. Artiste touche-à-tout infatigable, recherchant toujours à relever des défis insolites, elle continue également à se produire dans des œuvres classiques contemporaines.
C'est via Grolektif Production (Pixvae, Polymorphie) que le 24 Février dernier le duo publiait son premier EP au titre éponyme, un recueil de 5 compositions pop hybrides et mystérieuses, combinant des mélodies simples et accrocheuses à des textures électroniques sombres, percussives et torturées. Si l'ombre de Bjork plane au dessus de ses ambiances lunaires barrées et tourmentées, la voix de Jessica brille par sa puissance et son expressivité, une maîtrise parfaite qui lui permet de traduire un large panel d'émotions, se faisant douce et sensuelle, éthérée et fantomatique, murmurante et hurlante.
Nos deux têtes pensantes sont épaulées au drumming par Léo Dumont (Pixvae, Polymorphie, ...) ainsi que par Saint Sadrill dans le nébuleux "Everything is filled with soul".
La chanteuse/multi-instrumentiste originaire de Montpellier, Jessica Martin Maresco, nous présente Mercuriale, nouveau projet electro/pop mené en tandem avec le producteur Clément Edouard. La formation lyonnaise tire son nom d'une plante ayant de nombreuses vertus médicinales et dont Hippocrate a dit que le suc guérissait de la surdité.
Ayant commencé à chanter grâce au dispositif Opéra Junior, après cinq ans de piano au conservatoire, Jessica a participé à une centaine de concerts en qualité de choriste ou de solistes à travers la France, avant de s'illustrer auprès de Barbara Hendrix à l'occasion de la coupe du monde de Football en 1998. Puis à partir du milieu des années 2000 la jeune vocaliste va véritablement amorcer sa carrière, avec son premier rôle dans l'Opéra Latin Jazz de Didier Lockwood, sa participation dans une oeuvre contemporaine d'Enrik Esseim au Musik Koncertaüs d'Oslo, son partenariat avec Brice Najda dans le projet électro Nausicaa, entre autres aventures musicales mêlant jazz, pop, rock, dub et électro sur Lyon notamment. Artiste touche-à-tout infatigable, recherchant toujours à relever des défis insolites, elle continue également à se produire dans des œuvres classiques contemporaines.
C'est via Grolektif Production (Pixvae, Polymorphie) que le 24 Février dernier le duo publiait son premier EP au titre éponyme, un recueil de 5 compositions pop hybrides et mystérieuses, combinant des mélodies simples et accrocheuses à des textures électroniques sombres, percussives et torturées. Si l'ombre de Bjork plane au dessus de ses ambiances lunaires barrées et tourmentées, la voix de Jessica brille par sa puissance et son expressivité, une maîtrise parfaite qui lui permet de traduire un large panel d'émotions, se faisant douce et sensuelle, éthérée et fantomatique, murmurante et hurlante.
Nos deux têtes pensantes sont épaulées au drumming par Léo Dumont (Pixvae, Polymorphie, ...) ainsi que par Saint Sadrill dans le nébuleux "Everything is filled with soul".
lundi 26 février 2018
Ellinoa - Wanderlust (Music Box)
Ellinoa - Wanderlust (Music Box)
Sur le papier, avant même de poser son disque sur la platine, le nouveau projet de la jeune vocaliste parisienne Ellinoa séduit d'emblée : Wanderlust est un recueil de 12 pièces orchestrales grandioses et épiques, composées et arrangées par ses soins autour de 8 mots mystérieux et intraduisibles, extraits de langues issues des 4 coins du monde.
Entourée de 14 musiciens émérites, familiers des scènes jazz de la Ville Lumière - un quartet rythmique piano/guitare/contrebasse/batterie, un quatuor à cordes et un quintet à vent (cuivres et bois) pour les effets de dynamisme et les atmosphères cinématographiques - la chanteuse réalise un tour de force étincelant, une véritable prouesse artistique et esthétique où elle utilise sa voix comme un instrument à part entière, un vecteur d'émotions, dépourvu de paroles mais impressionnant d'expressivité. Les envolées lyriques des vocalises et les improvisations débridées des instrumentistes, combinées à une écriture mélodique puissante et colorée, racontent des histoires captivantes et fantastiques, évoquant avec poésie des paysages gracieux d'une rare beauté. Entre swing nébuleux, groove cosmique, orchestrations classiques impressionnistes et ambiances jazz-rock explosives, Wanderlust est un déferlement d'énergie, de vibrations et de talents, la traduction musicale d'un monde imaginaire singulier dans lequel on se perd volontiers.
Sur le papier, avant même de poser son disque sur la platine, le nouveau projet de la jeune vocaliste parisienne Ellinoa séduit d'emblée : Wanderlust est un recueil de 12 pièces orchestrales grandioses et épiques, composées et arrangées par ses soins autour de 8 mots mystérieux et intraduisibles, extraits de langues issues des 4 coins du monde.
Entourée de 14 musiciens émérites, familiers des scènes jazz de la Ville Lumière - un quartet rythmique piano/guitare/contrebasse/batterie, un quatuor à cordes et un quintet à vent (cuivres et bois) pour les effets de dynamisme et les atmosphères cinématographiques - la chanteuse réalise un tour de force étincelant, une véritable prouesse artistique et esthétique où elle utilise sa voix comme un instrument à part entière, un vecteur d'émotions, dépourvu de paroles mais impressionnant d'expressivité. Les envolées lyriques des vocalises et les improvisations débridées des instrumentistes, combinées à une écriture mélodique puissante et colorée, racontent des histoires captivantes et fantastiques, évoquant avec poésie des paysages gracieux d'une rare beauté. Entre swing nébuleux, groove cosmique, orchestrations classiques impressionnistes et ambiances jazz-rock explosives, Wanderlust est un déferlement d'énergie, de vibrations et de talents, la traduction musicale d'un monde imaginaire singulier dans lequel on se perd volontiers.
Otis Stacks - Fashion Drunk (Undergog Records)
Otis Stacks - Fashion Drunk (Undergog Records)
Après nous avoir mis l'eau à la bouche fin 2016 avec la parution de "Fashion Drunk" (qui donne son nom à l'album) et "The Game" réunis dans un EP aux sonorités hip-hop/soul plus que convaincantes, le tandem dano-californien Otis Stacks est de retour, ses valises pleines de nouvelles pépites au grain analogique accrocheur et à la force de frappe chirurgicale. Formé par le beatmaker des Dafuniks, Justmike et l'auteur/interprète américain Elias Wallace, le duo - dont le prénom renvoie bien sûr au chanteur devenu mythe et le nom, à l'emblématique maison de disque de Memphis - se délecte à poser sur des productions électro-organiques percutantes et immédiates, des textes réalistes et parlants, racontant avec sensualité des histoires d'amour malheureuses et douloureuses, faites d'êtres chers perdus, de nostalgie et de travers si communs à la nature humaine. Imprégné de cette passion soul déchirante et dévorante, qui eut la peau de notre regrettée Amy, Otis Stacks accouche de titres dignes des plus beaux succès soul revival de ses dernières années, comme l'authentique et punchy "Little Pretty", le corrosif "Go Back To Your Lover" ou encore le délicat "9th Street".
Cette esthétique qui a fait recette jusqu'à nous épuiser de ses redites, retrouve ici ses lettres de noblesse dans un équilibre fragile et ténu, combinant intelligemment l'âme à la machine, la pertinence et l'élégance au groove.
Après nous avoir mis l'eau à la bouche fin 2016 avec la parution de "Fashion Drunk" (qui donne son nom à l'album) et "The Game" réunis dans un EP aux sonorités hip-hop/soul plus que convaincantes, le tandem dano-californien Otis Stacks est de retour, ses valises pleines de nouvelles pépites au grain analogique accrocheur et à la force de frappe chirurgicale. Formé par le beatmaker des Dafuniks, Justmike et l'auteur/interprète américain Elias Wallace, le duo - dont le prénom renvoie bien sûr au chanteur devenu mythe et le nom, à l'emblématique maison de disque de Memphis - se délecte à poser sur des productions électro-organiques percutantes et immédiates, des textes réalistes et parlants, racontant avec sensualité des histoires d'amour malheureuses et douloureuses, faites d'êtres chers perdus, de nostalgie et de travers si communs à la nature humaine. Imprégné de cette passion soul déchirante et dévorante, qui eut la peau de notre regrettée Amy, Otis Stacks accouche de titres dignes des plus beaux succès soul revival de ses dernières années, comme l'authentique et punchy "Little Pretty", le corrosif "Go Back To Your Lover" ou encore le délicat "9th Street".
Cette esthétique qui a fait recette jusqu'à nous épuiser de ses redites, retrouve ici ses lettres de noblesse dans un équilibre fragile et ténu, combinant intelligemment l'âme à la machine, la pertinence et l'élégance au groove.
Seydou Boro - Hôrôn (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Seydou Boro - Hôrôn (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le comédien, acteur, danseur et chorégraphe burkinabé Seydou Boro publie son dernier opus baptisé Hôrôn (Intègre). Succédant à Kanou sorti confidentiellement en 2010, l'artiste touche-à-tout rajoute définitivement une nouvelle corde à son arc, rejoignant ainsi la corporation des auteurs, compositeurs et interprètes. Avec sa voix douce et charnelle, le bluesman quinquagénaire nous plonge à nouveau, le temps de 12 titres vibrants, dans la richesse et le raffinement de la culture mandingue.
Produit par Christian Mousset pou Label Bleu, Hôrôn a été enregistré à Ouagadougou, en compagnie du percussionniste Dramane Diabaté, du guitariste Issouf Diabaté, du bassiste Sylvain Dando Paré et du joueur de luth Drissa Sissoko. Il dévoile de subtiles ballades aux sonorités acoustiques émouvantes comme ¨Bôlonda", "Hampâté Bâ" ou encore "Katoucha" et "Malissa", ainsi que des chansons aux rythmiques plus soutenues : "Terri", "Kourou" et "Tchè". Le disque aligne ailleurs des reflets blues aux accents électriques plus marqués, notamment "Sènèkèlas", qui nous accompagne sur les bords du Mississippi, berceau de la musique du diable.
Le comédien, acteur, danseur et chorégraphe burkinabé Seydou Boro publie son dernier opus baptisé Hôrôn (Intègre). Succédant à Kanou sorti confidentiellement en 2010, l'artiste touche-à-tout rajoute définitivement une nouvelle corde à son arc, rejoignant ainsi la corporation des auteurs, compositeurs et interprètes. Avec sa voix douce et charnelle, le bluesman quinquagénaire nous plonge à nouveau, le temps de 12 titres vibrants, dans la richesse et le raffinement de la culture mandingue.
Produit par Christian Mousset pou Label Bleu, Hôrôn a été enregistré à Ouagadougou, en compagnie du percussionniste Dramane Diabaté, du guitariste Issouf Diabaté, du bassiste Sylvain Dando Paré et du joueur de luth Drissa Sissoko. Il dévoile de subtiles ballades aux sonorités acoustiques émouvantes comme ¨Bôlonda", "Hampâté Bâ" ou encore "Katoucha" et "Malissa", ainsi que des chansons aux rythmiques plus soutenues : "Terri", "Kourou" et "Tchè". Le disque aligne ailleurs des reflets blues aux accents électriques plus marqués, notamment "Sènèkèlas", qui nous accompagne sur les bords du Mississippi, berceau de la musique du diable.
vendredi 23 février 2018
Omri Mor - It's About Time! (Naïve)
Omri Mor - It's About Time! (Naïve)
Repéré par l'immense contrebassiste Avishaï Cohen qui l'engage pour tourner avec lui en trio à travers l'Europe et le monde, il publiera le 30 Mars prochain son premier opus, It's About Time!, sous la direction d'un autre monstre sacré du world jazz, le batteur et percussionniste algérien Karim Ziad. Alignant 9 titres dont 7 compositions, le disque rassemble un casting de haut vol, on retrouve en effet son mentor, Avishaï à la contrebasse, remplacé sur deux morceaux par Michel Alibo à la basse électrique, son directeur artistique, Karim Ziad, à la batterie puis Donald Kontomanou qui prend son relai dans le vibrant "Dawn", et enfin M'aalem Abdelkbir Merchan au chant, dans le festif et hypnotique "Marrakech".
It's About Time! est une célébration sophistiquée et captivante du métissage et du télescopage des cultures., un carrefour où se mêlent les rythmes du monde et se cultivent la liberté, l'art du swing et le sens de groove.
Charlier/Sourisse/Winsberg - Tales From Michaël (Gemini Records/Absilone/Socadisc)
Charlier/Sourisse/Winsberg - Tales From Michaël (Gemini Records/Absilone/Socadisc)
Monstre sacré du jazz-funk fusion dans les années 80, le saxophoniste ténor américain Michaël Brecker a enregistré et tourné avec les plus grands, d'Herbie Hancock à McCoy Tyner, en passant par Chick Corea, Chet Baker, Pat Metheny, Horace Silver, Charles Mingus, Quincy Jones, Jaco Pastorius ou encore Mike Stern … A l'origine de projets comptant parmi les plus excitants et innovants de la décennie - les Brecker Brothers qu'il a formé avec son grand frère Randy, Steps Ahead qu'il a cofondé avec Mike Mainieri - Michaël s'est également illustré dans de nombreux enregistrements pop et rock. On retiendra d'ailleurs, parmi ses collaborations les plus marquantes, celles menées avec Michel Berger, Frank Zappa, Eric Clapton, Bruce Springsteen, Aerosmith, James Brown, Simon & Garfunkel, John Lennon, Lou Reed et Dire Straits...
Ayant rejoint le panthéon des légendes du jazz et marqué toute un génération de musiciens à travers le monde, il fallait bien rendre au personnage un hommage à sa hauteur et faire revivre sa musique comme il se doit.
C'est la tâche à laquelle s'est attelé, avec un bonheur indicible, le trio Charlier/Sourisse/Winsberg, composé de piliers du jazz hexagonal et des musique improvisées. Respectivement à la batterie, aux claviers et aux guitares, les 3 complices se sont lancé le pari d'interpréter à leur manière les thèmes de Michaël sans saxophone et en petit comité... Le résultat s'intitule Tales From Michaël et paraîtra le 30 Mars prochain sur Gemini Records. Il rassemble 10 titres composés par le maître en personne et le pianiste Don Grolnick, compositeur de génie qui a contribué avec Marcus Miller, David Sanborn et d'autres, à l'essor du jazz rock East Coast.
Nous replongeant dans la magie du jazz fusion des 80's et de ses sonorités si inventives, le trio parvient pourtant à instaurer une signature sonore qui lui est propre, faite d'allusions, de clins d'œil, d'incursions et d'explorations, saluant ce grand savant fou qu'était Michaël tout en imposant une vision singulière de sa musique, de son art du swing et de sa maîtrise du groove.
Monstre sacré du jazz-funk fusion dans les années 80, le saxophoniste ténor américain Michaël Brecker a enregistré et tourné avec les plus grands, d'Herbie Hancock à McCoy Tyner, en passant par Chick Corea, Chet Baker, Pat Metheny, Horace Silver, Charles Mingus, Quincy Jones, Jaco Pastorius ou encore Mike Stern … A l'origine de projets comptant parmi les plus excitants et innovants de la décennie - les Brecker Brothers qu'il a formé avec son grand frère Randy, Steps Ahead qu'il a cofondé avec Mike Mainieri - Michaël s'est également illustré dans de nombreux enregistrements pop et rock. On retiendra d'ailleurs, parmi ses collaborations les plus marquantes, celles menées avec Michel Berger, Frank Zappa, Eric Clapton, Bruce Springsteen, Aerosmith, James Brown, Simon & Garfunkel, John Lennon, Lou Reed et Dire Straits...
Ayant rejoint le panthéon des légendes du jazz et marqué toute un génération de musiciens à travers le monde, il fallait bien rendre au personnage un hommage à sa hauteur et faire revivre sa musique comme il se doit.
C'est la tâche à laquelle s'est attelé, avec un bonheur indicible, le trio Charlier/Sourisse/Winsberg, composé de piliers du jazz hexagonal et des musique improvisées. Respectivement à la batterie, aux claviers et aux guitares, les 3 complices se sont lancé le pari d'interpréter à leur manière les thèmes de Michaël sans saxophone et en petit comité... Le résultat s'intitule Tales From Michaël et paraîtra le 30 Mars prochain sur Gemini Records. Il rassemble 10 titres composés par le maître en personne et le pianiste Don Grolnick, compositeur de génie qui a contribué avec Marcus Miller, David Sanborn et d'autres, à l'essor du jazz rock East Coast.
Nous replongeant dans la magie du jazz fusion des 80's et de ses sonorités si inventives, le trio parvient pourtant à instaurer une signature sonore qui lui est propre, faite d'allusions, de clins d'œil, d'incursions et d'explorations, saluant ce grand savant fou qu'était Michaël tout en imposant une vision singulière de sa musique, de son art du swing et de sa maîtrise du groove.
jeudi 22 février 2018
Sébastien Texier & Christophe Marguet - For Travellers Only (Cristal Records/Sony Music)
Sébastien Texier & Christophe Marguet - For Travellers Only (Cristal Records/Sony Music)
Le saxophoniste Sébastien Texier, épaulé par le batteur Christophe Marguet, publie For Travellers Only, recueil de 11 compositions aux sonorités jazz insolites et puissantes, orchestrées par un quartet d'équilibristes, complices sur scène comme en studio depuis plus de 25 ans. Fortement marqué par la présence du tuba de François Thullier, le disque exprime avec originalité une musique envoutante, inspirée par l'instrumentation cuivrée et percussive des fanfares new-orleans. Mais la démarche artistique s'inscrit dans une esthétique contemporaine de rencontre et de métissage des genres. La guitare électrisante de Manu Codjia raccorde la formation au courant alternatif, l'auditeur survolté est ainsi happé dans une toute autre dimension, où les repères se perdent et où s'ouvre le champ des possibles. Swing et groove animent alors de larges espaces aménagés avec brio, où la tradition du marching band, l'énergie du rock et le raffinement de la musique classique se mêlent à la Liberté portée par un jazz en fusion.
Le saxophoniste Sébastien Texier, épaulé par le batteur Christophe Marguet, publie For Travellers Only, recueil de 11 compositions aux sonorités jazz insolites et puissantes, orchestrées par un quartet d'équilibristes, complices sur scène comme en studio depuis plus de 25 ans. Fortement marqué par la présence du tuba de François Thullier, le disque exprime avec originalité une musique envoutante, inspirée par l'instrumentation cuivrée et percussive des fanfares new-orleans. Mais la démarche artistique s'inscrit dans une esthétique contemporaine de rencontre et de métissage des genres. La guitare électrisante de Manu Codjia raccorde la formation au courant alternatif, l'auditeur survolté est ainsi happé dans une toute autre dimension, où les repères se perdent et où s'ouvre le champ des possibles. Swing et groove animent alors de larges espaces aménagés avec brio, où la tradition du marching band, l'énergie du rock et le raffinement de la musique classique se mêlent à la Liberté portée par un jazz en fusion.
Djénéba & Fousco - Kayeba Khasso (Lusafrica)
Djénéba & Fousco - Kayeba Khasso (Lusafrica)
Le label Lusafrica publiera demain, le 23 Février 2018, un véritable petit bijou musical intitulé Kayeba Khasso, premier opus du couple malien Djénéba & Fousco, nouvel acteur emblématique de la scène africaine actuelle.
Imprégnée par l'héritage de ses aïeux griots, la diva khassonké Djénéba maîtrise à merveille la science du comte, l'art de l'improvisation et de la louange. Elle est épaulée au chant ainsi qu'à la six cordes par sa moitié, Fousseyni Sissoko alias Fousco, musicien au talent indéniable qui combine subtilement les codes de la musique assouf ("Hakilima") à la douceur des vibrations mandingues ("Yiriyoro"), la tradition séculaire à la modernité. Résolument urbain et électrique, le disque incarne l'Afrique d'aujourd'hui, bouillonnante, visionnaire et créative, ancrée dans ses folklores mais largement ouverte sur le monde et tournée vers un avenir plein d'espoir. Balayant un large spectre de sonorités, Kayeba Khasso nous entraîne dans son univers sonore singulier et captivant, habité de ballades acoustiques maliennes "Regrets" (où s'illustre le maître de la kora Ballaké Sissoko) et "Kayeba Khasso", mais aussi ponctué par des moments blues intenses comme dans "Fousco & Djénéba". Ici dans une incursion reggae "Kono" ou funana "Riche" et là, en plein idylle pop aux accents rock' n' roll "Miniamba", le tandem brise des tabous et fait souffler sur la jeunesse bamakoise une brise de fraîcheur, clamant à l'unisson son envie de liberté aux rythmes des cordes (Yacouba Koné en seconde guitare et Valentin Ceccaldi au violoncelle) et des percussions (Marcel Balboné et Alex Nkuin à la batterie, Fred Soul aux percus).
Le label Lusafrica publiera demain, le 23 Février 2018, un véritable petit bijou musical intitulé Kayeba Khasso, premier opus du couple malien Djénéba & Fousco, nouvel acteur emblématique de la scène africaine actuelle.
Imprégnée par l'héritage de ses aïeux griots, la diva khassonké Djénéba maîtrise à merveille la science du comte, l'art de l'improvisation et de la louange. Elle est épaulée au chant ainsi qu'à la six cordes par sa moitié, Fousseyni Sissoko alias Fousco, musicien au talent indéniable qui combine subtilement les codes de la musique assouf ("Hakilima") à la douceur des vibrations mandingues ("Yiriyoro"), la tradition séculaire à la modernité. Résolument urbain et électrique, le disque incarne l'Afrique d'aujourd'hui, bouillonnante, visionnaire et créative, ancrée dans ses folklores mais largement ouverte sur le monde et tournée vers un avenir plein d'espoir. Balayant un large spectre de sonorités, Kayeba Khasso nous entraîne dans son univers sonore singulier et captivant, habité de ballades acoustiques maliennes "Regrets" (où s'illustre le maître de la kora Ballaké Sissoko) et "Kayeba Khasso", mais aussi ponctué par des moments blues intenses comme dans "Fousco & Djénéba". Ici dans une incursion reggae "Kono" ou funana "Riche" et là, en plein idylle pop aux accents rock' n' roll "Miniamba", le tandem brise des tabous et fait souffler sur la jeunesse bamakoise une brise de fraîcheur, clamant à l'unisson son envie de liberté aux rythmes des cordes (Yacouba Koné en seconde guitare et Valentin Ceccaldi au violoncelle) et des percussions (Marcel Balboné et Alex Nkuin à la batterie, Fred Soul aux percus).
mercredi 21 février 2018
Lucibela - Laço Umbilical (Lusafrica)
Lucibela - Laço Umbilical (Lusafrica)
Voilà une voix qui, pour moi, incarne l'âme du Cap-Vert, ou du moins qui exprime un des aspects de sa riche culture musicale qui me touche tout particulièrement.
Originaire de São Nicolau, une des îles du Barlavento au nord de l'archipel (avec Boa Vista, Sal, São Vicente et Santo Antão), la jeune diva Lucibela chante le créole sampadjud, une des deux principales variantes du pays avec le badiu, usité quant à lui plus au sud, dans les îles du Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio). Chantant et à l'accentuation délicate, les différences existantes entre les deux dialectes peuvent se comparer à celles que l'on perçoit entre le portugais européen et le brésilien : les voyelles ouvertes de ce dernier et les intonations caressantes qui en découlent, ne se retrouvent pas au Portugal, où la langue y paraît plus rigide, classique et formelle.
Mais revenons-en à Lucibela et à son Laço Umbilical, premier opus qu'elle nous révèle via le label Lusafrica. A l'instar d'Elida Almeida qui signe ici le chaloupé "Mal Amadu" et le mélancolique "Arku da Bedja", elle appartient à une filiation d'artistes décomplexées, qui réactualisent un précieux héritage, légué par leurs illustres aînés, tel que le poète et compositeur engagé Manuel de Novas (dont les chansons ont été interprétées par les légendes Bana, Os Tubarões, Ildo Lobo et Césaria Evora), ou par ceux des générations suivantes, comme Jorge Humberto (auteur de mornas d'une beauté indicible et poignante), Mario Lucio, Betu et Jorge Tavares Silva.
Lucibela explore ainsi le répertoire traditionnel cap-verdien avec une tessiture de voix vibrante, grave et ample, une fluidité déconcertante, qui se prête à merveille à la profondeur émotionnelle de la morna ("Dona Ana") (on devine même une allusion à la samba triste dans "Violeiro"), et à l'élan festif étourdissant de la coladeira ("Profilaxia", "Mi E Dode Na Bô Cabo Verde"), deux styles musicaux endémiques à l'archipel qu'elle défend si bien.
Réalisé par Toy Vieira, qui y déploie des arrangements jazzy raffinés et élégants, Laço Umbilical permet à la vocaliste de tisser un lien charnel avec ce petit pays qu'elle chérie tant, lui offrant une célébration touchante et sincère.
Voilà une voix qui, pour moi, incarne l'âme du Cap-Vert, ou du moins qui exprime un des aspects de sa riche culture musicale qui me touche tout particulièrement.
Originaire de São Nicolau, une des îles du Barlavento au nord de l'archipel (avec Boa Vista, Sal, São Vicente et Santo Antão), la jeune diva Lucibela chante le créole sampadjud, une des deux principales variantes du pays avec le badiu, usité quant à lui plus au sud, dans les îles du Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio). Chantant et à l'accentuation délicate, les différences existantes entre les deux dialectes peuvent se comparer à celles que l'on perçoit entre le portugais européen et le brésilien : les voyelles ouvertes de ce dernier et les intonations caressantes qui en découlent, ne se retrouvent pas au Portugal, où la langue y paraît plus rigide, classique et formelle.
Mais revenons-en à Lucibela et à son Laço Umbilical, premier opus qu'elle nous révèle via le label Lusafrica. A l'instar d'Elida Almeida qui signe ici le chaloupé "Mal Amadu" et le mélancolique "Arku da Bedja", elle appartient à une filiation d'artistes décomplexées, qui réactualisent un précieux héritage, légué par leurs illustres aînés, tel que le poète et compositeur engagé Manuel de Novas (dont les chansons ont été interprétées par les légendes Bana, Os Tubarões, Ildo Lobo et Césaria Evora), ou par ceux des générations suivantes, comme Jorge Humberto (auteur de mornas d'une beauté indicible et poignante), Mario Lucio, Betu et Jorge Tavares Silva.
Lucibela explore ainsi le répertoire traditionnel cap-verdien avec une tessiture de voix vibrante, grave et ample, une fluidité déconcertante, qui se prête à merveille à la profondeur émotionnelle de la morna ("Dona Ana") (on devine même une allusion à la samba triste dans "Violeiro"), et à l'élan festif étourdissant de la coladeira ("Profilaxia", "Mi E Dode Na Bô Cabo Verde"), deux styles musicaux endémiques à l'archipel qu'elle défend si bien.
Réalisé par Toy Vieira, qui y déploie des arrangements jazzy raffinés et élégants, Laço Umbilical permet à la vocaliste de tisser un lien charnel avec ce petit pays qu'elle chérie tant, lui offrant une célébration touchante et sincère.
Sonia Cat-Berro - Lonely Siren (Shed Music/InOuïe Distribution)
Sonia Cat-Berro - Lonely Siren (Shed Music/InOuïe Distribution)
A l'instar de sa petite sœur, la saxophoniste Lisa Cat-Berro qui s'illustrait l'an dernier au sein du Lady Quartet de Rhoda Scott dans We Free Queens, la chanteuse Sonia est une figure familière de la scène jazz hexagonale. Entourée d'instrumentistes doués, qui ont également joué leur rôle de compositeurs et de mélodistes, elle nous présente sur Shed Music son quatrième opus baptisé Lonely Siren, un recueil de 11 titres touchants et vibrants dont elle a écrit la majorité des textes, confirmant le talent de sa plume d'auteur.
Le pianiste Tony Paeleman, le guitariste Pierre Perchaud, le saxophoniste Christophe Panzani, le contrebassiste Nicolas Moreaux et le batteur Karl Jannuska lui ont en effet élaboré un écrin délicat, au raffinement infini. Des arrangements finement ciselés, où le jazz croise la musique folk et la samba triste, accueillent sa voix captivante qui exprime avec maestria des histoires de l'intime, où l'amour naît, croît puis s'éteint. Incarnant avec finesse et justesse des sentiments universels, Sonia évoque avec douceur et intensité, l'espoir et la mélancolie, la nostalgie et la solitude ou encore l'harmonie et l'amitié.
Reprenant, ici, les thèmes envoutants de la capverdienne Mayra Andrade ("The Return") ou du sambiste carioca Paulinho Da Viola ("Dança Da Solidao"), et là, la sublime chanson 80's "Babooshka" de Kate Bush ou le standard "Scars" de Fran Landesman et Simon Wallace, la vocaliste impose son timbre singulier, généreux, souple et sans faux-semblants, son phrasé fluide et cristallin.
A l'instar de sa petite sœur, la saxophoniste Lisa Cat-Berro qui s'illustrait l'an dernier au sein du Lady Quartet de Rhoda Scott dans We Free Queens, la chanteuse Sonia est une figure familière de la scène jazz hexagonale. Entourée d'instrumentistes doués, qui ont également joué leur rôle de compositeurs et de mélodistes, elle nous présente sur Shed Music son quatrième opus baptisé Lonely Siren, un recueil de 11 titres touchants et vibrants dont elle a écrit la majorité des textes, confirmant le talent de sa plume d'auteur.
Le pianiste Tony Paeleman, le guitariste Pierre Perchaud, le saxophoniste Christophe Panzani, le contrebassiste Nicolas Moreaux et le batteur Karl Jannuska lui ont en effet élaboré un écrin délicat, au raffinement infini. Des arrangements finement ciselés, où le jazz croise la musique folk et la samba triste, accueillent sa voix captivante qui exprime avec maestria des histoires de l'intime, où l'amour naît, croît puis s'éteint. Incarnant avec finesse et justesse des sentiments universels, Sonia évoque avec douceur et intensité, l'espoir et la mélancolie, la nostalgie et la solitude ou encore l'harmonie et l'amitié.
Reprenant, ici, les thèmes envoutants de la capverdienne Mayra Andrade ("The Return") ou du sambiste carioca Paulinho Da Viola ("Dança Da Solidao"), et là, la sublime chanson 80's "Babooshka" de Kate Bush ou le standard "Scars" de Fran Landesman et Simon Wallace, la vocaliste impose son timbre singulier, généreux, souple et sans faux-semblants, son phrasé fluide et cristallin.
mardi 20 février 2018
Paloma - Rabia (Le Triton/L'Autre Distribution)
Paloma - Rabia (Le Triton/L'Autre Distribution)
Le prodige de la six cordes, Samuelito, met sa maitrise et la force de son jeu typé au service d'une nouvelle voix du flamenco, la jeune Paloma, issue d'une famille d'artistes exceptionnels. Initiée très tôt à la scène et aux tournées au sein de la formation familiale Herencia, formée par son père, le chanteur Vicente Pradal, et son frère, le pianiste virtuose Rafael Pradal, elle brille par sa fougue, sa maturité et la puissance de sa voix. Toujours à voguer vers de nouveaux horizons, la jeune diva ouvre son répertoire à un tas d'autres sonorités, s'illustrant dans des projets jazz avec le célèbre arrangeur Pierre Bertrand ou le percussionniste argentin Minino Garay, hip-hop, electro et même ragga-dancehall, au sein du label Chinese Man.
Le 03 Mars prochain paraîtra sur Le Triton son premier opus baptisé Rabia, un recueil de 8 chansons exprimant la synthèse de son héritage ("Nana de Sevilla"), de ses influences et de sa sensibilité à fleur de peau ("Fiançailles"). Assistée par un casting de haut vol : Edouard Coquard et Mikael Torren à la batterie, basse et percussions, Edouard Bertrand au piano et fender rhodes, Juan Manuel Cortes aux jaleos et Mederic Collignon au cornet, Paloma nous invite dans son univers singulier et métisse, offrant ici une reprise bouleversante de Jacques Brel "No Me Dejes" ou une interprétation pétillante du standard salsa "El Manisero" (du compositeur cubain Moises Simon), et là une composition personnelle vibrante, intitulée "Rabia", qui donne d'ailleurs son nom à l'album.
Tantôt radieuse et enivrante ("La Paloma"), tantôt tragique et solennelle ("Romance Del Don Boyso"), la cantaora nous berce tout le long du disque, s'imposant malgré ses 25 printemps, comme une référence du genre.
Le prodige de la six cordes, Samuelito, met sa maitrise et la force de son jeu typé au service d'une nouvelle voix du flamenco, la jeune Paloma, issue d'une famille d'artistes exceptionnels. Initiée très tôt à la scène et aux tournées au sein de la formation familiale Herencia, formée par son père, le chanteur Vicente Pradal, et son frère, le pianiste virtuose Rafael Pradal, elle brille par sa fougue, sa maturité et la puissance de sa voix. Toujours à voguer vers de nouveaux horizons, la jeune diva ouvre son répertoire à un tas d'autres sonorités, s'illustrant dans des projets jazz avec le célèbre arrangeur Pierre Bertrand ou le percussionniste argentin Minino Garay, hip-hop, electro et même ragga-dancehall, au sein du label Chinese Man.
Le 03 Mars prochain paraîtra sur Le Triton son premier opus baptisé Rabia, un recueil de 8 chansons exprimant la synthèse de son héritage ("Nana de Sevilla"), de ses influences et de sa sensibilité à fleur de peau ("Fiançailles"). Assistée par un casting de haut vol : Edouard Coquard et Mikael Torren à la batterie, basse et percussions, Edouard Bertrand au piano et fender rhodes, Juan Manuel Cortes aux jaleos et Mederic Collignon au cornet, Paloma nous invite dans son univers singulier et métisse, offrant ici une reprise bouleversante de Jacques Brel "No Me Dejes" ou une interprétation pétillante du standard salsa "El Manisero" (du compositeur cubain Moises Simon), et là une composition personnelle vibrante, intitulée "Rabia", qui donne d'ailleurs son nom à l'album.
Tantôt radieuse et enivrante ("La Paloma"), tantôt tragique et solennelle ("Romance Del Don Boyso"), la cantaora nous berce tout le long du disque, s'imposant malgré ses 25 printemps, comme une référence du genre.
Al Akhareen - Al Akhareen (Les Couleurs du Son/L'Autre Distribution)
Al Akhareen - Al Akhareen (Les Couleurs du Son/L'Autre Distribution)
Accompagnée du rappeur, chanteur, beatboxer et producteur palestinien Osloob, la flûtiste parisienne d'origine syrienne Naïssam Jalal nous embarque dans son nouveau projet baptisé Al Akhareen ("les autres" en arabe). En quête de la pierre philosophale, la formation engagée nous offre une savante combinaison de grooves urbains, de jazz et de sonorités traditionnelles, brisant frontières et conventions à travers une esthétique inédite, façonnée à partir de mots et de notes, puis révélée grâce aux instruments, aux machines, aux flows mélodiques et rythmiques de chacune de ses voix... Le trait d'union singulier entre une musique parfois considérée comme élitiste et la culture hip-hop, plus populaire et ancrée dans le réel...
Le duo y dévoile une approche profonde et poétique de la notion de liberté dans un monde devenu méfiant et inquisiteur. Osloob est né dans un camp de réfugiés au Liban, Naïssam est fille d'immigrés syriens en France, ils expriment à leurs manières le rejet, subissant les lourdes conséquences d'une histoire violente.
L'album est le fruit d'une judicieuse association alignant des invités talentueux comme le saxophoniste Mehdi Chaïb (Fanfaraï Big Band, Jazz Liberatorz, Global Gnawa, ...), l'immense bassiste sénégalais Alune Wade (Marcus Miller, Harold Lopez-Nussa, Fatoumata Diawara, ...), le batteur d'origine guadeloupéenne Aranud Dolmen (Jacques Schwarz-Bart, Mario Canonge, Gregory Privat, ...) et le turntablist Dj Junkaz Lou.
Accompagnée du rappeur, chanteur, beatboxer et producteur palestinien Osloob, la flûtiste parisienne d'origine syrienne Naïssam Jalal nous embarque dans son nouveau projet baptisé Al Akhareen ("les autres" en arabe). En quête de la pierre philosophale, la formation engagée nous offre une savante combinaison de grooves urbains, de jazz et de sonorités traditionnelles, brisant frontières et conventions à travers une esthétique inédite, façonnée à partir de mots et de notes, puis révélée grâce aux instruments, aux machines, aux flows mélodiques et rythmiques de chacune de ses voix... Le trait d'union singulier entre une musique parfois considérée comme élitiste et la culture hip-hop, plus populaire et ancrée dans le réel...
Le duo y dévoile une approche profonde et poétique de la notion de liberté dans un monde devenu méfiant et inquisiteur. Osloob est né dans un camp de réfugiés au Liban, Naïssam est fille d'immigrés syriens en France, ils expriment à leurs manières le rejet, subissant les lourdes conséquences d'une histoire violente.
L'album est le fruit d'une judicieuse association alignant des invités talentueux comme le saxophoniste Mehdi Chaïb (Fanfaraï Big Band, Jazz Liberatorz, Global Gnawa, ...), l'immense bassiste sénégalais Alune Wade (Marcus Miller, Harold Lopez-Nussa, Fatoumata Diawara, ...), le batteur d'origine guadeloupéenne Aranud Dolmen (Jacques Schwarz-Bart, Mario Canonge, Gregory Privat, ...) et le turntablist Dj Junkaz Lou.
lundi 19 février 2018
Jacky Molard Quartet - Mycelium (Innacor/L'Autre Distribution)
Jacky Molard Quartet - Mycelium (Innacor/L'Autre Distribution)
Le violoniste, arrangeur et producteur artistique Jacky Molard, figure emblématique de la scène musicale bretonne de ces 30 dernières années, nous présente son nouvel opus intitulé Mycelium. Enregistré avec la formation qu'il fondait en 2006, quartet composé de la contrebassiste Hélène Labarrière, du saxophoniste Yannick Jory et de l'accordéoniste Janick Martin, ce troisième album aux sonorités celtiques ouvertes sur le monde, rassemble un casting d'invités d'envergure : François Corneloup au baryton, Albert Marcoeur à la voix et aux percussions, Christophe Marguet à la batterie, Serge Teyssot-Gay à la guitare et Jean-Michel Veillon aux flûtes. Ces derniers signent l'écriture de 5 des 7 compositions ici présentes, chapeautée bien sûr par le maître d'oeuvre, à qui l'on doit notamment le titre éponyme, aux allures de pièces musicale classique, "Mycélium".
Jacky fait voyager le folklore breton dans des contrées lointaines, à priori bien éloignées de ses racines celtes ("Bolom"). Des consonances orientales invitent ici l'Andalousie ou Afrique du Nord ("Adjihina", "Jabiru") et les passages hypnotiques aux airs tziganes évoquent ailleurs les Balkans ("Précautions d'Usage"). Le jazz, lui aussi, veut imposer son swing dans ce vibrant melting-pot sonore, "Triangle" en est une preuve éclatante.
Le violoniste, arrangeur et producteur artistique Jacky Molard, figure emblématique de la scène musicale bretonne de ces 30 dernières années, nous présente son nouvel opus intitulé Mycelium. Enregistré avec la formation qu'il fondait en 2006, quartet composé de la contrebassiste Hélène Labarrière, du saxophoniste Yannick Jory et de l'accordéoniste Janick Martin, ce troisième album aux sonorités celtiques ouvertes sur le monde, rassemble un casting d'invités d'envergure : François Corneloup au baryton, Albert Marcoeur à la voix et aux percussions, Christophe Marguet à la batterie, Serge Teyssot-Gay à la guitare et Jean-Michel Veillon aux flûtes. Ces derniers signent l'écriture de 5 des 7 compositions ici présentes, chapeautée bien sûr par le maître d'oeuvre, à qui l'on doit notamment le titre éponyme, aux allures de pièces musicale classique, "Mycélium".
Jacky fait voyager le folklore breton dans des contrées lointaines, à priori bien éloignées de ses racines celtes ("Bolom"). Des consonances orientales invitent ici l'Andalousie ou Afrique du Nord ("Adjihina", "Jabiru") et les passages hypnotiques aux airs tziganes évoquent ailleurs les Balkans ("Précautions d'Usage"). Le jazz, lui aussi, veut imposer son swing dans ce vibrant melting-pot sonore, "Triangle" en est une preuve éclatante.
Paolo Fresu Devil Quartet - Carpe Diem (Tuk Music)
Paolo Fresu Devil Quartet - Carpe Diem (Tuk Music)
Le trompettiste enchanteur Paolo Fresu, une fois de plus épaulé par son fameux Devil Quartet - avec qui il publiait en 2013 son précédent Desertico - nous présentera le 23 Février prochain Carpe Diem, un album de jazz aux douces sonorités acoustiques, habité d'une sensualité touchante et d'une tranquillité contagieuse.
Alignées dans un sublime écrin précieusement illustré par l'artiste Barbara Valsecchi, 14 compositions dont 13 originales et une reprise du générique d'"Un posto al sole " - célèbre feuilleton italien diffusé depuis 1996 par la Rai 3 - se succèdent et nous invitent à pénétrer dans l'univers attendrissant et immersif d'une formation envoutante, composée du guitariste sarde Bebo Ferra, du contrebassiste milanais Paolino Dalla Porta et du batteur, également originaire de la ville du fameux Duomo, Stefano Bagnoli.
Depuis son apparition à la fin des années 80, alors membre du fameux quartet d’Aldo Romano, le souffle de Paolo Fresu hante le jazz européen de sa signature sonore tendrement acidulée et de son phrasé court somptueusement délicat (hérité(e)s de ses maîtres, Miles Davis et Chet Baker).
Entouré de ses fidèles complices, il cultive dans Carpe Diem une musique généreuse à l'élégance discrète et délicieuse, où retenue et virtuosité font bon ménage. Si l'atmosphère caressante qu'il dégage était déjà perceptible dans Desertico et des morceaux comme "Ambre" ou "Blame It On My Youth", elle prend ici une toute autre dimension, faisant définitivement passer ce quartet du diable pour une bande de petits Amours romantiques, artisans de ballades nocturnes accrocheuses ("Home" et "Secret Love"), et de titres plus élancés, baignés d'une lumière estivale ("Carpe Diem" et "Un Tema Per Roma").
Comme dit le vieil adage, Chasser le naturel, il revient au galop. Même si dans notre cas, il est plutôt question de trot, les débordements free de "Quam Minimum Credula Postero" et "Dum Loquimur, Fugerit Invida Aetas" ou les atours swing de "Lines", ravivent quelques flammes encore incandescentes, laissées là par malveillance par nos diablotins joueurs.
Le trompettiste enchanteur Paolo Fresu, une fois de plus épaulé par son fameux Devil Quartet - avec qui il publiait en 2013 son précédent Desertico - nous présentera le 23 Février prochain Carpe Diem, un album de jazz aux douces sonorités acoustiques, habité d'une sensualité touchante et d'une tranquillité contagieuse.
Alignées dans un sublime écrin précieusement illustré par l'artiste Barbara Valsecchi, 14 compositions dont 13 originales et une reprise du générique d'"Un posto al sole " - célèbre feuilleton italien diffusé depuis 1996 par la Rai 3 - se succèdent et nous invitent à pénétrer dans l'univers attendrissant et immersif d'une formation envoutante, composée du guitariste sarde Bebo Ferra, du contrebassiste milanais Paolino Dalla Porta et du batteur, également originaire de la ville du fameux Duomo, Stefano Bagnoli.
Depuis son apparition à la fin des années 80, alors membre du fameux quartet d’Aldo Romano, le souffle de Paolo Fresu hante le jazz européen de sa signature sonore tendrement acidulée et de son phrasé court somptueusement délicat (hérité(e)s de ses maîtres, Miles Davis et Chet Baker).
Entouré de ses fidèles complices, il cultive dans Carpe Diem une musique généreuse à l'élégance discrète et délicieuse, où retenue et virtuosité font bon ménage. Si l'atmosphère caressante qu'il dégage était déjà perceptible dans Desertico et des morceaux comme "Ambre" ou "Blame It On My Youth", elle prend ici une toute autre dimension, faisant définitivement passer ce quartet du diable pour une bande de petits Amours romantiques, artisans de ballades nocturnes accrocheuses ("Home" et "Secret Love"), et de titres plus élancés, baignés d'une lumière estivale ("Carpe Diem" et "Un Tema Per Roma").
Comme dit le vieil adage, Chasser le naturel, il revient au galop. Même si dans notre cas, il est plutôt question de trot, les débordements free de "Quam Minimum Credula Postero" et "Dum Loquimur, Fugerit Invida Aetas" ou les atours swing de "Lines", ravivent quelques flammes encore incandescentes, laissées là par malveillance par nos diablotins joueurs.
jeudi 15 février 2018
Alune Wade - African Fast Food (10H10/Sony Music Entertainment)
Alune Wade - African Fast Food (10H10/Sony Music Entertainment)
Impressionnant auprès du pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, dans leur projet commun Havana-Paris-Dakar paru en 2015, remarquable la même année dans l'Afrodeezia de Marcus Miller et un an après dans La Comédie des Silences de Fred Soul... Où qu'il intervienne, le bassiste et chanteur sénégalais Alune Wade ne passe pas inaperçu.
Le compositeur désormais installé à Paris nous revient le 23 Février prochain avec un troisième opus en tant que leader, African Fast Food, un recueil de 10 compositions riches et raffinés, exprimant les différentes influences et expériences musicales d'un artiste précieux. Chantant en anglais, français et wolof, s'illustrant à la basse sur des orchestrations aux grooves intenses, d'inspiration afrobeat ("African Fast Food", "Brown Sugar", "Afua"), jazz fusion ("How Many Miles"), oriental jazz ("Pharoah's Dance", "Mame Fallou"), funk mandingue ("Mali Den"), R&B ("La Nuit Des Lombards"), jazz ballad ("Demna") ou encore jazz rock ("Boisterous City"), l'artiste surprend par sa virtuosité, sa subtilité et sa sensibilité, largement marquée par l'Afrique, dans sa pluralité bien sûr (et des artistes avec qui il a d'ailleurs joué : Ismael Lo, Youssou Ndour, Cheick Tidiane Seck, Aziz Sahmaoui,...), mais aussi emprunte du jazz nord-américain de ses idoles Jaco Pastorius, Stanley Clarke et son mentor Marcus Miller, sans oublier les pionniers Charles Mingus, Duke Ellington, Miles Davis et John Coltrane...
Autour de lui, Alune a réuni un casting internationale 4 étoiles, composé des voix de Kuku et du slameur Oxmo Puccino, du claviériste Leo Genovese, du trompettiste Renaud Gensane, des batteurs Mokhtar Samba et Francisco Mela, du percussionniste Adriano Tenorio DD, du saxophoniste Daniel Blake et de Brian Landrus à la bass clarinet.
Une ode au métissage et à la diversité culturelle...
Impressionnant auprès du pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, dans leur projet commun Havana-Paris-Dakar paru en 2015, remarquable la même année dans l'Afrodeezia de Marcus Miller et un an après dans La Comédie des Silences de Fred Soul... Où qu'il intervienne, le bassiste et chanteur sénégalais Alune Wade ne passe pas inaperçu.
Le compositeur désormais installé à Paris nous revient le 23 Février prochain avec un troisième opus en tant que leader, African Fast Food, un recueil de 10 compositions riches et raffinés, exprimant les différentes influences et expériences musicales d'un artiste précieux. Chantant en anglais, français et wolof, s'illustrant à la basse sur des orchestrations aux grooves intenses, d'inspiration afrobeat ("African Fast Food", "Brown Sugar", "Afua"), jazz fusion ("How Many Miles"), oriental jazz ("Pharoah's Dance", "Mame Fallou"), funk mandingue ("Mali Den"), R&B ("La Nuit Des Lombards"), jazz ballad ("Demna") ou encore jazz rock ("Boisterous City"), l'artiste surprend par sa virtuosité, sa subtilité et sa sensibilité, largement marquée par l'Afrique, dans sa pluralité bien sûr (et des artistes avec qui il a d'ailleurs joué : Ismael Lo, Youssou Ndour, Cheick Tidiane Seck, Aziz Sahmaoui,...), mais aussi emprunte du jazz nord-américain de ses idoles Jaco Pastorius, Stanley Clarke et son mentor Marcus Miller, sans oublier les pionniers Charles Mingus, Duke Ellington, Miles Davis et John Coltrane...
Autour de lui, Alune a réuni un casting internationale 4 étoiles, composé des voix de Kuku et du slameur Oxmo Puccino, du claviériste Leo Genovese, du trompettiste Renaud Gensane, des batteurs Mokhtar Samba et Francisco Mela, du percussionniste Adriano Tenorio DD, du saxophoniste Daniel Blake et de Brian Landrus à la bass clarinet.
Une ode au métissage et à la diversité culturelle...
Gildas Boclé plays Cole Porter & Tom Jobim - So In Love (Absilone/Socadisc)
Gildas Boclé plays Cole Porter & Tom Jobim - So In Love (Absilone/Socadisc)
On ne se lassera jamais d'écouter et de réécouter les standards intemporels de Broadway légués par l'immense Cole Porter ("Love For Sale", "So In Love" ou encore "Night And Day") ni même les thèmes gorgés de chaleur et de nostalgie d'Antonio Carlos Jobim ("Chega De Saudade", "How Insensitive" ou "Bonita"), co-inventeur à la fin des années 50 de la bossa nova, avec entre autres Vinicius de Moraes et Joao Gilberto.
Le contrebassiste Gildas Boclé l'a bien compris, et les dizaines de versions déjà enregistrées de ces différents titres n'ont absolument pas entamé sa détermination à relever le défi de ce neuvième album, baptisé So In Love. Rapprochant les univers de ces deux compositeurs de génie, il a en effet choisi d'interpréter 11 de leurs compositions qui constituent la base du répertoire jazz, s'entourant pour l'occasion de ses vieux complices, le guitariste Jérôme Barde et le batteur Marcello Pilliteri, tous deux rencontrés à Boston dans les années 80, ainsi que du musicien brésilien Nelson Veras, prodige de la six cordes dont il fit la connaissance à Paris, après son retour des US. Ensemble ils expriment avec maestria et beaucoup d'émotions la force mélodique de ces deux auteurs et leur proximité, "I Concentrate On You" réunit d'ailleurs leurs affinités musicales puisqu'écrit par Cole Porter en 1940 pour le film musical Broadway Melody, il fut arrangé par Tom Jobim dans les années 60 pour Frank Sinatra.
On ne se lassera jamais d'écouter et de réécouter les standards intemporels de Broadway légués par l'immense Cole Porter ("Love For Sale", "So In Love" ou encore "Night And Day") ni même les thèmes gorgés de chaleur et de nostalgie d'Antonio Carlos Jobim ("Chega De Saudade", "How Insensitive" ou "Bonita"), co-inventeur à la fin des années 50 de la bossa nova, avec entre autres Vinicius de Moraes et Joao Gilberto.
Le contrebassiste Gildas Boclé l'a bien compris, et les dizaines de versions déjà enregistrées de ces différents titres n'ont absolument pas entamé sa détermination à relever le défi de ce neuvième album, baptisé So In Love. Rapprochant les univers de ces deux compositeurs de génie, il a en effet choisi d'interpréter 11 de leurs compositions qui constituent la base du répertoire jazz, s'entourant pour l'occasion de ses vieux complices, le guitariste Jérôme Barde et le batteur Marcello Pilliteri, tous deux rencontrés à Boston dans les années 80, ainsi que du musicien brésilien Nelson Veras, prodige de la six cordes dont il fit la connaissance à Paris, après son retour des US. Ensemble ils expriment avec maestria et beaucoup d'émotions la force mélodique de ces deux auteurs et leur proximité, "I Concentrate On You" réunit d'ailleurs leurs affinités musicales puisqu'écrit par Cole Porter en 1940 pour le film musical Broadway Melody, il fut arrangé par Tom Jobim dans les années 60 pour Frank Sinatra.
mercredi 14 février 2018
Lucien & The Kimono Orchestra - Horizon EP (Cracki Records)
Lucien & The Kimono Orchestra - Horizon EP (Cracki Records)
Enfilez votre kimono à paillettes, chaussez vos bottes de rando... Nous partons sur le mont Fuji à la découverte de Lucien & The Kimono Orchestra, récent projet de Lucien Bruguière, artiste français polyvalent et hyperactif, à l'origine d'un projet house lancé il y a quelques années sous le nom de Lucien et du label cinéphile Ventura Records fondé en 2012, sur lequel a notamment été produite la bande-originale du film indépendant L’Âge Atomique. Infatigable et au fait de tous les rouages de l'industrie musicale, il crée par ailleurs l’antenne française de la fameuse web-TV aux millions de vues, BOILER ROOM, où pendant 2 ans il a invité des artistes de renom à venir jouer dans des lieux d’exception, comme le Grand Palais, l’Institut du Monde Arabe ou le Palais de Tokyo.
En 2015, après avoir passé le flambeau à Teki Latex (entre autres managers), il prend sa basse, son micro et s’entoure du guitariste Hugo Houselle (également au chant), du claviériste Augustin Vignet et du batteur Axel Truet, pour se consacrer à son nouveau live band, Lucien & The Kimono Orchestra, inspiré par la musique et le cinéma des années 80. Son second EP, baptisé Horizon et sorti le 09 Février dernier sur Cracki Records, nous replonge dans les ambiances accrocheuses aux sonorités disco-pop et jazz-funk des monstres sacrés de cette époque faste pour la variété française, on pense bien sûr à Michel Berger et Alain Chamfort, mais aussi à Etienne Daho, Michel Jonaz et Serge Gainsbourg. Loin de vouloir nous proposer un catalogue de reprises ou de pastiches, Lucien préfère procéder par clins d'œil et allusions, jouant le décalage un peu à la manière d'un Sébastien Tellier, qui frôle le kitsch parvenant à esquiver les pièges. (On pense aussi à l'univers bariolé du bassiste américain Thundercat)...
Un brin nostalgiques, nous découvrons donc les 6 délicieuses pistes d'Horizon. Qu'elles soient instrumentales ("Georges", Connection"), interprétées en anglais ("Fresh Start", "Shell") ou en chantées en français ("Asile", "Horizon"), toutes affichent une fraîcheur captivante, qui séduira à coup sûr un large auditoire.
Enfilez votre kimono à paillettes, chaussez vos bottes de rando... Nous partons sur le mont Fuji à la découverte de Lucien & The Kimono Orchestra, récent projet de Lucien Bruguière, artiste français polyvalent et hyperactif, à l'origine d'un projet house lancé il y a quelques années sous le nom de Lucien et du label cinéphile Ventura Records fondé en 2012, sur lequel a notamment été produite la bande-originale du film indépendant L’Âge Atomique. Infatigable et au fait de tous les rouages de l'industrie musicale, il crée par ailleurs l’antenne française de la fameuse web-TV aux millions de vues, BOILER ROOM, où pendant 2 ans il a invité des artistes de renom à venir jouer dans des lieux d’exception, comme le Grand Palais, l’Institut du Monde Arabe ou le Palais de Tokyo.
En 2015, après avoir passé le flambeau à Teki Latex (entre autres managers), il prend sa basse, son micro et s’entoure du guitariste Hugo Houselle (également au chant), du claviériste Augustin Vignet et du batteur Axel Truet, pour se consacrer à son nouveau live band, Lucien & The Kimono Orchestra, inspiré par la musique et le cinéma des années 80. Son second EP, baptisé Horizon et sorti le 09 Février dernier sur Cracki Records, nous replonge dans les ambiances accrocheuses aux sonorités disco-pop et jazz-funk des monstres sacrés de cette époque faste pour la variété française, on pense bien sûr à Michel Berger et Alain Chamfort, mais aussi à Etienne Daho, Michel Jonaz et Serge Gainsbourg. Loin de vouloir nous proposer un catalogue de reprises ou de pastiches, Lucien préfère procéder par clins d'œil et allusions, jouant le décalage un peu à la manière d'un Sébastien Tellier, qui frôle le kitsch parvenant à esquiver les pièges. (On pense aussi à l'univers bariolé du bassiste américain Thundercat)...
Un brin nostalgiques, nous découvrons donc les 6 délicieuses pistes d'Horizon. Qu'elles soient instrumentales ("Georges", Connection"), interprétées en anglais ("Fresh Start", "Shell") ou en chantées en français ("Asile", "Horizon"), toutes affichent une fraîcheur captivante, qui séduira à coup sûr un large auditoire.
mardi 13 février 2018
Henri Texier - Sand Woman (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Henri Texier - Sand Woman (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le patron Henri Texier, contrebassiste incontournable de la scène jazz hexagonale et européenne depuis plus de 40 ans, nous revient avec un nouvel opus intitulé Sand Woman. Il a choisi pour ce dernier de jouer d'anciennes compositions, extraites de ses disques JMS, label emblématique des années 70 fondé par le producteur et éditeur Jean-Marie Salhani. A l'époque, ces pièces avaient été enregistrées en solo et depuis elles n'ont jamais été jouées par ses propres groupes. En plus de ces titres oubliés ou méconnus, comme "Amir", "Les Là-Bas" et "Quand Tout s’Arrête", figurent "Indians", imaginé dans les années 90 et deux compositions plus récentes : le blues accrocheur et vibrant "Hungry Man" et le titre qui donnera son nom à l'opus, "Sand Woman".
Repensés et réarrangés pour ensuite ressusciter par la grâce d'une dream team de haut vol, ces 6 moments de vie nous livrent le secret de longévité d'un grand Monsieur du swing et de la note bleue, sans cesse en expédition, en exploration, en quête d'une esthétique devenue sa marque de fabrique, alliant la dimension rythmique de son jeu, la recherche mélodique de ses thèmes et la richesse harmonique de son écriture.
Entouré d'amis de longue date, de partenaires réguliers, d'acolytes virtuoses - le guitariste Manu Codjia, les saxophonistes Vincent Lê Quang puis Sébastien Texier (fils de...) et le batteur Gautier Garrigue - Henri Texier revient sur son propre passé afin de mieux le confronter au présent. Pour autant, il ne tombe à aucun moment dans le piège d'une remise en question brutale de son héritage, ou dans celui d'un exercice qui consisterait à aligner de simples reprises plates, vides et dépourvues de sens... Une belle leçon de jazz!
Le patron Henri Texier, contrebassiste incontournable de la scène jazz hexagonale et européenne depuis plus de 40 ans, nous revient avec un nouvel opus intitulé Sand Woman. Il a choisi pour ce dernier de jouer d'anciennes compositions, extraites de ses disques JMS, label emblématique des années 70 fondé par le producteur et éditeur Jean-Marie Salhani. A l'époque, ces pièces avaient été enregistrées en solo et depuis elles n'ont jamais été jouées par ses propres groupes. En plus de ces titres oubliés ou méconnus, comme "Amir", "Les Là-Bas" et "Quand Tout s’Arrête", figurent "Indians", imaginé dans les années 90 et deux compositions plus récentes : le blues accrocheur et vibrant "Hungry Man" et le titre qui donnera son nom à l'opus, "Sand Woman".
Repensés et réarrangés pour ensuite ressusciter par la grâce d'une dream team de haut vol, ces 6 moments de vie nous livrent le secret de longévité d'un grand Monsieur du swing et de la note bleue, sans cesse en expédition, en exploration, en quête d'une esthétique devenue sa marque de fabrique, alliant la dimension rythmique de son jeu, la recherche mélodique de ses thèmes et la richesse harmonique de son écriture.
Entouré d'amis de longue date, de partenaires réguliers, d'acolytes virtuoses - le guitariste Manu Codjia, les saxophonistes Vincent Lê Quang puis Sébastien Texier (fils de...) et le batteur Gautier Garrigue - Henri Texier revient sur son propre passé afin de mieux le confronter au présent. Pour autant, il ne tombe à aucun moment dans le piège d'une remise en question brutale de son héritage, ou dans celui d'un exercice qui consisterait à aligner de simples reprises plates, vides et dépourvues de sens... Une belle leçon de jazz!
Grounded - Morning Light (Hevhetia/Inouie Distribution)
Grounded - Morning Light (Hevhetia/Inouie Distribution)
Rompu à jouer du jazz sous toutes ses formes, des plus avant-gardistes au sein du Romain Baret Trio, au plus contemporaines avec le Sébastien Necca quartet qu'il a fondé en 2011, le batteur multi-instrumentiste nous présente aujourd'hui Grounded, projet piloté en tandem avec le chanteur Loïs Le Van ("Révélation française 2014" par Jazz Magazine). Tous deux sont épaulés par le saxophoniste Régis Ferrante, le vibraphoniste Sylvain Charrier et le contrebassiste Michel Molines, ensemble ils nous livrent Morning Light, un recueil de 12 compositions aux ambiances captivantes, mystérieuses et aériennes, baignant à la fois dans l'ombre ("Nine Steps Part.III") et la lumière ("The Morning Light"), dégageant tantôt de la joie ("Nine Steps Part.I"), tantôt de l'angoisse et de l'horreur ("Part. III The Tormentor"), alignant ici un groove captivant aux accents latins ("My SailBoat"), là un swing inquiétant et glaçant ("Aum") aux reflets cinématiques. Loïs joue de la voix, interprétant ses textes écrits en anglais à la manière d'un crooner céleste ou exprimant des émotions fugaces et vibrantes par des vocalises éthérées, parfois doublées par le saxophone joueur. Sébastien impose son jeu de fin rythmicien, sachant frapper fort pour ensuite n'intervenir que par touches...
Grounded est une combinaison gagnante qui n'a pas encore tout dit sur la complexité du sujet abordé dans Morning Light, en effet, le groupe s'est focalisé sur le jeu psychologique qui peut s'établir entre deux personnes en mal de communication, capables alternativement, de jouer les rôles de victime, bourreau et sauveur : Le triangle dramatique ou Triangle de Karpman... Tout un programme...!
Rompu à jouer du jazz sous toutes ses formes, des plus avant-gardistes au sein du Romain Baret Trio, au plus contemporaines avec le Sébastien Necca quartet qu'il a fondé en 2011, le batteur multi-instrumentiste nous présente aujourd'hui Grounded, projet piloté en tandem avec le chanteur Loïs Le Van ("Révélation française 2014" par Jazz Magazine). Tous deux sont épaulés par le saxophoniste Régis Ferrante, le vibraphoniste Sylvain Charrier et le contrebassiste Michel Molines, ensemble ils nous livrent Morning Light, un recueil de 12 compositions aux ambiances captivantes, mystérieuses et aériennes, baignant à la fois dans l'ombre ("Nine Steps Part.III") et la lumière ("The Morning Light"), dégageant tantôt de la joie ("Nine Steps Part.I"), tantôt de l'angoisse et de l'horreur ("Part. III The Tormentor"), alignant ici un groove captivant aux accents latins ("My SailBoat"), là un swing inquiétant et glaçant ("Aum") aux reflets cinématiques. Loïs joue de la voix, interprétant ses textes écrits en anglais à la manière d'un crooner céleste ou exprimant des émotions fugaces et vibrantes par des vocalises éthérées, parfois doublées par le saxophone joueur. Sébastien impose son jeu de fin rythmicien, sachant frapper fort pour ensuite n'intervenir que par touches...
Grounded est une combinaison gagnante qui n'a pas encore tout dit sur la complexité du sujet abordé dans Morning Light, en effet, le groupe s'est focalisé sur le jeu psychologique qui peut s'établir entre deux personnes en mal de communication, capables alternativement, de jouer les rôles de victime, bourreau et sauveur : Le triangle dramatique ou Triangle de Karpman... Tout un programme...!
Sarah Lancman - À Contretemps (Jazz Eleven)
Sarah Lancman - À Contretemps (Jazz Eleven)
A même pas 30 ans, la vocaliste parisienne Sarah Lancman confirme son statut de diva du jazz avec un nouvel album inspiré et vibrant baptisé À Contretemps, un titre bien à propos rappelant qu'avant de s'adonner au chant, la jeune interprète avait longuement pratiqué le piano et la composition. Accompagnée de son mentor, l'illustre pianiste italien Giovanni Mirabassi, qui supervisait déjà le précédent Inspiring Love, Sarah a réuni autour d'elle un casting de musiciens de haut vol : le contrebassiste basé à New-York Gianluca Renzi (Ari Hoenig, André Ceccarelli, Kevin Hays…) et l'époustouflant batteur originaire de Philadelphie Gene Jackson (Herbie Hancock Trio, Diane Reeves, Christian McBride, Joe Lovano…). Y brillent à leurs côtés deux invités de marque : présent sur 3 titres classieux, l’étonnant crooner et trompettiste japonais Toku (13 albums au compteur et artiste chez Sony Jazz Japan), ainsi que le percussionniste cubain Lukmil Perez dans le tendre et chaloupé "Tout Bas".
Les 10 compositions ciselées et intimistes que l'artiste nous offre dans ce sublime écrin, nous rappellent toutes qu'il faut s'aimer sans retenue, l'amour étant pour elle son moteur principal et sa source inspiration de prédilection. Une voix de velours, sensuelle et chaude, un timbre qui caresse, une poésie touchante et des mots d'amour contagieux... Une recette qui fait mouche!
En plus des textes écrits et interprétés en anglais ainsi qu'en français, figure une adaptation en japonais de la chanson "On s'est aimé" réalisée par Toku, un bonus track envoutant qui parle à tous malgré la barrière de la langue.
A même pas 30 ans, la vocaliste parisienne Sarah Lancman confirme son statut de diva du jazz avec un nouvel album inspiré et vibrant baptisé À Contretemps, un titre bien à propos rappelant qu'avant de s'adonner au chant, la jeune interprète avait longuement pratiqué le piano et la composition. Accompagnée de son mentor, l'illustre pianiste italien Giovanni Mirabassi, qui supervisait déjà le précédent Inspiring Love, Sarah a réuni autour d'elle un casting de musiciens de haut vol : le contrebassiste basé à New-York Gianluca Renzi (Ari Hoenig, André Ceccarelli, Kevin Hays…) et l'époustouflant batteur originaire de Philadelphie Gene Jackson (Herbie Hancock Trio, Diane Reeves, Christian McBride, Joe Lovano…). Y brillent à leurs côtés deux invités de marque : présent sur 3 titres classieux, l’étonnant crooner et trompettiste japonais Toku (13 albums au compteur et artiste chez Sony Jazz Japan), ainsi que le percussionniste cubain Lukmil Perez dans le tendre et chaloupé "Tout Bas".
Les 10 compositions ciselées et intimistes que l'artiste nous offre dans ce sublime écrin, nous rappellent toutes qu'il faut s'aimer sans retenue, l'amour étant pour elle son moteur principal et sa source inspiration de prédilection. Une voix de velours, sensuelle et chaude, un timbre qui caresse, une poésie touchante et des mots d'amour contagieux... Une recette qui fait mouche!
En plus des textes écrits et interprétés en anglais ainsi qu'en français, figure une adaptation en japonais de la chanson "On s'est aimé" réalisée par Toku, un bonus track envoutant qui parle à tous malgré la barrière de la langue.
lundi 12 février 2018
Yoann Loustalot, François Chesnel, Frédéric Chiffoleau, Christophe Marguet - Old and New Songs (Bruit Chic/L'Autre Distribution)
Yoann Loustalot, François Chesnel, Frédéric Chiffoleau, Christophe Marguet - Old and New Songs (Bruit Chic/L'Autre Distribution)
Le trompettiste français Yoann Loustalot, à l'origine du trio Aérophone (avec le contrebassiste Blaise Chevallier et le batteur Fred Pasqua) qui publiait en 2017 le disque Atrabile, nous revient en quartet avec Old and New Songs, un album de 13 thèmes instrumentaux empruntés aux folklores russes, japonais et français, ainsi qu'aux catalogues de compositeurs de musiques traditionnelles, tels que le brésilien Heitor Villa-Lobos, le soviétique Lev Knipper ou le suédois Otto Fredrick Tullberg. L'objectif affiché étant de continuer à faire vivre ces airs populaires en utilisant le langage du jazz et l’improvisation, Yoann, épaulé par Frédéric Chiffoleau à la contrebasse, Christophe Marguet à la batterie et François Chesnel au piano, explore notre passé sans pour autant nier le présent. Loin de toutes approches nostalgiques, le propos est d'interroger un héritage fragile et dissipé mais toujours ancré dans notre quotidien, en réarrangeant, en réinventant et réinterprétant des mélodies intemporelles touchantes, aux repaires chronologiques et géographiques éparses. L'ensemble est bien sûr rendu homogène grâce aux liants que sont les notes bleues, le swing et l'interplay...
Le trompettiste français Yoann Loustalot, à l'origine du trio Aérophone (avec le contrebassiste Blaise Chevallier et le batteur Fred Pasqua) qui publiait en 2017 le disque Atrabile, nous revient en quartet avec Old and New Songs, un album de 13 thèmes instrumentaux empruntés aux folklores russes, japonais et français, ainsi qu'aux catalogues de compositeurs de musiques traditionnelles, tels que le brésilien Heitor Villa-Lobos, le soviétique Lev Knipper ou le suédois Otto Fredrick Tullberg. L'objectif affiché étant de continuer à faire vivre ces airs populaires en utilisant le langage du jazz et l’improvisation, Yoann, épaulé par Frédéric Chiffoleau à la contrebasse, Christophe Marguet à la batterie et François Chesnel au piano, explore notre passé sans pour autant nier le présent. Loin de toutes approches nostalgiques, le propos est d'interroger un héritage fragile et dissipé mais toujours ancré dans notre quotidien, en réarrangeant, en réinventant et réinterprétant des mélodies intemporelles touchantes, aux repaires chronologiques et géographiques éparses. L'ensemble est bien sûr rendu homogène grâce aux liants que sont les notes bleues, le swing et l'interplay...
Samuele - Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent (InTempo Musique)
Samuele - Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent (InTempo Musique)
La jeune auteure-compositrice et interprète canadienne, Samuele, publiait il y a peu, son premier album officiel au titre évocateur, Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent... Le ton est donné! Poésie directe, intimiste et engagée, voix éraillée, ton décalé et militant, mélodie folk, profondeur blues et énergie rock, l'effort au titre à rallonge, a en partie été enregistré dans un chalet, avec ses complices musiciens : Jean-Sébastien Brault Labbé (batterie et réalisation), Alex Pépin (basse, contrebasse et prise de son) et Julie Miron (guitares). Il aligne 11 chansons authentiques, inspirées et puissantes, qui interpellent forcément. Affichant des sonorités souvent rageuses et saturées, mais aussi acoustiques et cuivrées, l'opus se définie, selon les mots de l'artiste elle-même, comme un disque de stoner rock ou de blues fusion... A découvrir!
La jeune auteure-compositrice et interprète canadienne, Samuele, publiait il y a peu, son premier album officiel au titre évocateur, Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent... Le ton est donné! Poésie directe, intimiste et engagée, voix éraillée, ton décalé et militant, mélodie folk, profondeur blues et énergie rock, l'effort au titre à rallonge, a en partie été enregistré dans un chalet, avec ses complices musiciens : Jean-Sébastien Brault Labbé (batterie et réalisation), Alex Pépin (basse, contrebasse et prise de son) et Julie Miron (guitares). Il aligne 11 chansons authentiques, inspirées et puissantes, qui interpellent forcément. Affichant des sonorités souvent rageuses et saturées, mais aussi acoustiques et cuivrées, l'opus se définie, selon les mots de l'artiste elle-même, comme un disque de stoner rock ou de blues fusion... A découvrir!
Fergessen - L'Eté (Echoïd Prod)
Fergessen - L'Eté (Echoïd Prod)
Le duo electro-pop Fergessen nous présentait le 22 Janvier dernier son 3° opus baptisé L'Eté. Formé par les auteurs-compositeurs-interprètes et auto-producteurs, David et Michaëla, le groupe a su se forger une identité rock, forte et singulière, dégageant une énergie débordante et communicative. Installé dans les Vosges, Fergessen élaborent à quatre mains des mélodies radieuses, fédératrices et attachantes, accompagnant avec brio des mots inspirés à l'écriture soignée, poétique et engagée. Véritable monstre à deux têtes enflammant la scène et captivant son public, Fergessen accouche de 10 chansons french pop absolument virales, qui ne manqueront pas de séduire un auditoire amateur de sonorités électroniques étincelantes et de voix hypnotiques.
Le duo electro-pop Fergessen nous présentait le 22 Janvier dernier son 3° opus baptisé L'Eté. Formé par les auteurs-compositeurs-interprètes et auto-producteurs, David et Michaëla, le groupe a su se forger une identité rock, forte et singulière, dégageant une énergie débordante et communicative. Installé dans les Vosges, Fergessen élaborent à quatre mains des mélodies radieuses, fédératrices et attachantes, accompagnant avec brio des mots inspirés à l'écriture soignée, poétique et engagée. Véritable monstre à deux têtes enflammant la scène et captivant son public, Fergessen accouche de 10 chansons french pop absolument virales, qui ne manqueront pas de séduire un auditoire amateur de sonorités électroniques étincelantes et de voix hypnotiques.
Cesaria Evora - Carnaval de Mindelo EP (Lusafrica)
Cesaria Evora - Carnaval de Mindelo EP (Lusafrica)
La saison des Carnavals a débuté début Janvier à La Nouvelle-Orléans et se déroulera jusqu'à la mi-Février, les destinations les plus prisées sont bien sûr Venise, Rio de Janeiro, Nice, Cologne ou encore Santa Cruz de Tenerife. Un rendez-vous incontournable est lui aussi à marquer d'une pierre blanche, c'est le Carnaval de Mindelo à Sao Vincente, l'une des plus importantes iles du Cap-Vert. Mindelo, considérée comme la capitale culturelle de l'archipel, est la ville natale de la chanteuse aux pieds nus Cesaria Evora, disparue le 17 Décembre 2011. C'est en son hommage que le label Lusafrica publie l'EP Carnaval de Mindelo, un recueil de 4 chansons emblématiques de la diva, complètement repensées et réenregistrées avec de nouveaux arrangements plus percussifs, festifs et énergiques, y demeure tout de même la voix si singulière et envoutante de Césaria, comme revenue d'outre-tombe. Le guitariste Hernani Hernandez, producteur des deux albums d'Elida Almeida, s'est chargé de la réalisation... Un gage de qualité et de raffinement!
La saison des Carnavals a débuté début Janvier à La Nouvelle-Orléans et se déroulera jusqu'à la mi-Février, les destinations les plus prisées sont bien sûr Venise, Rio de Janeiro, Nice, Cologne ou encore Santa Cruz de Tenerife. Un rendez-vous incontournable est lui aussi à marquer d'une pierre blanche, c'est le Carnaval de Mindelo à Sao Vincente, l'une des plus importantes iles du Cap-Vert. Mindelo, considérée comme la capitale culturelle de l'archipel, est la ville natale de la chanteuse aux pieds nus Cesaria Evora, disparue le 17 Décembre 2011. C'est en son hommage que le label Lusafrica publie l'EP Carnaval de Mindelo, un recueil de 4 chansons emblématiques de la diva, complètement repensées et réenregistrées avec de nouveaux arrangements plus percussifs, festifs et énergiques, y demeure tout de même la voix si singulière et envoutante de Césaria, comme revenue d'outre-tombe. Le guitariste Hernani Hernandez, producteur des deux albums d'Elida Almeida, s'est chargé de la réalisation... Un gage de qualité et de raffinement!
vendredi 9 février 2018
Bedrud & Katzer - Der Tiefe Ton EP (Rotfenstermusik)
Bedrud & Katzer - Der Tiefe Ton EP (Rotfenstermusik)
Débarquant de Munich avec un nouvel obus technoïde prêt à être lâché sur le dancefloor, le duo électro Bedrud & Katzer poursuit son exploration du côté sombre de la force. "Der Tiefe Ton" aligne en effet des sonorités dark et hypnotiques, il traduit avec brio tout l'art que le tandem met en oeuvre pour élaborer ses rythmiques vigoureuses implacables et sophistiquées, ici agrémentée d'accents tribal tech, avec ses percussions édifiantes. Chris Cooper nous remixe tout ça façon trans 90's, accordant au titre une profondeur insondable, à grand renfort de nappes électroniques angoissantes et nébuleuses, habitées d'accords de synthés épiques et envoutants.
Débarquant de Munich avec un nouvel obus technoïde prêt à être lâché sur le dancefloor, le duo électro Bedrud & Katzer poursuit son exploration du côté sombre de la force. "Der Tiefe Ton" aligne en effet des sonorités dark et hypnotiques, il traduit avec brio tout l'art que le tandem met en oeuvre pour élaborer ses rythmiques vigoureuses implacables et sophistiquées, ici agrémentée d'accents tribal tech, avec ses percussions édifiantes. Chris Cooper nous remixe tout ça façon trans 90's, accordant au titre une profondeur insondable, à grand renfort de nappes électroniques angoissantes et nébuleuses, habitées d'accords de synthés épiques et envoutants.
Chrissy Feat. Miles Bonny - Back In Time (Classic Music Compagny)
Chrissy Feat. Miles Bonny - Back In Time (Classic Music Compagny)
En 2016, le producteur basé à Chicago Chrissy Shively publiait, sur Classic Music Compagny, son titre "Join Me", y déjà figurait au casting son acolyte, le chanteur à la voix suave et captivante, Miles Bonny (également trompettiste, auteur et producteur hip-hop/R&B).
Le Dj, adepte des scènes footwork et juke (sous l'alias Chrissy Murderbot), a débuté sa carrière à la fin des années 90 à Kansas City, il a toujours été attiré par un tas de genres musicaux flirtant avec l'électro, jouant aussi bien de la dance music que de l'UK Rave en passant par la jungle, les sonorités nu disco ou encore ghetto house. Ce large éventail de références et d'influences impose le respect, The Black Madonna (fervente ambassadrice de la scène electro de Chicago et militante féministe) va même jusqu'à le considérer comme l'un des meilleurs Djs de la planète!
De retour chez Classic, Chrissy nous présente sa nouvelle perle discoïde "Back In Time", une production vocal house soignée et efficace, empreinte d'un groove viral et de vibrations positives. Elle s'inscrit à mon avis parmi les meilleurs surprises de ces derniers mois, aux côtés de "Cola" (CamelPhat & Elderbrook), "Heat" (Rapson), "Calling Out" (Sophie Lloyd) et "Faded" (Kings of Tomorrow)...
Le producteur multi-instrumentiste Ben Jacobs alias Crackazat lui offre une cure de vitamine, musclant sa rythmique et alignant de tonalités plus piano house et soulful house.
En 2016, le producteur basé à Chicago Chrissy Shively publiait, sur Classic Music Compagny, son titre "Join Me", y déjà figurait au casting son acolyte, le chanteur à la voix suave et captivante, Miles Bonny (également trompettiste, auteur et producteur hip-hop/R&B).
Le Dj, adepte des scènes footwork et juke (sous l'alias Chrissy Murderbot), a débuté sa carrière à la fin des années 90 à Kansas City, il a toujours été attiré par un tas de genres musicaux flirtant avec l'électro, jouant aussi bien de la dance music que de l'UK Rave en passant par la jungle, les sonorités nu disco ou encore ghetto house. Ce large éventail de références et d'influences impose le respect, The Black Madonna (fervente ambassadrice de la scène electro de Chicago et militante féministe) va même jusqu'à le considérer comme l'un des meilleurs Djs de la planète!
De retour chez Classic, Chrissy nous présente sa nouvelle perle discoïde "Back In Time", une production vocal house soignée et efficace, empreinte d'un groove viral et de vibrations positives. Elle s'inscrit à mon avis parmi les meilleurs surprises de ces derniers mois, aux côtés de "Cola" (CamelPhat & Elderbrook), "Heat" (Rapson), "Calling Out" (Sophie Lloyd) et "Faded" (Kings of Tomorrow)...
Le producteur multi-instrumentiste Ben Jacobs alias Crackazat lui offre une cure de vitamine, musclant sa rythmique et alignant de tonalités plus piano house et soulful house.