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jeudi 19 août 2021

Hiatus Kaiyote - Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Hiatus Kaiyote -  Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Fan absolu depuis qu'elle nous a invité à entrer en 2012, dans son univers future soul envoutant et singulier - avec l'excellent Tawk Tomahawk - c'est avec curiosité et impatience que je découvre Mood Vaillant, nouvel album solaire de la formation australienne Hiatus Kaiyote. Succédant à Choose Your Weapon, paru en 2015, ce troisième opus s'est fait attendre, notamment à cause de la maladie qui a touché de plein fouet la chanteuse et guitariste autodidacte, Naomi "Nai Palm" Saalfield, membre fondatrice du groupe avec le bassiste Paul Bender, multi-instrumentiste originaire de Tasmanie. Renforcé par le batteur Perrin Moss et le claviériste Simon Mavin, le quartet a su mettre au point un cocktail de sonorités unique, qu'il a lui même baptisé wondercore. Il marie habilement les notes jazz, néo soul, psychédéliques et R&B à des rythmiques hip-hop et funk complétement démentes, alignant des grooves inspirés et sophistiqués.

Dans ce dernier effort magistral aux vibrations généreuses et aux ambiances immersives, Hiatus Kaiyote a choisi de colorer deux de ses compositions des arrangements sans nuls autres pareils de la légende brésilienne Arthur Verocai. Le titre "Get Sun", avec ses nuances cariocas resplendissantes, exprime à merveille cette rencontre singulière si bienvenue!

Flying Lotus, patron du label californien Brainfeeder et le duo anglais Coldcut, fondateur de l'emblématique Ninja Tune, ne s'y sont pas trompés!





vendredi 8 mars 2019

The Cinematic Orchestra - To Believe (Ninja Tune)

The Cinematic Orchestra - To Believe (Ninja Tune)

Annoncé fin 2016 avec la vibrante composition "To Believe" et la participation bouleversante du chanteur californien Moses Sumney, le nouvel opus du mythique The Cinematic Orchestra nous arrive enfin, 12 ans après la sortie de son précédent album studio Ma Fleur. L'écossais Jason Swinscoe, toujours épaulé par son complice le producteur Dom Smith, y distille comme à son habitude des sonorités downtempo inimitables, faites d'influences electro-jazz, soul et folk. Dans ce To Believe inespéré, le tandem offre à l'auditeur émerveillé et conquis par ses textures vaporeuses et hypnotiques, les B.O. de films imaginaires aux ambiances instrumentales immersives et aériennes, où se croisent les interventions, au combien précieuses et millimétrées, de vieilles connaissances toutes plus prestigieuses les unes que les autres. Roots Manuva est toujours de la partie avec son flow inimitable qui nous interpelle dans le single "A Caged Bird/Imitations of Life", rendu public en Janvier via un site internet uniquement accessible sur les appareils hors ligne. La londonienne Heidi Vogel est également présente, elle s'illustre avec brio sur le planant "A Promise", second extrait révélé le 13 Février dernier. Le crooner de Philadelphie Grey Reverend, qui a brillé auprès de Bonobo sur "First Fires", inonde quant à lui de ses vibrations folk intimistes le très jazzy "Zero One/This Fantasy". Se retrouvent également conviés la diva néo soul Tawiah (remarquée auprès de Mark Ronson et Kindness). l'incontournable claviériste autrichien Dorian Concept et le brillant multi-instrumentiste Miguel Atwood-Ferguson (Flying Lotus, Anderson Paak, Thundercat, Hiatus Kaiyote) aux arrangements de cordes.
Les orchestrations éblouissantes déployées ici, mêlent sonorités acoustiques envoûtantes et motifs électroniques sophistiqués à l'élégance rare. Constant dans son exigence et sa quête de perfection, The Cinematic Orchestra est définitivement une entité musicale indétrônable, imposant une marque de fabrique qui fait école sans jamais être égalée.

jeudi 19 avril 2018

Jordan Rakei - Wallflower (Ninja Tune)

Jordan Rakei - Wallflower (Ninja Tune)

Nouveau venu dans l'écurie Ninja Tune, le jeune chanteur, multi-instrumentiste et producteur Jordan Rakei y publiait le 22 Septembre 2017 son dernier opus intitulé Wallflower, un recueil de 11 perles soulful vibrantes, teintées d'accents jazzy, de notes R&B, de reflets hip-hop et de touches electronica, le tout saupoudré d'une tendre intimité folk. Gorgés d'émotions et débordant d'ambiances nébuleuses envoutantes, ce disque est une bénédiction pour les amateurs de sonorités suaves et underground. A rapprocher de la délicatesse soul d'un Jamie Woon, d'un Jono McCleery ou d'un Tom Misch, comme du raffinement des travaux de FKJThe Internet ou Hiatus Kaiyote, l'empreinte musicale du néo-zélandais installé à Londres depuis 2015, imprègne l'auditeur indélébilement. Entêtante et sensuelle, riche et complexe, sa néo-soul exprime avec brio, maturité et fragilité, l'univers sonore d'un artiste précieux et sensible, à la voix tendre et captivante.

 

vendredi 1 décembre 2017

Bicep - Bicep (Ninja Tune)

Bicep - Bicep (Ninja Tune)

Les amateurs de Jamie XX et de ses sonorités UK bass envoutantes apprécieront sans doute ce premier opus au titre éponyme de Bicep, duo irlandais basé à Londres, formé par les producteurs mélomanes Matt McBriar et Andy Ferguson. Paru sur Ninja Tune le 01 Septembre dernier, Bicep est un recueil electronica habité de 12 titres technoïdes aux effluves ambient, 80'srave, futur garage et post dubstep typiquement britanniques. Une armée de synthés déploient des mélodies pop immersives aux timbres mélancoliques terriblement accrocheurs. Ces dernières s'appuient sur des rythmiques subtiles savamment orchestrées, affichant des cadences tantôt down-tempo, tantôt plus entraînantes. Attachés à la culture club et préoccupés par l'ambiance du dancefloor, nos deux larrons maîtrise également l'art du Djing et le prouvent depuis maintenant une dizaine d'années à travers des sets éclectiques (disco, funk, classic house, IDM, hip-hop, new-wave et bien plus encore...) égrainés sur les scènes du monde entier ainsi que relayés par leur fameux blog Feelmybicep.

jeudi 1 juin 2017

Bogus Order - Zen Brakes Vol. 2 (Ahead Of Our Time)

Bogus Order - Zen Brakes Vol. 2 (Ahead Of Our Time)

Les monstres sacrés de l'électro made in UK, Jonathan More & Matt Black alias Bogus Order (alias Acid Ant, Apple, Euphoreal, Floormaster Squeeze, Gideon, God & The Prophets, Matt Black & The Coldcut Crew, Sweet Tooth Sonny, Switzch), plus connus sous leur illustre pseudonyme Coldcut, publient sur leur tout premier label (réactivé en 2016) Ahead Of Our Time, Zen Brakes Vol. 2. Succédant à un premier volet paru 27 ans plus tôt sur leur autre bébé le prestigieux Ninja Tune, l'album remet sous le feu des projecteurs un projet oublié du duo britannique qui sortait l'an passé d'un long sommeil, avec l'EP The Bullnose Step.
Composé de 10 titres aux rythmiques broken beatZen Brakes Vol. 2 est richement doté en textures de synthétiseurs sophistiquées et vaporeuses, tantôt aquatiques, tantôt atmosphériques. Il se révèle être un disque compliqué à décrire, tant ses ambiances electronica, abstract, ambient et cinématiques varient au fil des compositions et sont parcourues d'un tas d'influences dont la plus singulière, peut-être, est celle du rythme caribéen de la soca music dans "Soco Mania".
S'adressant aux puristes d'une IDM dont les contours furent façonnés par les activistes de l'emblématique label Warp et notamment Autechre et Aphex Twin, Bogus Order semble vouloir reprendre le flambeau et pousser plus en avant l'exploration d'une intelligent techno apparue début 90 mais plus que jamais d'actualité.


vendredi 21 avril 2017

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

Conner Youngblood Feat. Nylo - Everyday (Counter Records)

L'auteur compositeur basé à Nashville Conner Youngblood nous présente via Counter Records (label affilié au géant Ninja Tune) son nouveau titre baptisé "Everyday". Le chanteur multi-instrumentiste texan, largement influencé par les univers d'Elliot Smith, Gorillaz, Sufjan Stevens et Bon Iver, collabore ici avec la jeune chanteuse R&B Nylo, ensemble ils élaborent une chanson d'amour radieuse à la fraicheur touchante et accrocheuse. Cette dernière est habitée des voix éthérées et suaves de nos deux protagonistes, survolant une production R&B-pop-folk gracieuse et sophistiquée, rythmée par les vibrations tranchantes et poignantes d'une marche militaire lente et pacifiste, que l'on pouvait déjà apprécier sur "Australia", livré deux ans plus tôt. Le contraste entre les vocaux et l'instrumentation est saisissant et très efficace! Les arrangements de cordes soigneusement orchestrés et interprétés par Conner (charango, ukulélé à 6 et à 4 cordes, piano...) sont tout simplement magiques et rappellent les sonorités world d'un certain Paul Simon.


mercredi 19 avril 2017

Coldcut x On-U Sound - Outside The Echos Chamber (Ahead Of Our Time)

Coldcut x On-U Sound - Outside The Echos Chamber (Ahead Of Our Time)

En musique, la différence entre être un simple pionnier et une véritable légende, c'est sa capacité à toujours aller de l'avant en cherchant de nouvelles frontières à franchir ou de nouvelles barrières à briser, sans jamais se répéter ou céder aux sirènes du mainstream... Son goût pour l'innovation et la prise de risque ne doit avoir d'égal que sa connaissance et son respect profond pour les classiques qui ont forgés sa culture.
Les immenses Jon More et Matt Black alias Coldcut, tous deux pères fondateurs du mythique label Ninja Tune (Letherette, The Cinematic Orchestra, Sarathy Korwar, Jay Daniel ou encore Mr Scruff, ...) se sont alliés à une autre figure emblématique du son anglais depuis les années 80, Adrian Sherwood, agitateur de curiosité et patriarche de On-U Sound, maison de disques indépendante, activiste dans les milieux reggae, dub, electronica et expérimental.

Cette rencontre au sommet entre ces deux mastodontes se décline en 10 titres racés et brillants (avec en supplément les versions dub de 6 d'entre eux). Coldcut, le précurseur du breakbeat et de l'ambient avec son esthétique hip-hop matinée de grooves proto-acid house, voit en Adrian un véritable mentor à l'empreinte musicale indélébile, cette influence est d'ailleurs plus que notable dans l'album. Outside The Echos Chamber est en effet un reflet éclatant de cette filiation, en plus
d'être un appel militant au melting-pot musical britannique. Enregistré entre Londres, Ramsgate, la Jamaïque et Los Angeles, il rassemble dans une fusion reggae rafraichissante aux sonorités électroniques, hip-hop, dancehall, dub et world, une pléiade d'artistes proches des deux partis en présence. S'y expriment les pointures Roots Manuva, Junior Reid, Ce'Cile, Lee Scratch Perry et Toddla T ainsi que les musiciens Skip McDonald et Doug Wimbish, tous deux membres de Littles Axe, groupe de session qui accompagna jadis les artistes rap du Sugarhill Records.

L'opus paraîtra le 17 Mai prochain sur Ahead of Our Time, tout premier label de Coldcut réactivé il y a peu avec la sortie de son EP Only Heaven.

mercredi 7 décembre 2016

Only Heaven feat. Roots Manuva Remixed (Ahead Of Our Time)

Only Heaven feat. Roots Manuva Remixed (Ahead Of Our Time)

Nous parlions la semaine dernière du nouvel EP de Coldcut baptisé Only Heaven et de son titre phare du même nom sur lequel était invité le pionnier du hip-hop anglais, Roots Manuva. Dans la foulée, le label du duo Ahead Of Our Time, nous propose Only Heaven feat. Roots Manuva Remixed un recueil de 3 remixes orchestrés par la crème des producteurs electro qui s'ouvre avec l'excellentissime Matthew Herbert et sa signature si reconnaissable. Le rework tonique et hypnotique est boosté par une rythmique 2-Step viscérale et rehaussée d'une mélodie aux accents délicieusement naïfs et décalés. Les vocaux de Roots Manuva y sont découpés et réordonnés de façon à refonder totalement le morceau rendu méconnaissable.

Puis c'est au tour de Special Request de nous fournir son edit aux accents drum'n'bass moites et sombres, son traitement lo-fi et low-beat en font un titre sensuel et efficace adressé au dancefloor.

Olivier Rodigan aka Cadenza, oui le fils de... la légende David Rodigan, propose quant à lui une version qui demeure assez fidèle à l'univers de Coldcut. Il y intègre tout de même son background d'activiste trap, breakbeat et jungle.

vendredi 2 décembre 2016

Roots Manuva - Bleeds (Big Dada)

Roots Manuva - Bleeds (Big Dada)

Le rappeur anglais Rodney Hylton Smith alias Roots Manuva est considéré depuis la parution en 2001 de son second album solo Run Come Save Me, comme une véritable légende de la scène hip-hop britannique. Fondateur de son propre label Banana Clan Records, il est le fer de lance de l'exigeant Big Dada, versant hip-hop du fameux label Ninja Tune. Ses origines jamaïcaines se manifestent depuis ses débuts dans les sonorités ragga et dub de ses productions visionnaires, qui fusionnent hip-hop et bass music. Sa recette alimente toute une scène electro alternative so british qui perdure depuis les années 2000 au côté du grime, du dubstep et des pionniers Dizee Rascal, Wiley, Benga ou Kode9.

15 ans après son premier effort, Roots Manuva désormais quadragénaire nous présentait le 20 Octobre dernier son 6ième album intitulé Bleeds. Comme on pouvait s'en douter, il s'agit d'un disque engagé, conscient et émouvant, dont les atmosphères souvent sombres dressent le constat alarmant d'une classe moyenne désœuvrée et à la dérive ("Hard Bastards"). Son flow nonchalant, parfois léthargique, est gorgé de sincérité et de gravité, il est porté par les productions hétéroclites orchestrées par des invités de marque comme Fred,  Adrian Scherwood, Four Tet (dans l'excellent "Facety 2 11'" ) ou encore Switch.

Rodney Smith est de nouveau au sommet de son art avec un album dense et homogène. Un retour en force qui ravira les aficionados d'un hip-hop anglais old school!
Une Edition Deluxe de Bleeds est enrichie de bonus et de remixes inédits où se croisent les beatmakers Kode9, Champion et rLr...

mercredi 30 novembre 2016

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Le duo anglais Letherette présentait en 2013 son premier opus éponyme sur l'excellent label Ninja Tune, nous découvrions alors une identité musicale versatile, penchant d'un côté vers l'electro surpuissante des Daft Punk et Cassius puis de l'autre vers un hip hop underground tel que sait si bien nous le servir l'exigeante écurie Stone Throw Records. 

Le tandem composé d'Andy et de Rich, nous revient enfin avec un nouvel opus baptisé Last Night On The Planet, second album très attendu où l'on retrouve 10 titres homogènes d'excellente facture, parcourus d'influences abstract hip-hop, glitch-hop, electronica, ambient, deep house et R&B. La touche de Letherette a largement gagné en maturité, en dextérité et en profondeur, l'usage de sonorités analogiques renforce le groove chaud au grain vintage que les producteurs élaborent aussi bien dans des ambiances up-tempo dansantes ("Dog Brush", "Wootera") et moelleuses("Frugaloo", "Soulette") que dans des atmosphères lounge plus abyssales ("Bad Sign"), glauques et hypnotiques ("Rubu"). Le hip-hop est bel et bien présent, sous-jacent dans la plupart des prods, qu'il soit jazzy comme dans "Momma" ou plus expérimental comme dans "Rich & Dan".

Le premier single intitulé "Shanel" exprime quant à lui, avec sa rythmique funky et son synthé basse boogie, les références au disco et au R&B des années 80 que la formation apprécie particulièrement. On notera la participations des rappeurs Rejjie Snow et Pyramid Vritra (de Stone Throw), ainsi que celle du couple planant: Jed & Lucia.
Une réussite!

mercredi 9 novembre 2016

Jono McCleery - Pagodes (If Music)

Jono McCleery - Pagodes (If Music)

Avec son troisième opus, le profond Pagodes sorti il y a 1 an, le chanteur-songwriter basé à Rotterdam Jono McCleery nous offre une fois de plus un petit miracle musical. Son précédent There Is paru en 2011 avait été salué par la critique et même hissé au rang de "chef d'oeuvre de pop apaisante" par les Inrockuptibles. Dans ce dernier effort produit par If Music (célèbre magasin de disques du quartier de Soho) en partenariat avec Ninja Tune, il assoit définitivement sa touche si singulière faite de productions futuristes aux mélodies pop somptueuses et aux ambiances folk hypnotiques. Sa voix pure, expressive et gorgée d'émotions est une bénédiction, elle navigue quelque part entre celles de James Blake, Fink, Chet Faker et parfois même Bill Withers. Il la déploie avec magnificence et justesse sur des textures acoustiques légèrement renforcées d'effets et de rythmes électroniques, demeurant tout de même bien loin de ses aventures post-dubstep d'antan.

Rare et discret, Jono publie un disque envoutant dont on peine à se séparer quand vient le terme du 12ième et dernier titre baptisé"So Long". Ses orchestrations vibrantes pour cordes et piano pénètrent l'auditeur à mesure que se déroulent ses chansons voluptueuses teintées d'accents soul/R&B ("Halfway"), blues ("Pardon Me"), jazz ("Fire In My Hands") ou trip hop ("Ballade"). Quand bien même il s'accompagne d'une simple guitare (comme dans sa sublime reprise de Robert Wyatt "Age Of Self" ou dans son étourdissante ballade "Bet She Does") et que les violons et violoncelles se mettent en sourdine ou restent en arrière plan, il parvient à atteindre un état de grâce plongeant celui qui l'écoute dans une tourmente contemplative intimistePoignante et enivrante, la musique de celui qui n'acquit l'audition qu'à l'âge de 5 ans, est d'une richesse inépuisable, flirtant avec les genres et n'hésitant pas à les bousculer histoire de brouiller les sens.

Absolument magique et bouleversant !

vendredi 21 octobre 2016

The Cinematic Orchestra - To Believe Feat. Moses Sumney (Single) (Ninja Tune)

The Cinematic Orchestra - To Believe Feat. Moses Sumney (Single) (Ninja Tune)

 Depuis la fin des années 90 et son premier effort Motion, la formation anglaise The Cinematic Orchestra, menée par l'écossais Jason Swinscoe, distille ses sonorités downtempo inimitables, faites d'influences electro-jazz, soul et folk, en proposant ses B.O. de films imaginaires aux ambiances instrumentales lounge et sensuelles où se croisent les voix singulières de Patrick Watson, Roots Manuva ou Fontella Bass.
De retour avec un prochain opus à paraître d'ici peu sur le label Ninja Tune, le groupe se faisait rare depuis Ma Fleur sorti en 2007. Il a n'a cependant pas chômé avec son Live at The Royal Albert Hall et la bande-son du film The Crimson Wing : Mystery of the Flamingos en 2008, son mix pour la série Late Night Tales en 2010 et In Motion #1 en 2012 (une collection de 7 soundtracks de courts-métrages réalisés avec Austin Peralta, Dorian Concept, Tom Chant et Grey Reverend). Malgré tout on attendait quelque chose de plus solide à se mettre sous la dent...

C'est enfin chose faire avec ce nouveau titre intitulé "To Believe". Le leader Jason, rejoint par son ami et collaborateur de longue date le producteur Dom Smith, y a invité le chanteur basé à Los Angeles Moses Sumney. Sa voix envoutante et fantomatique survole un arpège de guitare acoustique et quelques accords de piano, elle se mêle et s'entrelace avec douceur à des nappes de cordes et de synthés atmosphériques et réverbérés, si familières à l'identité sonore marquée par le cinéma de The Cinematic Orchestra.

mercredi 19 octobre 2016

Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)

Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)


Une très belle découverte que ce premier opus paru en juillet 2016 du percussionniste, batteur et producteur américain Sarathy Korwar. D'origine indienne, il est issu de la communauté Sidi, descendante de populations d'Afrique de l'Est déplacées majoritairement entre le XV° et le XVII° siècle. Aujourd'hui installé à Londres avec une solide formation à la programmation et aux tablas - acquise auprès des maîtres Shri Rajeev Devasthali et Pandit Sanju Sahai - il ambitionne de marier ses 2 cultures, adaptant sa technique à la batterie occidentale: folklore indien, jazz et musique électronique communiquent ainsi dans un langage sophistiqué, élégant et poétique.

Imaginé pendant un périple dans la région rurale de Gujarat, suivi de séances aux Studios Dawn à Pune, Day To Day a été réalisé à partir d'enregistrements captés auprès de La Troupe Sidi de Ratanpur. Cette dernière dispose de cinq batteurs dont les polyrythmies reflètent son héritage africain, contrairement aux batteurs indiens traditionnels qui jouent à l’unisson. Leurs tours de chants hypnotiques (mélange de traditions bantu, gnawa et soufi) et leurs percussions répétitives constituent ainsi la substance, la matière première du disque que l'artiste enrichie ensuite de sonorités plus occidentales, glanées auprès des recherches free et cosmic jazz d'Alice Coltrane, de sessions avec la nouvelle scène jazz londonienne et nourries de rencontres musicales décisives, Karl Berger et Ingrid Sertso, Cara Stacey (Kit Records) ou encore Arun Gosh.


A la batterie, aux tablas et à la programmation, Sarathy s'entoure pour l'occasion du précieux saxophoniste Shabaka Hutchings (Sons of Kemet), du claviériste Al Mac Sween, des italiens Giuliano Modareli à la guitare et Domenico Angarano à la basse. Ensemble ils élaborent de sublimes textures sonores tantôt ambient ("Eyes Closed") et chill ("Dreaming"), tantôt jazz-rock ("Bhajan", "Indefinite Leave to Remain") aux accents free ("Mawra"), afro ("Bismillah"), astral ("Hail"), psychédéliques et organiques ("Lost Parade").
Un voyage initiatique au départ de l'Inde et à destination de l'Afrique, avec escales aux Etats-Unis et en Europe.

A noter que le projet est le fruit d'une collaboration entre le label Ninja Tune et la Fondation Steve Reid parrainée par Gilles Peterson, Four Tet, Floating Points, Emanative et Koreless.

mardi 4 octobre 2016

Jay Daniel - Knowledge Of Selfie (single) (Technicolour/Ninja Tune)

Jay Daniel - Knowledge Of Selfie (single) (Technicolour/Ninja Tune)

Nouvelle étoile montante de la scène électronique de Détroit, le jeune producteur Jay Daniel publiera le 25 Novembre prochain sur le prestigieux label Ninja Tune son premier LP paré de 9 pépites, baptisé Broken Knowz. C'est via sa plateforme Technicolour que la maison de disques londonienne mettra en lumière le talent d'un artiste rare qui s'inscrit dans la grande tradition des beatmakers de génie tels que Carl Craig, Jay Dilla ou encore Theo Parrish. Obnubilé par la recherche d'un son vrai et organique, il abandonne les boîtes à rythme et enregistre ses propres échantillons et séquences de batterie dans la cave de sa maison familiale. Les sonorités naturelles qu'il obtient ont ce grain chaud et vivant que l'on retrouve sur le premier extrait de l'album intitulé "Knowledge Of Selfie" où se croisent beats disco/funk, éléments soulful et claviers hypnotiques dans un groove diablement efficace. Un pur bonheur!


vendredi 29 avril 2016

Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tunes)


Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tune)
L'écurie anglaise Ninja Tunes nous présente le dernier obus sonore du producteur iranien Ash Koosha. Installé à Londres après s'être fait emprisonner pour avoir donné un concert de rock dans son pays natal, cet as de l'échantillonnage maltraite, étire, découpe et déforme un tas de samples dans des compositions électroniques expérimentales et barrées, répondant pourtant à des structures rythmiques et mélodiques inspirées par la musique classique, aussi bien perse qu'occidentale.


Les expérimentations electronica d'Aphex Twin et la violence sonique du post-rock de Mogwai ne sont pas étrangères au travail du beatmaker, qui avoue aussi avoir été touché par les ambiances trip-hop de Portishead et Massive Attack. Mais davantage intéressé par la fréquence et la présence physique et visuelle du son, il va traiter son vaste répertoire d'échantillons comme un tas d'objets qu'il doit assembler et articuler dans un certain ordre, c'est alors qu'entre en jeu la rigueur acquise lors de ses classes au Conservatoire de Téhéran, histoire de donner un sens musical à cette débauche de bruits, de notes et de matières audibles.

Ce second opus intitulé I Aka I succède à GUUD paru en juin 2015 et qu'il façonna en écoutant les maîtres Vivaldi, Wagner et Chopin. L'artiste y remplaça les instruments traditionnels que sont le piano, les violons, violoncelles et cuivres par des glitchs et autres sons inconnus ou méconnaissables. A l'instar d'un alchimiste, il désassemble, mélange puis réassemble. Hip hop, rythmes jamaïcains, pop et folklores se frottent aux breakbeat, dubstep, ambient et autres musiques électroacoustiques un peu à la manière des héros du genre comme Prefuse 73 ou Fourtet. Si des titres down-tempo comme "Eluded", "Buitiful" et "Growl" s'écoutent assez facilement avec leurs mélodies plus ou moins discernables et leurs nappes de synthés atmosphériques réconfortantes, il en est tout autrement avec les ambiances post-apocalyptiques et dissonantes ou les rythmiques fragmentées, fulgurantes et saturées de "Ote", "In Line", "Fool Moon" ou "Too Many" (où l'on devine en filigrane la "Sonate au Clair de Lune" de Beethoven). On notera les influences manifestes du Moyen-Orient, qui transparaissent au travers de quelques bribes mélodiques dans "Shah", "Mudafossil" ou "Make It Fast"

Ash Koosha accouche d'un disque détonnant, un objet sonore non-identifiable qui se laisse approcher difficilement! Peut-être sa vision musicale d'un Cubisme expressionniste?

jeudi 16 avril 2015

Portico – Living Fields (Ninja Tune/Pias)


Portico – Living Fields (Ninja Tune/Pias)

Portico Quartet n’est plus… Vive Portico ! Si les 4 londoniens exploraient les limites du jazz, enjambant parfois allègrement les lignes le séparant de l’électro et de la pop – on se souvient de leurprécédent album éponyme paru chez RealWorld en 2012 – le pas est désormais radicalement franchi avec Living Fields, premier opus depuis leur passage chez Ninja Tune.

Keir Vine, le claviériste et joueur de hang qui remplaçait l’un des membres fondateurs du groupe Nick Mulvey a quitté le projet en 2013, donnant l’impulsion nécessaire au trio restant, composé du saxophoniste Jack Wyllie, du batteur Duncan Bellamy et du bassiste Milo Fitzpatrick, pour se renouveler voire pour se réinventer. C’est ainsi que Portico a redéfini sa musique en la structurant davantage, en donnant à la voix une importance primordiale et en y intégrant pleinement la composante électronique, que ce soit dans le processus d’enregistrement comme dans le traitement des textures sonores.

Living Fields porte bien son nom, ses 9 pistes sont autant d’écrins instrumentaux aux mélodies mélancoliques et aux ambiances planantes, dédiés à accueillir les chants envoutants de Joe Newman (du groupe Alt-J), Jamie Woon et Jono McCleery. Gorgé d’échos, de reverbes, de nappes vaporeuses, d’arpèges hypnotiques et des grondements d’une basse lointaine, le disque est ponctué de beats lourds délivrés avec parcimonie et lenteur via des programmes et des enregistrements live, ses atmosphères nous font immanquablement penser aux géniaux James Blake, SBTRKT ou Radiohead.   
Portico, en s’éloignant du futur-jazz de ses débuts, s’oriente vers une certaine vision hallucinée et céleste de la pop, il se forge ainsi une nouvelle identité en en bousculant les codes. Bien que ses expérimentations ambient et electronica rappellent encore ses travaux du temps du Quartet, on notera la disparition des improvisations et des solos aux dépends du déploiement des lyrics et de l’élaboration d’ambiances fantomatiques instables, intimistes et sombres. Portico conçoit une bass music fascinante et typiquement anglaise, un univers post-dubstep désintégré et éthéré, nous préparant à un après Living Fields.


lundi 8 septembre 2014

Moiré – Shelter (Werkdiscs/Ninja Tune/Pias)


Moiré – Shelter (Werkdiscs/Ninja Tune/Pias)

Le très énigmatique Moiré, producteur d’une musique électronique qu’il décrit lui même de « London Techno », publie simultanément chez les deux places fortes anglaises de l’IDM Ninja Tune et Werk Discs son premier long format intitulé Shelter. Y figurent 9 titres bien pensés, vibrants, étourdissants et puissamment dotés de basslines entraînantes. L’ambiance est sombre mais pas plombante, au contraire les bass drum calés sur une rythmique deep-house efficace nous accompagnent lentement mais surement vers des nappes de synthé hypnotiques et sensuelles habitées de voix samplées lointaines et répétitives…On pense alors aux productions de l’excellent Noir et notamment à son titre phare Around. Résolument taillé pour les dancefloors exigeants et férus d’une « claustrophobic dance music » (dixit Juno Plus), Shelter s’immisce insidieusement dans les esprits alternant les passages clairement house (Dali House, No Gravity ou Hands On) et les moments plus minimal (Attitude, Stars ou Mr Figure). Moiré signe un disque dense et intéressant.  

mercredi 3 septembre 2014

Kate Tempest – Everybody Down (Big Dada/Pias)


Kate Tempest – Everybody Down (Big Dada/Pias)

Retour aux sources d’un hip-hop racé à l’anglaise où les rimes de la rappeuse et poétesse Kate Tempest font écho à la fois au son old school du Wu Tang Clan et au flow typiquement londonien de Mike Skinner alias The Streets qu’à la littérature de Samuel Beckett et de William Blake. À seulement 27 ans, elle qui fréquentait assidûment les battles de Deal Real (disquaire et magasin spécialisé dans le hip-hop) pendant son adolescence, est révélée prodige de la plume lorsqu’elle remporte le prix de poésie Ted Hughes en présentant sa pièce Brand New Ancients. Dans ce premier opus intitulé Everybody Down, la jeune Kate allie ainsi une forme d’expression populaire, le sopken word, à une écriture fine et intellectuelle et nous conte l’histoire en 12 chapitres de trois personnages plongés dans l’univers bling-bling du rap, où drogue, argent et violence dissimulent mal-être, ennuis et peurs. La production est quant à elle orchestrée d’une main de maître par Dan Carey alias Mr Dan, qui s’est illustré aux côtés de CSS, Bat For Lashes, M.I.A., Lily Allen ou encore Hot Chip.

jeudi 10 juillet 2014

FaltyDL – In The Wild (Ninja Tune)


FaltyDL – In The Wild (Ninja Tune)

Drew Cyrus Lustman aka FaltyDL , jeune dj/producteur américain recueilli depuis peu par l’écurie anglaise Ninja Tune, publie son 4ième album intitulé In The Wild et réalisé en collaboration avec l’artiste plasticien Chris Shen. Remarqué aux côtés de James Blake et en première partie de Radiohead, FaltyDL nous présente 17 nouveaux titres inspirés, habités de jungle, de jazz, d’abstract hip-hop et d’electronica. Les ambiances qu’a su ciseler notre orfèvre démontrent une maîtrise absolue du beatmaking et affichent rapidement un certain penchant pour la bass music anglaise des années 90. Largement influencé par les monstres sacrés du jazz fusion des 70’s que sont Frank Zappa, Miles Davis ou Weather Report et par les productions avant-gardistes du bassiste Squarepusher, FaltyDL mixe avec poésie et délicatesse une série de rêveries atmosphériques ponctuées de boucles, de samples et de rythmiques prenant parfois des allures psychédéliques.  Dans le morceau Ahead The Ship Sleeps, l’écho de la trompette de Miles vient écrire une phrase sur un écrin jazzy où les réminiscences hip-hop se font doucement sentir, Do Me rappelle quant à lui les travaux warpiens de Fourtet tandis que le loop de piano de Some Jazz Shit nous replonge dans les langueurs synthétiques et downtempo du Bristol sound… Les frontières entre les genres sont bien minces pour Lustman qui se plaît à nous perdre dans les méandres de ses références musicales disséminées dans un imaginaire plutôt labyrinthique !
 

mercredi 28 mai 2014

Mr Scruff – Friendly Bacteria (Ninja Tune)


Mr Scruff – Friendly Bacteria (Ninja Tune)

Petit retour sur les 20 ans de carrière d’un des Djs/producteurs les plus marquants de la scène électronique anglaise des années 90 et 2000. Influencé par la black music, le jazz, le reggae, le disco, … et les musiques afro-latines, Andy Carthy aka Dj Scruff a toujours su faire preuve de bon goût et de magnétisme, captivant autant les dancefloors que les aficionados de ses disques et de ses sélections musicales éclectiques en radio.

Il entre dans l’écurie Ninja Tune en 1998 et sort un an après son premier album Keep It Unreal dont l’énorme carton « Get A Move On » demeure à jamais un classique electrojazz. 3 albums et plusieurs EPs plus tard, l’artiste nous offre Friendly Bacteria, en vente depuis le 19 Mai, où il convie une pléiade de chanteurs et chanteuses parmi lesquels on remarque Robert Owens, Denis Jones ou encore Vanessa Freeman.

Ce cinquième long format rassure donc les amateurs de sonorités soulful, Mr Scruff nous délivre en effet 12 titres délicieusement parfumés d’accents jazzy et pop funk, hip-hop, break-beat, broken jazz, nu soul  et house ponctuent une bass music délicate et savamment dosée. Les voix quasi omniprésentes habitent et humanisent un disque abouti et gorgé de groove, arborant parfois quelques notes mélancoliques, presque sombres. Attention, Friendly Bacteria est hautement contagieux !