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vendredi 19 novembre 2021

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Paru le 07 Mai dernier sur le label limougeaud Laborie Jazz, le singulier Impermanence est le premier opus du trio toulousain Lioness Shape, très beau projet jazz prog. aux accents world et indie pop, piloté par la chanteuse et compositrice Manon Chevalier. Epaulée par les précieuses Ophélie Luminati à la batterie et Maya Cros aux claviers, elle interprète en anglais, français ou espagnol des textes forts et engagés, habillés de mélodies touchantes aux couleurs musicales intrigantes. 

Les ambiances changeantes et les mélanges curieux (aux notes électriques parfois dissonantes) que nous présente le disque, font voler en éclats les conventions et les a priori. La voix douce et enivrante de Manon plane sur les textures et les rythmiques tour à tour volcaniques et immersives que brodent soigneusement ses deux complices. Lioness Shape élabore ainsi au long des 10 compositions d'Impermanence des atmosphères fusion à la beauté fugace, troublante et tenace

On pense à Björk bien sûr, mais également au jazz scandinave... Mention particulière pour le très soulful "Self Reliance".




mardi 26 octobre 2021

Eric Séva Triple Roots - Résonances (Laborie Jazz)

Eric Séva Triple Roots - Résonances (Laborie Jazz)


Le saxophoniste marmandais Eric Séva - que l'on décrit souvent comme un nomade sonore à la boulimie créative - nous revient en trio acoustique avec Résonances, un recueil de 7 compositions radieuses tantôt rythmées et entraînantes ("Résonances"), tantôt plus intimistes et contemplatives ("Reason and Heart"), où s'entremêlent avec douceur et générosité, jazz, blues et musiques populaires aux saveurs world. Après Mother Of Pearl, son précédent album paru l'an passé, le musicien retrouve sa formule de prédilection, un format plus resserré, dans le lequel il s'entoure du contrebassiste Kevin Reveyrand (auprès duquel il œuvrait en 2018 dans l'excellent Kafé Groppi du guitariste Khalil Chahine) et du batteur/percussionniste/chanteur Jean-Luc Di Fraya. Ensemble, ils forment le Triple Roots, une rencontre de trois artistes qui parviennent à fusionner avec brio leurs racines musicales propres; une formation où l'improvisation, le goût pour la mélodie, l'envie de partager et l'écoute de l'autre se devinent dès les premières mesures.

Accompagné par ces deux pointures incontestées du jazz hexagonal, Eric nous invite donc à prendre part à sa petite virée aux 4 coins du monde, avec quelques arrêts plus marqués dans le Sud de l'Espagne par exemple sur "Les Roots d'Alicante", ou à Belle-île-en-mer avec la "Luz de Port Coton"... Un beau voyage! 




lundi 14 juin 2021

Simon Denizart - Elli Miller Maboungou - Nomad (Laborie Jazz/Socadisc/Idol)

 Simon Denizart - Elli Miller Maboungou - Nomad (Laborie Jazz/Socadisc/Idol)

Simon Denizart dut traverser de difficiles épreuves et parcourir de nombreux territoires (le Texas, la Californie, le Canada, la France et le Maroc) pour enfin donner vie à Nomad, un nouvel opus que le pianiste originaire de Créteil et installé à Montréal publiait le 23 Avril dernier sur Laborie Jazz

Façonné en duo avec la solide et précieuse complicité du percussionniste canadien Elli Miller Maboungou, le disque - d'une rare intensité - célèbre une rencontre insolite entre deux instruments historiquement, géographiquement et culturellement éloignés l'un de l'autre: le piano et la calebasse. Il est également chargé en émotions et riche de souvenirs accumulés pendant une période de 14 mois, au cours de laquelle le compositeur a pu gouter aux saveurs d'une vie nomade, nourrie de voyages et de rencontres.

Affichant des sonorités captivantes empreintes de jazz, de pop, de hip-hop, de musique classique, de world et d'électro, Nomad alterne les ambiances épiques aux arrangements hypnotiques ("Oldfield 2.0") et les moments aériens aux orchestrations plus intimistes ("Zoha"). A l'image des sublimes et énergiques "Last Night In Houston", "Lost In Chegaga" et "Square Viger"groove et poésie se marient à merveille, il déploie une vaste palette sonore pleine de surprises et de réminiscences musicales. Orient et Occident, Nord et Sud s'enlacent et se complètent en totale harmonie, invitant à la réflexion ("Nomad"), à la divagation ("Manon") et même à la danse...

Un petit clin d'œil m'a particulièrement interpellé à l'écoute de "Manon". En effet, peu après sa troisième minute, il m'a semblé reconnaitre l'air d'un titre - à priori - aux antipodes du jazz de Simon, une ritournelle extraite du morceau de Bouga composé en 2000 par Akhenaton, "Belsunce Breakdown", chanson faisant partie de la B.O. du film Comme Un Aimant...



jeudi 24 septembre 2020

Gaël Rouilhac - Waterworks (Laborie Jazz)

Gaël Rouilhac - Waterworks (Laborie Jazz)

Le guitariste limousin Gaël Rouilhac nous présente via Laborie Jazz son premier opus intitulé Waterworks, recueil captivant et singulier alignant 10 compositions originales qu'il a enregistré fin 2019 avec son trio créé 6 ans plus tôt. Composée de la violoniste lyonnaise Caroline Bugala - élève de Didier Lockwood - et de l'accordéoniste italien Roberto Gervasi, la formation nous invite à entrer dans un univers musical empreint de nostalgie et de réminiscences d'une France des années 30, où un jazz aux accents manouches converse avec la valse musette, le tango et la musique classique... Ces sonorités acoustiques et intemporelles, gorgées d'une douce mélancolie, sont portées par des arrangements inspirés et immersifs que de subtiles mélodies traversent tendrement et généreusement. 

C'est beau!

jeudi 9 mai 2019

Anne Paceo - Bright Shadows (Laborie Jazz)

Anne Paceo - Bright Shadows (Laborie Jazz)
La batteuse parisienne Anne Paceo, que l'on avait remarqué il y a peu aux côtés du pianiste strasbourgeois Christophe Imbs dans son dernier For Your Own Good! et de l'incontournable saxophoniste Raphaël Imbert dans Music Is My Home – Act I, nous présente son captivant Bright Shadows, un album dense, riche et contrasté où la musicienne, assumant désormais son chant, nous offre une large palette de sonorités et d'influences. Folk, post jazz ("Calle Silencio"), pop ("The Shell"), musique minimalisteblues rock ouest-africain ("Nehanda") et électro ("Jasmine Flower") s'entremêlent ainsi dans un recueil émouvant de 9 compositions aux grooves hypnotiques et polyrythmiques, des titres gorgés d'émotions ("Hope is a Swan", "Contemplation"), d'énergie ("Bright Shadows") et de vibrations soulful ("Stranger""Tomorrow"). Alliée aux voix vibrantes d'Ann Shirley et de Florent Mateo, s'appuyant sur l'écriture de Sandra Nkake, Marion Rampal et Diana Trujllo, Anne a également su bien s'entourer sur le plan instrumental. S'illustrent en effet les précieux et fidèles Pierre Perchaud à la guitare, Tony Paeleman aux claviers (tous deux partenaires, entre autres, de Sonia Cat-Berro et Karl Jannuska) et Christophe Panzani au saxophone (tête pensante du trio Thiefs, complice de Jean-Pierre Como et membre du Srdjan Ivanovic Blazin' Quartet), ensemble ils nous livrent un disque plein d'émoi et d'audace où planent des spectres bienveillants, ceux par exemple de James Blake, Thom Yorke et Cinematic Orchestra, mais aussi de Steve Reich et John Coltrane.


mercredi 24 avril 2019

Baa Box - Warm Canto (Laborie Jazz/Socadisc/Idol)

Baa Box - Warm Canto (Laborie Jazz/Socadisc/Idol)

C'est un bien bel opus que nous présentait le 12 Avril dernier Baa Box, étonnant trio mené par la chanteuse basée à Paris Leïla Martial, improvisatrice virtuose et inspirée. Le groupe, également composé des poly-instrumentistes Eric Perez (batterie/voix) et Pierre Tereygeol (guitares/voix), combine avec brio, originalité et élégance, les univers jazz et folk aux musiques tzigane, inuit et d'Afrique centrale ("Nuit Pygmée"), les sonorités acoustiques aux boucles électroniques. Alimenté de vocalises envoûtantes ("Le Sourire du Clown", "Jeanne"), de beatboxing ("Amuse Bouche") et de rythmiques hypnotiques aux lignes de basse finement ciselées ("La Danse du Clown (II)"), Warm Canto révèle avec éclat la singularité de ses divagations arctiques nébuleuses, de ses chants polyphoniques entêtants ("Pieds Nus") et de ses percussions world virales, qui s'enrichissent de cordes aux arrangements somptueux ("Forget and Be"). Ce second effort, qui succède à Baabel paru en 2016, nous propose un voyage sonore immersif et insolite, captivant d'emblée l'auditeur. Ce dernier, littéralement happé par ses mélodies solaires ("Solal"), se voit déambuler hors des sentiers battus, guidé par une poésie et une tendresse aveuglante.


vendredi 13 mars 2015

Pascal Schumacher - Left Tokyo Right (Laborie Jazz/Socadisc)


Pascal Schumacher - Left Tokyo Right (Laborie Jazz/Socadisc)

Dès l’ouverture de son Left Tokyo Right avec le morceau  Nambu-Tekki, le vibraphoniste luxembourgeois Pascal Schumacher nous plonge dans un univers musical somptueux, subtil et raffiné, à la croisée des cultures nippones et européennes. Le compositeur y décrit ses impressions urbaines ressenties lors d’une résidence à Tokyo. Le disque reflète sa vision d’une ville de contrastes, celle d’un Japon traditionnel et d’une culture pop super-moderne et kitsch. Entouré des excellents Franz Von Chossy au piano/Fender Rhodes, Jens Düppe à la batterie et Pol Belardi à la basse/contrebasse, Pascal a convié la harpe d’Aliénor Mancep, la flûte de Magic Malik (prenant des reflets de Shinobue), la trompette de Verneri Pohjola et le saxophone de Sylvain Rifflet. Il fusionne les ambiances jazz, pop et classiques au japonisme, arborant quelques accents électriques où le groove surgit parfois au gré d’une mélodie chatoyante comme dans le sublime Matcha Desire et se mue ailleurs en déferlement quasi psychédélique de sonorités qui s’éparpillent pour mieux se confondre (Wabi-Sabi). Empruntant le titre Lilia au répertoire du brésilien Milton Nascimento pour un duo intimiste flûte/vibraphone poignant et Merry Christmas Mr Lawrence (extrait de la BO de Furyo) à Ryuichi Sakamoto pour un exercice en quartet étourdissant de douceur et d’éloquence, l’artiste nous dévoile 7 autres morceaux inédits orchestrés avec brio, se découvrant comme les pages d’un carnet de voyage, tantôt griffonnées à tout va, tantôt renseignées avec précaution.

S’il fallait ne choisir qu’un seul des joyaux de Left Tokyo Right, alors j’opterais pour Sakura San, introduit par Aliénor et rejoint par l’ensemble des musiciens et guests. Après 1mn30s de montée vibrante, une rythmique hip-hop/jazz au cœur funky nous fait hocher la tête en cadence et claquer des doigts, Malik Mezzadri nous prouve (comme à son habitude) qu’il mérite bien son nom de scène et Verneri Pohjola qu’il est un nouveau talent à suivre de très près !