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mardi 8 novembre 2022

Yohann Le Ferrand - Yeko (Back2Bam Production)

Yohann Le Ferrand - Yeko (Back2Bam Production)

Le guitariste globetrotter Yohann Le Ferrand, nous présentait en début d'année 2022 son projet Yeko, un disque inspiré alignant 6 titres colorés, imprégnés par les folklores d'Afrique de l'ouest et plus particulièrement par les sonorités endémiques du Mali ("Konya" et Yerna Fassé"). S'étant illustré aux cotés de Rokia Traoré et Serge Aimé Coulibaly, d'Inna Modja et de Tiken Jah Fakoly, le musicien breton s'est forgé une solide et riche identité musicale aux atours afro world bien sûr, mais également aux nuances pop ("Dunia"), folk ("Sauver"), jazz/funk ("Yellema") et hip-hop ("Doussoubaya"). Dans ce mini LP paru chez Back2Bam Production, il s'entoure d'artistes emblématiques de la scène malienne et nous livre ainsi une série de 6 collaborations édifiantes, un recueil de 6 portraits musicaux "dédié à la ville de Bamako, son énergie et ses habitants...”

Se dévoilent alors pour notre plus grand plaisir, les voix magiques et enivrantes des divines Khaira ArbyKandy GuiraSalimata "Tina" Traoré et Mamani Keita, ainsi que les chants vibrants de Koko Dembélé et Mylmo...





mercredi 14 octobre 2020

Flem - Nomades

Flem - Nomades 

 Le rappeur français originaire de la région parisienne Flem nous revenait le 18 Septembre dernier avec Nomades, nouvel opus engagé et militant, composé et arrangé par le chantre malien du blues africain, Vieux Farka Touré. A travers les 6 titres de son recueil produit entre Bamako et Paris, où se mêlent les sonorités mandingues ("Mali") aux textes hip-hop ("Nomades") et le reggae ("Conscience") à la musique assouf ("Le Bonheur c'est les Autres"), Flem semble s'inscrire dans la lignée des incontournables  slammeurs hexagonaux Oxmo Puccino et Abd Al Malik. Egalement inspiré par les icônes absolus de la chanson française tels que Brel ou Brassens, il nourrit depuis son adolescence une passion pour le Mali, qui s'est matérialisée en 2009 à la suite d'une rencontre décisive avec deux artistes d'exception: Vieux Farka Touré devenu son frère de son et que les médias américains décrivent comme Le Hendrix du Sahara, ainsi que la harpiste Katell Boisneau, œuvrant dans Nomades aux côtés des claviéristes Matthias Mimoun et Dave Remy, du bassiste Valess Assouan, du percussionniste Mamadou Koné et des chanteu(ses)rs Amy Dsya, Ras Laji et Magou Samb.




mercredi 29 janvier 2020

Didier Ithursarry Trio - Atea (LagunArte Productions/L'Autre Distribution)

Didier Ithursarry Trio - Atea (LagunArte Productions/L'Autre Distribution)

L'incontournable accordéoniste originaire de Bayonne Didier Ithursarry, que l'on a croisé dans Extended Whispers, récent projet de Jean-Christophe Cholet et Matthieu Michel, The Atomic Flonflons d'Alban DarcheVilles Invisibles de Toufic Farroukh ou encore Le Bal Perdu de l'Ensemble Art Sonic, nous revient avec son disque Atea (la porte en langue basque). Entouré du flûtiste Joce Mienniel et du guitariste Pierre Durand, il nous livre un recueil de 11 pièces originales et une reprise de "Goizian argi hastian", berceuse empruntée au folklore basque qu'il interprète en solo. Immersive et inédite, la musique de Didier nous emmène loin, car si le Pays Basque n'est qu'à quelques pas, le Mali, le Mexique, la steppe de Mongolie et la région nord-est du Brésil ne sont pas si proches. Ce talent à pouvoir relier les continents et leurs traditions, il l’exerce également lorsqu'il fait jouer ensemble des instruments à priori aux antipodes les uns des autres. En effet accordéon, flûtes et guitare électrique échangent sur des thèmes captivants, tantôt émouvants, tantôt menés par des rythmiques frénétiques et des mélodies hypnotiques. Sonorités jazz, musiques classique, contemporaine et world se mêlent ainsi avec brio et poésie, comme dans la marquante "Forro Suite", enregistrée avec le concours de l'ensemble à cordes Cuareim Quartet.

mardi 19 mars 2019

Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba - Miri (Outhere Records/L'Autre Distribution)

Bassekou Kouyate & Ngoni Ba - Miri (Outhere Records/L'Autre Distribution)

La figure emblématique du ngoni (luth séculaire d’Afrique de l’ouest), Bassekou Kouyate, nous revient avec l’envoûtant Miri, son cinquième opus aux sonorités mandingues acoustiques, qui succède au plus électrique Ba Power, paru sur Glitterbeat Records en 2015. Toujours épaulé par son Ngoni Ba, formation rassemblant le chanteur à la voix hypnotique Amy Sacko, les percussionnistes Mahamoudou Tounkara et Moctar Kouyate, ainsi que les joueurs de ngoni medium et basse, Abou Sissoko et Madou Kouyaté, le malien offre un album coloré aux mélodies captivantes ("Kanougnon") et contemplatives ("Miri"), adaptant avec virtuosité son instrument de prédilection et son jeu raffiné aux codes du jazz et du blues ("Tabital Pulaaku", "Wele Ni", "Yakare"), ainsi qu'aux ambiances de la musique cubaine ("Wele Cuba"), comme à bien d'autres styles. A ses côtés, se retrouvent des invités prestigieux qui rajoutent encore un peu plus de magie à l'ouvrage: Majid Bekkas, Habib Koité, Madera Limpia, Abdoulaye Diabaté et Afel Bocoum.
Un coup de coeur!


mardi 26 juin 2018

Fatoumata Diawara - Fenfo (3ième Bureau/Wagram Music)

Fatoumata Diawara - Fenfo (3ième Bureau/Wagram Music)

La diva malienne Fatoumata Diawara, qui s'illustrait avec brio aux côtés du pianiste cubain Roberto Fonseca lors d'un concert capté durant le festival Jazz In Marciac en 2014 (At Home), nous revient avec un second opus solo baptisé Fenfo "Something To Say". La jeune chanteuse militante, engagée pour la cause des migrants et qui brille également sur le grand écran, résume à elle seule toute la complexité et l'effervescence de l'Afrique contemporaine, enracinée dans ses traditions ancestrales et largement orientée vers l'Occident et la modernité.
Fenfo est son nouvel étendard, enregistré entre le Mali, le Burkina Faso, l'Espagne et la France, il est coréalisé par Mathieu Chedid, son complice au sein du célèbre collectif Lamomali. Groove hypnotique, folklore mandingue, blues du désert et sonorités pop, forment ainsi un écrin d'exception où vient vibrer la voix tendre et envoûtante d'une artiste touchante, s'exprimant dans sa langue maternelle, le bambara, au gré d'instrumentations tantôt acoustiques et intimistes, tantôt électriques et entraînantes.


jeudi 22 février 2018

Djénéba & Fousco - Kayeba Khasso (Lusafrica)

Djénéba & Fousco - Kayeba Khasso (Lusafrica)

Le label Lusafrica publiera demain, le 23 Février 2018, un véritable petit bijou musical intitulé Kayeba Khasso, premier opus du couple malien Djénéba & Fousco, nouvel acteur emblématique de la scène africaine actuelle.
Imprégnée par l'héritage de ses aïeux griots, la diva khassonké Djénéba maîtrise à merveille la science du comte, l'art de l'improvisation et de la louange. Elle est épaulée au chant ainsi qu'à la six cordes par sa moitié, Fousseyni Sissoko alias  Fousco, musicien au talent indéniable qui combine subtilement les codes de la musique assouf ("Hakilima") à la douceur des vibrations mandingues ("Yiriyoro"), la tradition séculaire à la modernité. Résolument urbain et électrique, le disque incarne l'Afrique d'aujourd'hui, bouillonnante, visionnaire et créative, ancrée dans ses folklores mais largement ouverte sur le monde et tournée vers un avenir plein d'espoir. Balayant un large spectre de sonorités, Kayeba Khasso nous entraîne dans son univers sonore singulier et captivant, habité de ballades acoustiques maliennes "Regrets" (où s'illustre le maître de la kora Ballaké Sissoko) et "Kayeba Khasso", mais aussi ponctué par des moments blues intenses comme dans "Fousco & Djénéba". Ici dans une incursion reggae "Kono" ou funana "Riche" et là, en plein idylle pop aux accents rock' n' roll "Miniamba", le tandem brise des tabous et fait souffler sur la jeunesse bamakoise une brise de fraîcheur, clamant à l'unisson son envie de liberté aux rythmes des cordes (Yacouba Koné en seconde guitare et Valentin Ceccaldi au violoncelle) et des percussions (Marcel Balboné et Alex Nkuin à la batterie, Fred Soul aux percus).

mardi 24 octobre 2017

Boubacar Traoré - Dounia Tabolo (Lusafrica)

Boubacar Traoré - Dounia Tabolo (Lusafrica)

Le bluesman malien Boubacar Traoré, alias Kar Kar, publie sur Lusafrica son nouvel album intitulé Dounia Tabolo. Considéré comme l'une des voix emblématiques de la musique moderne mandingue, c'est avec une authenticité toujours aussi émouvante que le chanteur inimitable au jeu de guitare autodidacte, mêle depuis le début des années 60 les limons du fleuve Niger à ceux du Mississipi, saturant ses chansons de couleurs et de sonorités héritées des grands maîtres de la kora, comme des pionniers noirs américains du sud profond des Etats-Unis.
Dans son précédent Mbalimaou, enregistré à Bamako en 2015, l'artiste était épaulé par le joueur de kora Ballaké Sissoko, dont l'élégance et la subtilité se mariait à merveille à la fluidité et au minimalisme de Boubacar, accompagné alors d'une section rythmique traditionnelles (Babah Koné, Yacouba Sissoko), du batteur guyanais Fabrice Thompson et de l'harmoniciste Vincent Bucher.
Ce dernier, avec Alassane Samaké aux percussions et les chantres de la nouvelle scène blues U.S., le violoniste Cedric Watson, le guitariste Corey Harris et la sublime chanteuse Leyla McCalla au violoncelle, forment la nouvelle team de Kar Kar (celui qui sait dribler). Il a choisi pour l'occasion, d'aller réaliser son nouveau projet à Lafayette en Louisiane, afin d'explorer de nouvelles pistes toujours teintées de blues et de folk, de musiques cajun et zydeco. Parmi ses compositions inédites ("Ben De Kadi" ou "Mousso"), on retrouve d'anciennes chansons revisitées avec la singularité apportée par ses nouveaux acolytes, comme le titre éponyme "Dounia Tabolo" qui ouvre l'album ou "Kanou".

lundi 12 juin 2017

Vieux Farka Touré - Samba (Six Degrees/Universal)

Vieux Farka Touré - Samba (Six Degrees/Universal)

Le bluesman malien Vieux Farka Touré, que nous évoquions lors de la parution en 2013 de son sublime Mon Pays, revenait le 23 Mai dernier avec un nouvel opus baptisé Samba. Fils de la légende Ali Farka Touré, le guitariste chanteur naissait il n'y a pas si longtemps (1981) à Niafunké, petite ville située sur le fleuve Niger, non loin de Tombouctou. Reliant le blues nord-américain à la culture mandingue, mêlant la modernité aux traditions ancestrales transmises de père en fils, de maîtres en disciples, Vieux est le trait d'union entre deux continents. Ayant développé son propre style, nourri d'influences occidentales et enraciné dans son Mali natal, le Hendrix du Sahara a su bâtir une signature musicale à part, faite de sonorités acoustiques raffinées et d'élans électriques puissants et fédérateurs. Bousculant les frontières tout en revendiquant l'héritage paternel, le musicien a voulu, dans ce dernier opus, restituer l'énergie et la chaleur du live, il a trouvé pour cela le concept américain des Woodstock Sessions, projet d'enregistrement d'albums dans les conditions d'un concert mais avec les moyens d'un studio. La captation s'est donc déroulée à Saugerties (dans l'état de New York) le 03 Octobre 2016 devant une cinquantaine de personnes.

En 10 compositions absolument envoutantes, Vieux Farka Touré s'impose une nouvelle fois en guitar-hero virtuose et généreux, animant un groove hypnotique qui se pare ici et là d'accents rock, gnawas, latins ou reggae. On notera d'ailleurs dans "Homafu Wawa", le clin d'œil au titre "I shot The Sheriff" de Bob Marley...

jeudi 18 mai 2017

Jose Marquez - Mali Blues (Tribe Records)

Jose Marquez - Mali Blues (Tribe Records)


Réalisant une fusion électrisante mêlant sonorités afro et rythmes électro, le Dj/producteur de LA, Jose Marquez nous présente son excellent "Mali Blues", un titre rendant hommage au blues malien, mix édifiant entre folklore ouest-africain et musique du diable, apparue dans les champs de coton du sud des Etats-Unis au XIX° siècle.
Imprégné depuis tout jeune par les cultures afro-latines et caribéennes, puis intrigué plus tard par les possibilités infinies de la MAO, José a su allier avec succès couleurs world et maîtrise du dancefloor, débarquant sur la scène house en 2010 avec des remixes et des édits inédits de Célia Cruz, Nina Simone, Oumou Sangare et bien d'autres...
Rapidement repéré, il diffuse son concept via les prestigieuses plateformes que sont Tribe Records, Djoon Experience, Vega Records, Wonderwheel Recording, Yoruba Records (mené d'une main de maître par le sorcier Osunlade) et plus récemment par l'immense Fania Records, véritable référence en matière de salsa durant les années 60 et 70.

C'est à Paris que l'excellent Zepherin Saint, par l'intermédiaire de son british Tribe Records, organisa une rencontre entre Marquez et des musiciens maliens... La suite de l'histoire on la connaît, c'est le somptueux "Mali Blues" avec ses guitares mandingues et sa cadence deep-house... On espère que leur collaboration ne s'arrêtera pas là!

Les amateurs du dernier opus de Ludovic Navarre alias St Germain seront séduits.

mardi 4 avril 2017

The Original Sound Of Mali (Mr Bongo)

The Original Sound Of Mali (Mr Bongo)

David "Mr Bongo" Buttle (Dj et patron du mythique label anglais du même nom, créé en 1989) et Vik Sohonie d'Ostinato Records nous présentent une nouvelle sélection de 13 perles maliennes issues des années 70 et 80, période de l'histoire musicale du pays remarquablement fertile, qui nous parvient grâce au bon technologique des techniques d'enregistrement. S'y retrouvent les titres de figures locales emblématiques de l'époque, dont l'immense Salif Keita, le célèbre Idrissa Soumaoro et le pionnier Sory Bamba ou les fameux orchestres Rail Band du Buffet Hôtel de la gare de Bamako et Les Ambassadeurs du Motel de Bamako. Les sonorités d'une Afrique plurielle (Guinée, Congo, Ghana, Nigéria, Maghreb,...) croisaient alors celles des Amériques, fusionnant ainsi la chaleur cubaine ("Fatema") et l'urgence des rythmes afro-américains. Des musiciens virtuoses s'approprièrent ainsi l'expressivité des instruments électrifiés et amplifiés (guitares, basses, claviers), gavée des reflets urbains fédérateurs du funk ("Mouodilo"), du rock et de la soul ("Fama Allah"), sans pour autant renier l'héritage de la tradition orale détenue par les griots depuis l'ancien empire mandingue.

mercredi 8 mars 2017

Midnight Ravers - Sou Kono (Jarring Effects)

Midnight Ravers - Sou Kono (Jarring Effects)

En 2015 paraissait Sou Kono, second opus du combo electro-mandingue franco-malien Midnight Ravers. Il s'agissait alors pour le batteur lyonnais Dominique Peter alias Dino (membre du groupe dub High Tone) et son acolyte, le dessinateur Emmanuel Prost, de poursuivre les aventures musicales et graphiques engagées en 2013 à Bamako, lors de l'enregistrement de leur premier Triomphe du Chaos. Rencontrés à cette époque, la chanteuse Fatim Kouyaté, le joueur de kora Madou Sidiki Diabaté et le griot Assaba Dramé allaient de nouveau faire parti de ce projet protéiforme et singulier, mêlant musique traditionnelleart visuel et production électronique. Les atmosphères de Sou Kono (qui se traduit par "Oiseaux de Nuit") sont chargées d'émotions intenses, parfois festives comme dans l'hypnotique "Dabora" et l'entraînant "Koroni Foli", mais le plus souvent planantes et contemplatives à l'instar du titre éponyme, de "Diarabi" ou de "Yamariyo". Composé de 11 titres envoutants, l'album est une éloge aux échanges et aux télescopages inhérents aux rapprochements de deux cultures diamétralement opposées. On ne parle pas ici de choc mais plutôt de lien, de dialogue et de métissage.

lundi 3 octobre 2016

Vieux Kanté - The Young Man's Harp (Sterns/Harmonia Mundi)

Vieux Kanté - The Young Man's Harp (Sterns/Harmonia Mundi)

Il y a quelques jours nous parlions du disciple Abou Diarra avec la parution de son vibrant Koya produit par Nicolas Repac, aujourd'hui c'est au tour du maitre, le virtuose Noumoussa Soumaoro dit Vieux Kanté ou Moussa Kanté, de faire parler de lui avec son oeuvre posthume baptisée The Young Man's Harp.
Cette fameuse harpe à 6 cordes dont il est question dans le titre est le kamélé n'goni, instrument emblématique de la culture wassoulou au sud de Mali. Malgré sa cécité, Vieux a su intégrer dès son plus jeune âge le folklore de la confrérie des chasseurs et son désir d'expérimentation le pousse même à rajouter six autres cordes à son arc, histoire de développer un jeu plus sophistiqué, enrichissant ainsi sa signature blues malien de notes jazzy (l'ouverture instrumentale "Sans Commentaire" l'exprime à merveille)
Disparu subitement en 2005 des suites d'une maladie, le label Sterns sort enfin de l'oubli une vieille cassette de 7 morceaux enregistrée il y a 11 ans avec ses 6 musiciens à Bamako, dans les célèbres studios Moffou de Salif Keita. Il s'agit de l'unique projet solo connu du chanteur et mentor natif de Niesmala, qui est accompagné aux chœurs du guinéen Kabadjan Diakité (présent sur 3 titres), devenu son fidèle acolyte depuis leur rencontre dans les années 90 et leur collaboration dans l'orchestre de l'Hôtel Les Arbres.

mardi 20 septembre 2016

Abou Diarra - Koya (Mix et Métisse/L'Autre Distribution)

Abou Diarra - Koya (Mix et Métisse/L'Autre Distribution)

Le bluesman malien Abou Diarra nous offre une de ces rares aventures musicales qui marquent les esprits, faisant frissonner les corps et battre les cœurs. Disciple du musicien Vieux Kanté, maître incontesté de la culture ancestrale mandingue, l'artiste publie son 4° album intitulé Koya. Habité de 11 compositions vibrantes, il est arrangé par le guitariste français Nicolas Repac, alter ego d'Arthur H et pilier de la scène electro jazz hexagonale. Ayant parcouru des mois durant l'Afrique de l'Ouest avec pour seul compagnon son instrument de prédilection le kamele n'goni (luth/harpe), Abou rapproche avec finesse les sonorités traditionnelles du Mali des musiques urbaines contemporaines; folklore wassouloujazz, blues et afro funk vibrent alors à l'unisson dans un groove enivrant et délicat parcouru de mélodies radieuses et intemporelles. A noter la présence au casting de ce petit bijou de l'immense Toumani Diabaté, figure emblématique de la kora et de l'harmoniciste Vincent Bucher !

ci dessous un extrait de son live au New Morning datant de 2015

mardi 10 mai 2016

Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre Distribution)


Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre Distribution)

Le bluesman malien Djelimady Tounkara, véritable légende de la guitare mandingue et membre éminent du Super Rail Band de Bamako qu'il rejoint en 1971, publie pour la première fois un album entièrement instrumental intitulé Djely Blues. Accompagné des jeunes Sékou Kanté à la basse, Sayon Camara à la guitare rythmique et Yacouba Sissoko aux percussions, le pionnier nous offre un recueil de 11 compositions subtiles aux mélodies maliennes délicates ("Niméra Syla", "Denandiya") et aux harmonies riches des influences caribéennes ("Dénibarika"), afro-portugaises ("Ankaben"), arabo-andalouses ("Diamana Mara Manssa") et afro-américaines ("Djeli Blues"). D'une précision redoutable, son jeu fluide et élégant déploie un swing chaloupé enivrant nous faisant traverser l'atlantique de Kita vers la Havane, en passant par Cordoue et les îles du Cap-Vert.

Véritable modèle pour toute une génération de musiciens ouest-africains, le virtuose y développe une technique inimitable, étant aussi bien à l'aise avec une guitare électrique ("Samakoun") qu'acoustique, comme l'exprime la ballade mélancolique "Sory Mankanbora".

lundi 14 décembre 2015

Kandia Kouyaté – Renascence (Syllart Records/Sterns Music)


Kandia Kouyaté – Renascence (Syllart Records/Sterns Music)

La ngara malienne Kandia Kouyaté, grande jelimusolu (griotte) et joueuse de kora émérite, nous présente son nouveau projet intitulé Renascence. Originaire de Kita dans le sud-ouest du Mali, la chanteuse contralto baigne dans la culture mandingue depuis son plus jeune âge. Très tôt, la musique s'impose comme une vocation héréditaire ainsi qu'un moyen non négligeable de subsistance pour elle et sa famille.

Débutant alors sa carrière à Bamako où elle joue dans les cérémonies traditionnelles, sa beauté rayonne et la tessiture de sa voix grave impressionne. Kandia apprend l'art du Jeli et devient rapidement une cantatrice appréciée et adulée des puissants qui l'invitent à se produire aux 4 coins du pays, lors de récitals publics ou privés. Peu encline à enregistrer des disques et jusque là diffusée uniquement sur cassettes, il faudra attendre 1999 et Kita Kan pour apprécier enfin sa voix gravée sur support cd accompagnée, en plus des instruments traditionnels, d'un orchestre à cordes, de guitares électriques et de cuivres. En 2002 paraît son second Biriko, suivi de ses participations au projet commun Mandekalou : The Art And Soul of The Mandé Griots, dirigé par son producteur, le sénégalais Ibrahima Sylla (Ismaël Lô, Salif Keita, Africando…).
Une attaque cérébrale éloigne un temps Kandia dite La Dangereuse (car elle donnait le vertige à ses auditeurs) de la scène mais grâce au fondateur de Syllart Records (disparu en 2013 des suites d'une maladie), la diva retourne en studio pour nous offrir une poignante Renaissance, sa voix y est plus sombre, profonde et vibrante qu'auparavant mais toujours entourée des incontournables koras, ngonis et balafons, des guitares acoustiques et électriques (Djeli Moussa Kouyaté), des djembés et autres calebasses. La guinéenne Hadja Kouyaté assure les chœurs avec Manian Demba et Nanakoul Kouyaté donnant aux chansons une dimension aérienne (Sadjougoulé), François Bréant qui remplace Ibrahima au côté de sa fille Binetou Sylla à la production et aux arrangements, s'occupe quant à lui des claviers. Dans ses 10 titres somptueux qui marquent le come back d'une survivante, Kandia loue la cohésion et la fraternité prônée par sa lignée Kouyaté (Koala Boumba), chante la joie et l'indépendance de son Mali (Mali Ba), rend hommage à ses mécènes (Mongoya Douman, Dakolo) à sa tante (Konoba Doundo) et aux guerriers Peuls (Tié Faring)…

Bref, Renascence est une célébration de la vie et de la famille, un ouvrage dédié à ces traditions séculaires que Kandia, gardienne du temple, entretient et dispense.

jeudi 3 décembre 2015

L'Etrangleuse - Memories To Come (MSMV/L'Autre Distribution)

L'Etrangleuse - Memories To Come (MSMV/L'Autre Distribution)

A n'en pas douter, l'oreille experte du multi-instrumentiste anglais John Parish, producteur entre autres de PJ Harvey, Tracy Chapman ou encore Arno et Dominique A, n'est pas étrangère à la magie que dégage le second opus de ce surprenant duo lyonnais nommé L'Etrangleuse (nom trouvé à la hâte avant le premier concert). Maël Solètes, guitariste du groupe L'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp et Mélanie Virot, harpiste classique, nous convient dans leur univers musical singulier traversé de sonorités folks, rock, afro et électroniques. Dans ce subtil Memories To Come, les riffs d'une guitare convertie à la culture mandingue et les arpèges d'une harpe qui se prend parfois pour une kora malienne nous plongent dans une vision envoutante de la musique africaine séculaire (Doesn't Matter, Drifting Around). L'Etrangleuse nous surprend même a faire sonner ses cordes à l'heure abyssinienne avec sa paisible ouverture Do I et ses reflets éthio jazz. Cependant les ambiances post-rock et psychédéliques de son premier album réapparaissent dans des titres comme Noise/Silence ou Who We Are. Si ED nous happe dans sa spirale trip-hop (notamment mise en forme par une section rythmique  entièrement réglée et jouée par l'homme orchestre John Parish lui-même), L'Un Languit et Then I Try avec leurs chants fragiles et lancinants nous font prendre de la hauteur, poussés par leurs cordes enivrantes et atmosphériques. En clôture de ce disque acoustico-électrique séduisant, le sensible Caged Bird, interprété par le chanteur G.W. Sòk, déroule son délicat duvet japonais et nous offre une ballade zen troublante et vibrante. 

Quelle belle surprise!

 

jeudi 13 août 2015

Baba Sissoko - Three Gees (Blind Faith Records/Differ-Ant)

Baba Sissoko - Three Gees (Blind Faith Records/Differ-Ant)

Le griot malien Baba Sissoko, héritier des cultures millénaires d'Afrique de l'Ouest, s'efforce à travers tous les moyens qui lui sont donnés, de transmettre son savoir ancestral. Installé en Calabre depuis 1998, le conteur, percussionniste, enseignant et conférencier publie son dernier opus baptisé Three Gees, dans lequel il fait intervenir "la voix merveilleuse" de sa mère Djeli Mah Damba Koroba et le timbre "chaud et brillant" de sa fille Djana Sissoko... Une histoire de famille en somme qui réunie 3 générations avec en toile fond l'étonnante formation The Pignetophonics, renforcée de quelques guests comme le fameux Fernando Velez Bugaloo, percussionniste des Dap Kings (groupe de la diva Sharon Jones).

Le projet confronte les sonorités propres aux traditions maliennes comme l'amadran (Kélé Kélé, Dhé Dhé Dhé) à celles du blues (Doni Doni) et de l'afrobeat (Kali Baba, Black Rock), souvent réhaussées d'une touche de psychédélisme (Il Faut Pas Ecouter) apportée entre autres par le claviériste Emiliano Pari et le son des guitares électriques de Pietro Nicosia et Larry Guaraldi.
(L'amadran, une des influences majeures de l'artiste, est une structure musicale hypnotique et répétitve typiquement malienne à partir de laquelle serait naît le blues!)

Le poète/chanteur et multi-instrumentiste (guitare, balafon, ngoni, kamalengoni, calebasse...) ne confond pas entretien des traditions et conservatisme, bien au contraire il chante aussi bien ce que certains nomment la "soul bambara mystique" dans sa langue natale qu'en anglais ou qu'en français, appréçiant depuis ses débuts les collaborations avec des musiciens d'horizons lointains comme les cubains Ibrahim Ferrer, Roberto Fonseca ou Omar Sosa. Malgré cette modernité et cette ouverture d'esprit, il n'est pas si loin le temps où le jeune Baba jouait du tamani (ou "tambour parlant") en acompagnant son grand-père qui chantait ou jouait du ngoni pour les villages qu'ils visitaient, racontant des histoires que le jeune griot allait définitivement graver dans sa mémoire.

vendredi 26 juin 2015

Les Ambassadeurs – Rebirth EP (World Village/Harmonia Mundi)


Les Ambassadeurs – Rebirth EP (World Village/Harmonia Mundi)

Nous connaissons l’engagement profond du musicien Salif Keita auprès des albinos maliens et guinéens, ces « blancs locaux » discriminés, moqués et méprisés. Depuis 2005, date à laquelle il fonde l’ONG Club Art et Culture Salif Keita ainsi que la Fondation Salif Keita, il œuvre pour la prise en charge médicale du handicap, l’éducation et l’insertion socioprofessionnelle des populations touchées par « cette malédiction ».

Démarrant sa carrière de chanteur à la fin des années 60 avec le Rail Band de Bamako mené par le saxophoniste Tidiani Koné, il intègre en 1973 le fameux orchestre Les Ambassadeurs, dirigé alors par Kanté Manfila. Le big band offre à Salif l’opportunité d’interpréter d’autres styles musicaux que le folklore mandingue (auquel il apportait déjà un souffle de modernité), s’essayant ainsi au jazz, à la salsa, au funk, à l’afrobeat et à l’afropop. Son répertoire traditionnel enrichi des sonorités latines et afro-américaines devient alors contagieux et son modèle musical se répand telle une traînée de poudre à travers tout le Mali, l’Afrique de l’Ouest, la France et les USA.

Plus de 40 années s’écoulèrent depuis le début des Ambassadeurs, il était temps de reformer le groupe, de regagner les studios et retrouver le public. Epaulé du claviériste/chanteur mythique Cheick Tidiane Seck et de l’illustre guitariste Amadou Bayoko (moitié du duo Amadou & Mariam), Salif redonne vie à ce monument de la pop mandingue, officiant par la même occasion pour la bonne cause puisque les bénéfices de l’entreprise seront entièrement reversés à sa Fondation.

En effet, paraîtra fin juin 2015 un EP de 4 titres intitulé Rebirth, composé de deux morceaux de Salif Keita (Mali Denou et Seydou extrait de son album Folon sorti en 1995), d’un de Manfila Kanté (4V) et le dernier du claviériste/chanteur Idrissa Soumaoro (Tiecolomba Hé). On y retrouve le groove entraînant inimitable, les cuivres aux reflets afro-cubains, les guitares mandingues et les chants enivrants de l’âge d’or de la formation, toujours aussi prompte à nous faire danser.

lundi 30 mars 2015

Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba – Ba Power (Giltterbeat Records/Differ-Ant)


Bassekou Kouyaté & Ngoni Ba – Ba Power (Giltterbeat Records/Differ-Ant)

Considéré comme l’un des plus grands spécialistes du ngoni (luth séculaire d’Afrique de l’ouest), le malien Bassekou Kouyaté publie son nouveau Ba Power chez Glitterbeat Records. Ayant notamment collaboré avec le joueur de Kora Toumani Diabaté, le génial Damon Albarn ou encore le bluesman américain Tal Mahal (présent sur son précédent Jamo Ko), cet artiste visionnaire a su, sans le renier, s’affranchir du jeu traditionnel du ngoni en l’électrifiant et en le branchant à différents effets de distorsion ou de wah wah. Son groupe Ngoni Ba, composé de sa femme Amy Sacko au chant, de ses fils, neveux et frères, est renforcé entre autres par la présence du guitariste Samba Touré et du chanteur Adama Yalomba, ainsi que des chantres de la world fusion, Jon Hassell à la trompette et Dave Smith à la batterie. Bassekou Kouyaté nous livre son album « le plus puissant et le plus dense » où y sont véhiculées des valeurs universelles. L’énergie afro-rock que dégagent les riffs acérés et les ambiances psychédéliques de Ba Power, rendent hommage aux cultures Mandingues, Songhai et Touaregs qui vivent en harmonie depuis des temps immémoriaux, malgré les crises à répétition qui ravagent cette région depuis quelques années.

vendredi 27 mars 2015

Samba Touré - Gandadiko (Glitterbeat)


Samba Touré - Gandadiko (Glitterbeat)

Depuis ses débuts jusqu’à son fameux Albala paru en 2013 et qui recevait d’ailleurs les éloges d’une critique touchée par son engagement et séduite par sa qualité, le discret bluesman songhaï Samba Touré, disciple du grand Ali FarkaTouré (nous parlions ici de son fils Vieux Farka Touré), a toujours eu à cœur d’alerter ses concitoyens sur les problèmes qui accablent leur société gangrenée. Deux ans après la crise malienne, le pays demeure toujours instable et ce 7° opus intitulé Gandadiko indique, en affichant des rythmes, des couleurs et des humeurs moins sombres et plus positives, comment se relever sur les cendres encore fumantes d’une terre qui connut l’horreur. Un contraste que l’on apprécie en écoutant sa voix douce et apaisante, chanter sur les accents blues/rock corrosifs de sa guitare. Le guitariste devenu sage n’est plus en colère mais devient pédagogue, entouré de jeunes musiciens locaux, il compose une suite de ballades folk ancrées dans le folklore malien mais profondément chargée de modernité où se devinent les influences de John Lee Hooker, Bo Diddley, Serge Gainsbourg ou Tom Petty.