Meshell
Ndegeocello – Comet, Come To Me (Naïve)
Meshell Ndegeocello
continue de nous surprendre, pour son 11ème opus studio intitulé Comet, Come To Me, la chanteuse, bassiste et productrice nous offre un
album synthétisant une carrière d’expérimentations autour de la pop, et
succédant au sublime interlude Pour Une
Âme Souveraine : A Dedication
to Nina Simone (paru en 2012), qui nous plongeait alors dans le répertoire
de son idole.
Meshell a sans
cesse bâti des ponts entre les genres musicaux passant avec une clairvoyance
déconcertante du hip-hop à la new wave, de la soul au reggae, du jazz au
R&B… Artiste engagée et perfectionniste, elle ne s’est jamais trop
inquiétée des risques commerciaux que pouvaient engendrer ses virages
artistiques, oser mêler le jazz moderne et le punk, rompre les codes de la pop
et l’ouvrir à des univers sonores plus complexes et intellectuels, arborer une
soul intimiste d’une profondeur insondable et au groove apaisé… Bref, cette
virtuose du métissage et du tissage de mélodies mélancoliques et méditatives
revient avec brio, entourée de ses fidèles collaborateurs, Christopher Bruce à la guitare, Jebin Bruni aux claviers et Earl
Harvin à la batterie, ainsi que de prestigieux invités comme la chanteuse
multi-instrumentiste Shara Worden (Sufjan
Stevens et My Brightest Diamond) et le bluesman Doyle Bramhall. On y retrouve la
voix sensuelle et les ambiances célestes qu’elle nous faisait découvrir sur
les disques Bitter en 1999 ou Comfort Woman en 2003, « libre comme l’oiseau » (traduction
de son nom en swahili) Meshell
conforte une fois de plus sa place de princesse au côté de son égal masculin le
bien nommé Prince.