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jeudi 18 juin 2020

Blundetto - Good Good Things (Heavenly Sweetness)

Blundetto - Good Good Things (Heavenly Sweetness)

Le trop rare Max Guiguet alias Blundetto nous revient avec l'immersif Good Good Things, nouvel opus aux saveurs latines, caribéennes et afro soul, qui débarque dans nos bacs 10 ans après le mythique Bad Bad Things. Produit par l'incontournable Black Joy, avec qui il formait au milieu des années 2000 l'excellent tandem Vista Le Vie, l'album est un remède miracle à la pandémie de sinistrose qui nous frappe actuellement. Les ambiances analogiques et organiques tissées par le maître d'oeuvre et ses précieux collaborateurs (Hindi Zahra, General Elektriks, Chico Mann, Biga Ranx, Crime Apple ou encore Leonardo Marques) invitent à l'évasion, à l'échappée vers un ailleurs paisible aux paysages tropicaux luxuriants. Influences reggae/dub, éthio jazz ou hip-hop, sonorités cubaines et brésiliennes, s’alignent délicieusement, affichant cette nonchalance élégante et hypnotique que l'on envie tant aux pays du sud. Les arrangements vibrants et envoûtants de Clément Petit, qui orchestre cordes et cuivres, participent pleinement aux tendres colorations estivales de cette bande-son taillée sur mesure pour tout amateur de groove, se refusant à quitter la douceur et la sécurité de son petit nid douillé.


lundi 25 mai 2020

Captain Planet - No Visa (Bastard Jazz Recordings)

Captain Planet - No Visa (Bastard Jazz Recordings)

Le Dj/producteur californien basé à L.A. Charlie Wilder alias Captain Planet publiera le 26 Juin prochain sur Bastard Jazz Recordings son cinquième opus baptisé No Visa, un envoûtant cocktail de sonorités world aux vibrations électroniques dansantes et estivales. Avec ses 13 pépites et presque autant d'invités prestigieux issus des scènes musicales du monde entier, le disque nous immerge dans un melting pot culturel captivant, où les traditions afro-cubaines, congolaises, jamaïcaines, afro-brésiliennes, moyen-orientales et est-africaines résonnent sur des rythmiques urbaines fédératrices. Ambiances dancehallafro house, hip-hop, funk carioca ou encore electronic soukouss se succèdent donc, dans un sublime écrin aux couleurs caribéennes et aux pulsations afro!


vendredi 24 janvier 2020

Olivier Ker Ourio - Singular Insularity (Bonsai Music/L'Autre Distribution)

Olivier Ker Ourio - Singular Insularity (Bonsai Music/L'Autre Distribution)

Son disque French Songs m'avait déjà beaucoup marqué en 2017, le projet consistait à revisiter, avec son complice le guitariste Sylvain Luc, quelques standards incontournables de la chanson française du XX° siècle. Avec son dernier effort baptisé Singular Insularity, l'harmoniciste parisien Olivier Ker Ourio, qui a passé toute son enfance à la Réunion, réaffirme son amour inconditionnel pour son île, mais pas que! En effet, défendant sans relâche sa vision d'un jazz aux racines créoles, il dévoile un répertoire de 10 compositions originales, colorés et chaloupées à souhait, où se confrontent et se mélangent son insularité et les singularités musicales d'autres îles. Sonorités cubaines, mauriciennes, guadeloupéennes et martiniquaises résonnent ainsi dans un opus irrésistible et radieux, où le digne successeur de Toots Thielemans convie auprès de lui 6 musiciens incontournables: le chanteur Bastien Picot et le flûtiste Christophe Zoogonès, tous deux réunionnais, le pianiste martiniquais Grégory Privat, le batteur guadeloupéen Arnaud Dolmen, le percussionniste cubain Inor Sotolongo et le bassiste mauricien Gino Chantoiseau.

A paraître le 31 Janvier prochain, je ne saurais que vivement conseiller Singular Insularity à tous ceux qui espèrent, à travers la grisaille ambiante, l'apparition d'un doux rayon de soleil.

mardi 7 mai 2019

¿Who’s The Cuban? - Circo Circo (L'Autre Distribution)

¿Who’s The Cuban? - Circo Circo (L'Autre Distribution)

A l'approche de l'été, ces rythmes-là résonnent toujours d'une façon toute particulière... En effet sonsalsa et autres sonorités afro-caribéennes agissent comme un catalyseur de bonne humeur, et lorsque ses saveurs, majoritairement issues de La Havane, s'enrichissent d'un blues/rock saharien ("Todo Lo Hice") - électrique et hypnotique - le cocktail devient alors renversant et jubilatoire! ¿Who’s The Cuban?, formation nancéienne anciennement prénommée Son Del Salòn, publiait le 29 Mars dernier son nouvel opus baptisé Circo Circo. A travers ses 12 compositions brûlantes et festives ("Buscando una forma de liquidarte","Tukara") aux vibrations définitivement positives et cuivrées, le disque imprime un renouveau dans l'identité musicale du combo, entouré pour l'occasion d'une pléiade d'invités. S'y rencontrent dans une ambiance profondément cubaine ("Teologia de Barra") un esprit plus pop et rock ("Como") qu'auparavant, habité de folklores des Caraïbes ("Rosana"), de percussions africaines et d'harmonies jazzy ("Afro-Spleen")...



mercredi 13 février 2019

Alba Neiva - Hogar (Autoproduction)

Alba Neiva - Hogar (Autoproduction)

Le jeune quintet parisien Alba Neiva publiait fin 2018 son premier opus autoproduit baptisé Hogar (foyer en espagnol), un album aux sonorités latin jazz somptueux et raffiné, nourri de flamenco, de milonga argentin, de son cubain et de musique brésilienne. Portées par la voix sensuelle de la diva Lucile Chriqui et le souffle ensorceleur du saxophoniste Maxime Berton, les compositions inspirées et les reprises sophistiquées du guitariste Nils Frechilla envoûtent l'auditoire dès leurs premières mesures, entremêlant avec brio, maîtrise et poésie, des influences métisses qui réchauffent les cœurs. Dotée d'une section rythmique virtuose, discrète et complice, composée du batteur Arthur Alard (Titi Robin, Baptiste Herbin) et du contrebassiste Zacharie Abraham (Archie Shepp, Naïssam Jalal), la charmante formation nous livre un répertoire où mélancolie, tendresse, douceur et chaleur s'accordent dans des mélodies solaires délicieuses et familières.
Une mention spéciale est décernée à "Danse de le Solitude", sublime interprétation en français de l'immense "Dança Da Solidão" que la prêtresse carioca de la MPB, Marisa Monte, nous offrait en 1994 dans son disque mythique Verde, Anil, Amarelo, Cor-de-Rosa e Carvão.

vendredi 21 décembre 2018

Irina Gonzalez - Emigrar (Autoprod/Agorila)

Irina Gonzalez - Emigrar (Autoprod/Agorila)

Après nous avoir fait découvrir son univers musical coloré et raffiné au sein de la formation toulousaine La Gitana Tropical avec l'EP Meztiza paru en 2016, la chanteuse multi-instrumentiste Irina Gonzalez nous revient en solo avec son premier opus baptisé Emigrar, subtil recueil de 13 compositions latin jazz arrangées par ses soins et servi par une section rythmique majestueuse animée par le bassiste Sunny Adroit et le batteur Andy Berald-Catelo. Entourée d'une pléiade d'invités dont l'étincelant joueur de sitar Fermin Zarape ("Isla") et le brillant ensemble de cuivres Somesax Quartet, la compositrice originaire de Santa Clara, au sud-est de la Havane, élabore des orchestrations éblouissantes et touchantes ("Emigrar", Cubana Soy") empreintes de réminiscences swing ("El Rio de Tu Amor") et de notes brésiliennes ("Alma", "Illusion"), de sonorités cubaines ("Guajira", "Un Bolero"), de groove urbain ("Desde Que Te Vi") et de profondeur soul ("Tus Ojos"). Dédié à tous les migrants du monde, heureux ou malheureux, la musique d'Irina nous va droit au cœur, s'adressant à l'esprit elle réchauffe également les corps ("Na Lua").


mercredi 12 décembre 2018

Lusafrica 30th Anniversary Album (Lusafrica)

Lusafrica 30th Anniversary Album (Lusafrica)

Lusafrica, c'est 30 ans d'histoire discographique lusophone et africaine marquée bien évidemment par le parcours flamboyant d'une icône touchante et charismatique. La reine de la mornaCésaria Evora, chanteuse capverdienne originaire de Sao Vicente, se remit en scène à presque 50 ans, grâce au flaire d'un visionnaire passionné, José Da Silva, fondateur du label en 1988, agissant sous les conseils avisés d'une autre figure emblématique de la maison de disques, François Post (dirigeant de la société d'édition Africa Nostra).
Bien qu'il fut destiné à l'origine à la promotion de l'oeuvre de la diva aux pieds nus, Lusafrica a su rapidement se diversifier en publiant les albums d'autres artistes capverdiens (Noberto Tavares, Tito Paris et plus récemment Lura, Elida Almeida ou encore Lucibela), et s'ouvrir à d'autres sonorités venues du Gabon (Pierre Akadengue, Olivier N'Goma), du Mali (Boubacar Traoré), de l'Angola (Bonga) et de Cuba (Luis Morais, Orquesta Aragon, Septeto Habanero, Polo Montanez).
Désormais entre les mains d'Elodie Da Silva, qui poursuit et développe l'oeuvre de son père devenu l'an dernier président de Sony Music Entertainment à Abidjan, Lusafrica se devait donc de fêter ses 30 années d'existence et son parcours singulier, avec un album anniversaire, une compilation de 10 titres exprimant autant le passé que l'avenir du label. Y figurent 5 enregistrements incontournables des légendes que sont Bonga, Césaria Evora, Polo Montanez, Boubacar Traoré et Tito Paris, ainsi que leurs remixes édifiants, orchestrés par la nouvelle scène électronique africaine.



vendredi 22 septembre 2017

The Uprising - Isle Of Saints

The Uprising - Isle Of Saints

L'incontournable pianiste canadien Bill King nous présente Isle Of Saints, album enregistré à Toronto courant 2017, avec son nouveau projet baptisé The Uprising. Entouré du bassiste Roberto Riveron, de la violoniste Elizabeth Rodriguez et de sa fidèle partenaire dans la formation OKAN, la percussionniste Magdelys Savigne, le compositeur nous offre 6 titres latin jazz envoutants et ensoleillés, largement imprégnées de sonorités caribéennes et notamment cubaines.
Les Isles Saintes ont tragiquement fait la une des actualités tout récemment lors du passage dévastateur de l'ouragan Maria... Ce disque coloré et bourré de vibrations positives (à l'image de sa couverture réalisée par Jesse “Dubmatix” King), sonne donc aujourd'hui comme un hommage plein d'espoir adressé aux victimes des intempéries.

jeudi 23 mars 2017

La Gitana Tropical - Mestiza (Autoproduction)

La Gitana Tropical - Mestiza (Autoproduction)

Voici une délicieuse découverte aux sonorités jazzy, afro-latines et caribéennes que le trio toulousain La Gitana Tropical nous présente, il s'agit de son premier EP autoproduit, intitulé Mestiza, un cocktail savoureux mêlant harmonieusement les accords sophistiqués d'une guitare brésilienne radieuse, le groove langoureux et entraînant d'une basse bien dodue et l'assise syncopée d'une batterie précise et bienveillante. Formée en 2013 par la chanteuse cubaine Irina Gonzalez, également compositrice et multi-instrumentiste, La Gitana Tropicale célèbre dans 5 chansons élégantes, raffinées et pleines de joie, les douceurs de la vie, de l'amour et du quotidien, parfois amer. Le bassiste Julian Babou et le batteur Yoann Danier s'accordent à merveille à l'univers coloré de la diva ainsi qu'à l'énergie positive qu'elle dégage, flirtant sans cesse avec les rythmes créoles des Caraïbes, du Brésil et des Antilles, tels que la guajira et le son cubain, la samba et la bossa nova, le gwoka et la biguine de la Guadeloupe et pour finir le bèlè de la Martinique.

 

mercredi 15 février 2017

Elizabeth Rodriquez & Okan - The Trilogy (Love , Life & Loss)

Elizabeth Rodriquez & Okan - The Trilogy (Love , Life & Loss)


Installée au Canada depuis 2013, la chanteuse et violoniste originaire de la Havane Elizabeth Rodriquez nous présentait en Octobre dernier, via le label de Toronto 7 Arts, l'envoutante ballade latin jazz "Desnudando El Alma", enregistrée avec la formation Okan, composée entre autres des cubaines Magdelys Savigne à la batterie et aux percussions ainsi que Celia Jimenez à la basse et aux chœurs.
Le 15 Janvier 2017 paraissait leur EP The Trilogy (Love , Life & Loss), regroupant avec le précédent single deux autres titres: "El Ultimo Trago" et l'une des chansons les plus reprises du XX° siècle, le boléro "Besame Mucho", composé en 1940 par le mexicain Consuelo Velasquez et immortalisé par la diva aux pieds nus Cesaria Evora ou encore le crooner Nat King Cole...
On notera autour les musiciennes la présence du pianiste canadien Bill King et du guitariste cubain Pablosky Rosales.

Magique!




lundi 16 janvier 2017

Elida Almeida - Di Mi Ku Di Bo (Single) (Lusafrica)

Elida Almeida - Di Mi Ku Di Bo (Single) (Lusafrica)

Nous découvrions en Avril 2015 le délicat Ora Doci Ora Margos de la chanteuse et compositrice capverdienne Elida Almeida. Un single nommé "Txika" paraissait près d'un an après, en juillet 2016 avec aux arrangements l'excellent guitariste Hernani Almeida, déjà présent sur les 13 morceaux du premier album. Lusafrica nous dévoile aujourd'hui un nouveau titre baptisé "Di Mi Ku Di Bo", enregistré à l'automne lors du premier voyage d'Elida à la Havane. Arrangé par Emilio Da Veiga, ce petit bijou aux saveurs cuivrées fusionne avec grace les sonorités cubaines à celles de la coladeira. Après sa participation courant 2016 au RFI Découvertes Tour en Afrique ainsi qu'à une 50aine de concerts à travers le monde, l'artiste prépare une tournée européenne qui débutera après la sortie de son prochain EP prévu en Mars 2017, ce dernier sera bien sûr suivi d'un long format attendu pour l'été à venir.
Un emploi du temps serré donc, pour cette jeune maman dont la carrière naissante a le vent en poupe.


mardi 22 novembre 2016

Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Le très respecté Gilles Peterson n'est plus à présenter, sa réputation de Dj/producteur, son aura de programmateur radio et son flair de patron de label (Acid Jazz Records, Talkin' Loud et Brownswood Recordings) le précèdent depuis maintenant plusieurs décennies. Recruté par la BBC en 1998 pour sa radio 1, il crée son fameux concept baptisé Worldwide et passe en 2012 sur l'excellente BBC 6Music animant une émission-fleuve de 3 heures tous les samedi après-midi (rediffusée en France sur la prestigieuse Radio Nova). L'anglais, à l'initiative d'une quantité de compilations thématiques (Gilles Peterson Presents: Sonzeira, Bossa Nova and the Rise of Brazilian music in the 1960s, Horo: A Jazz Portrait, The Kings of Jazz, Gilles Peterson in Africa, ...) ou bien plus éclectiques (Brownswood Bubblers Ten, Gilles Peterson: Worldwide - A Celebration of His Syndicated Radio Show, Gilles Peterson In The House, ...) mêle savamment sonorités world, électro, soul, funk, hip-hop, R&B, jazz et underground, d'ici et d'ailleurs, d'antan et d'aujourd'hui.


Invité à Cuba en 2009 par Havana Cultura, Gilles Peterson livre depuis lors et la première collection Gilles Peterson Presents Havana Cultura: The New Cuba Sound, le meilleur de la scène musicale contemporaine de la Havane. En 2015, l'EP Havana Cultura Sessions de la chanteuse Daymé Arocena marquait le 6° partenariat du tastemaker avec le label. Le 18 Novembre dernier, paraissait Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology, un recueil de 23 titres originaux que l'intéressé lui-même décrit comme le Buena Vista Social Club du 21ième siècle.


Il s'agit là du fruit d'un travail de longue haleine amorcé en 2008 que le producteur a réalisé en collaboration avec la crème des musiciens et chanteurs cubains, ainsi qu'avec quelques remixeurs de génie tels que MalaMotor City Drum Ensemble, Poirier, Owiny Sigoma ou encore Michel Cleis. Formant autour de lui le Gilles Peterson's Havana Cultura Band, il a ainsi convié les interprètes Danay Suarez, Telmary & Elain Morales, Mayra Caridad Valdes, Dreiser & Sexto Sentido et bien d'autres, dressant le portrait d'une culture insulaire vivante aux multiples visages, ancrée dans la tradition des rythmes afro-caribéens ("Ipacuba", "Arroz con Pollo") mais aussi largement empreinte de musiques urbaines ("Check La Rima", "La Mulata Abusadora"...) d'influences broken beat ("Calle F") et house ("La Plaza (Poirier Remix", "Rezando (Michel Cleis Remix"), "La Rumba Experimental (Motor City Drum Ensemble)"), de couleurs jazz ("Orisa", "Rezando")...

Voilà une pierre de plus apportée par Gilles Peterson à l'immense édifice musical qu'il bâtit sans relâche et avec passion pour le bonheur des aficionados de sono mondiale.


vendredi 4 novembre 2016

Elizabeth Rodriquez and OKÀN - Desnudando El Alma (7 Arts)

Elizabeth Rodriguez and OKÀN - Desnudando El Alma (7 Arts)

Native de la Havane et installée au Canada depuis 2013, la violoniste et chanteuse Elizabeth Rodriguez accompagnée de sa formation jazz OKÀN, nous présente chez 7 Arts son dernier titre "Desnudando El Alma". La dernière grosse révélation cubaine nous avait été soufflée par l'anglais Gilles Peterson dans son projet The Havana Cultura, il nous présentait alors une autre diva, prodigieuse instrumentiste elle aussi, la pianiste Daymé Arocena.
L'envoutante ballade latin jazz, intimiste et chaleureuse, fut réenregistrée en live le 14 Octobre dernier à Toronto. La jeune artiste y est entourée d'une jeune section rythmique de haut vol avec elle qui fit ses armes auprès de la flutiste/saxophoniste canadienne Jane Bunnett. S'y côtoient des musiciennes exceptionnelles: la percussionniste originaire de Santiago de Cuba, Magdelys Savigne et la bassiste de Matanzas Celia Jimenez. Elles sont épaulées par le pianiste américain Bill King, qui porte aussi la casquette de producteur.


mardi 10 mai 2016

Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre Distribution)


Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre Distribution)

Le bluesman malien Djelimady Tounkara, véritable légende de la guitare mandingue et membre éminent du Super Rail Band de Bamako qu'il rejoint en 1971, publie pour la première fois un album entièrement instrumental intitulé Djely Blues. Accompagné des jeunes Sékou Kanté à la basse, Sayon Camara à la guitare rythmique et Yacouba Sissoko aux percussions, le pionnier nous offre un recueil de 11 compositions subtiles aux mélodies maliennes délicates ("Niméra Syla", "Denandiya") et aux harmonies riches des influences caribéennes ("Dénibarika"), afro-portugaises ("Ankaben"), arabo-andalouses ("Diamana Mara Manssa") et afro-américaines ("Djeli Blues"). D'une précision redoutable, son jeu fluide et élégant déploie un swing chaloupé enivrant nous faisant traverser l'atlantique de Kita vers la Havane, en passant par Cordoue et les îles du Cap-Vert.

Véritable modèle pour toute une génération de musiciens ouest-africains, le virtuose y développe une technique inimitable, étant aussi bien à l'aise avec une guitare électrique ("Samakoun") qu'acoustique, comme l'exprime la ballade mélancolique "Sory Mankanbora".

lundi 22 juin 2015

Daymé Arocena - Nueva Era (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Daymé Arocena - Nueva Era (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Nous découvrions au printemps dernier le magnifique EP The Havana Cultura Sessions de la jeune chanteuse cubaine Daymé Arocena, dernier talent déniché par le Dj anglais Gilles Peterson. Sa voix puissante et parfaitement maîtrisée malgré ses 22 ans imposait alors le respect et l'admiration, exploitant un répertoire coloré d'accents yoruba, de rythmes afro-cubains et de jazz.

Le label Browswood Recordings publiait le 08 juin dernier son premier album intitulé Nueva Era.

Composé de 10 titres, il fut enregistré à Londres en à peine quelques jours et laisse deviner au fil de son écoute toutes les influences qui nourrissent l'identité musicale de Daymé, invoquant Yemaya (divinité de la mer) dans un Madres aux reflets funky, emplissant son timbre d'une mélancolie déchirante dans le très jazzy Sin Empezar, et délaissant l'espagnol pour l'anglais dans Don't Unplug My Body où elle fusionne les percussions africaines à sa voix gorgée de soul, le tout rehaussé d'une énergie pop entraînante.

Dust, à la profondeur insondable s'ouvre sur une mélodie sombre et lancinante interprétée à l'archet, la contrebasse bientôt rejointe par un arpège de piano enivrant laisse la voix de la chanteuse nous porter le coup de grâce, chargée d'émotions elle vibre et nous assomme avant que les percussions et battements de mains élèvent la complainte vers une ballade jazz des plus délicates et envoutantes.

Avec El Ruso, Daymé nous fait danser la rumba et recentre son propos sur ces sonorités caribéennes si familières à son île natale. Si le texte aborde une époque assez obscure de l'histoire cubaine (celle des années 80 où l'on y enseignait le russe de force) le rythme y est chaloupé et enjoué à souhait.

Son passé de chef de chœur rejaillit aux travers de titres comme Nueva Era et Nino, dans l'intro de ce dernier on croirait même entendre le body drumming de Bobby McFerrin qui progressivement laisse place à une plage aérienne et vaporeuse très estivale.

Nueva Era signe l'entrée en lice d'une grande dame de la musique cubaine, les pieds bien ancrés dans ses racines africaines Daymé Arocena tend à rejoindre à sa manière la fine équipe des divas insulaires Omara et Célia...


vendredi 15 mai 2015

Alune Wade & Harold Lopez-Nussa - Havana-Paris-Dakar (World Village/Harmonia Mundi)

Alune Wade & Harold Lopez-Nussa - Havana-Paris-Dakar (World Village/Harmonia Mundi)



Lorsque que deux prodiges se rencontrent échangent et partagent leur amour pour leur culture respective, le résultat ne peut qu’être enthousiasmant. Dans le projet world jazz Havana-Paris-Dakar, à paraître chez World Village, la magie opère naturellement autour du jazz et d’un feeling humain puis musical rapprochant l’Afrique de l’Amérique latine, les rythmes du cha cha cha, de la rumba et de la salsa cubaines à ceux de la morna cap-verdienne ou du chaabi magrébin entre autres influences sénégalaises, maliennes ou camerounaises.  

Ainsi, après le live AtHome, qui rassemblait la diva malienne Fatoumata Diawara et le pianiste de la Havane Roberto Fonseca, nous découvrons une nouvelle œuvre fusionnant l’héritage des deux continents, où le bassiste nomade et chanteur sénégalais Alune Wade a franchi l’Atlantique pour rejoindre le jeune virtuose du piano cubain, Harold Lopez-Nussa.

Présent sur le dernier Afrodeezia de Marcus Miller avec sa voix cristalline et délicate (suivant les pas tracés par les immenses Salif Keita et Lokua Kenza), Alune est aussi agile au chant que sophistiqué à la guitare-basse, sa grâce et la douceur de son jeu nous nous font forcément penser à son aîné camerounais Richard Bona. Son parcours et son talent le mènent à seulement 18 ans dans l’orchestre d’Ismael Lô puis d'Oumou Sangaré et plus tard dans le studio d’enregistrement de Youssou N’Dour... Il est aujourd'hui installé à Paris.

Harold Lopez-Nussa, auteur du splendid New Day paru en 2013, est issu d'une grande famille de musiciens, il mène de front piano jazz, musique classique et traditions caribéennes, s'appropriant subtilement les répertoires de Maurice Ravel, Keith Jarrett ou Wayne Shorter, accompagnant sur scène la chanteuse Omara Portuondo ou parcourant le monde en égrenant ses propres compositions dans les plus prestigieux festivals (Montreux, Montréal, Sète...)
C'est en Allemagne que les deux hommes se rencontrent presque par accident, Alune remplace le bassiste d'Harold pour un concert donné dans un club en Avril 2012, l'alchimie est telle que naît l'envie d'aller plus loin. Tous deux ont été impressionnés et largement influencés par la fusion des genres qu’ont initié les jazzmen légendaires des 70’s et des 80’s tels que Joe Zawinul ou Herbie Hancock.

À leur tour ils élaborent un métissage scintillant et fédérateur des styles, rendant ainsi hommage aux racines africaines de la musique cubaine. Le tandem, enregistrant l'album à Cuba en décembre 2012, réinterprète une série de standards empruntés aussi bien au gambien leader de la scène salsa de Dakar Labah Sosseh (Aminata), qu'à l'héroïne aux pieds nus de Sao Vicente Cesaria Evora (Petit Pays), en passant par le succès immortalisé par un des chantres de la scène raï Rachid Taha (Yarahya) ou encore par une perle mandingue extraite de l'œuvre du griot malien Salif Keita (Seydou).

Ces titres, accompagnés des compositions inédites d'Alune (Sagô, Salimata, Dom), d'Harold (Nussa Solo) ou de son frère le batteur/percussionniste Ruy Adrian Lopez-Nussa (Guajira) sont tous une invitation à la danse et à la fête, à l'instar du sublime hymne à la liberté Ayé Africa de Manu Dibango trait d'union idéal entre l'île des Antilles et la terre-mère.

À noter qu'autour de nos deux leaders se sont greffés des artistes hors paires, une garde rapprochée composée de Ruy à la batterie, Adel Gonzalez aux percussions et Reinaldo Melian à la trompette, puis d'invités prestigieux comme les chœurs de l'Orquesta Aragon, les guitaristes Hervé Samb et Amen Viena ou la chanteuse cap-verdienne Sara Tavares. 

Les arrangements de Havana-Paris-Dakar servent un dessein plus que respectable, celui de d'afficher un sourire radieux à ses auditeurs conquis par la découverte d'une Afrique colorée de 'cubanité' et de latin jazz...

 

lundi 23 mars 2015

Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca – At Home (Jazz Village/Harmonia Mundi)

S’il fallait illustrer combien l’Afrique et l’Amérique latine sont intimement liées, ce concert capté le 4 aout 2014 au festival Jazz In Marciac et intitulé At Home y répondrait à merveille ! En effet la rencontre transatlantique du prodigieux pianiste originaire de la Havane, Roberto Fonseca et de la diva malienne Fatoumata Diawara sonne comme la fusion parfaite, tant au niveau des rythmes que des mélodies, entre le jazz aux accents afro-caribéens et la tradition mandingue aux couleurs pop.
 
L’énergie que dégage leur union artistique est brulante et leur groove enivrant, à l’image du titre afro pop Sowa, composé par Fatou et ouvrant l’album.
Roberto, dans Connection nous invite ensuite au gré des percussions ensorceleuses et de ses accords de piano jubilatoires à partager son africanité qu’il mâtine allègrement dans Yemaya d’une fougue jazz funk des plus entraînantes.
Real Family est une ballade acoustique troublante et engagée que Fatoumata chante en français et en bambara, elle y traite de la condition des jeunes femmes dans son pays.
Avec Clandestin, même si le propos demeure grave, le tempo s’accélère à nouveau et la chaleur se fait ressentir jusqu’à Neboufo et ses arrangements aériens évoquant des paysages magiques.
Entourés de Ramsés Rodriguez à la batterie, Joel Hierrezuelo aux percussions, Yandy Martinez à la basse, Sekou Bah à la guitare électrique et Drissa Sibide au kamélé n’goni (cousin de la kora), Fatoumata et Roberto ont développé une connivence évidente et naturelle, une complicité musicale et scénique radieuse à l’image de leur jeunesse et de leur beauté respective !


vendredi 20 mars 2015

Omar Sosa Quarteto AfroCubano – Ilé (World Village/Harmonia Mundi)


Omar Sosa Quarteto AfroCubano – Ilé (World Village/Harmonia Mundi)

L’immense pianiste et percussionniste cubain Omar Sosa nous revient, après le succès de son précédent Eggun, avec un disque aux couleurs plus urbaines et toujours parsemé de reliefs électroniques, fusionnant les influences afro-caribéennes au  jazz contemporain,  rehaussé ici et là de slam et d’accents flamenco. S’il rendait hommage au célèbre Kind Of Blue de Miles Davis avec son Afri-Lectric Experience, l’artiste virtuose s’entoure pour Ilé (‘terre natale’ en Yoruba) du Quarteto AfroCubano, composé de son ami d’enfance originaire comme lui de Camaguey le batteur Ernesto Simpson, du bassiste mozambicain Childo Tomas et du saxophoniste Leandro Saint Hill, marquant ainsi sa volonté d’un retour aux sources de la culture de son île natale. Invitant le rappeur de Washington Kokayi, remarqué au côté de Steve Coleman, le chanteur espagnol José ‘El Salao’ Martin ou encore le guitariste Marvin Sewel, Omar et ses complices sous régalent d’un recueil de 14 compositions où « musiques du grand sud »  et groove subtil du nord s’entrechoquent en alternant ballades atmosphériques et titres aux arrangements plus rythmés.
 

lundi 9 mars 2015

Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)



Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)

La toute jeune violoniste et chanteuse installée en Suisse Yilian Canizares nous présente son second opus intitulé Invocacion. Originaire de la Havane, elle allie avec fougue et passion les folklores afro-cubains au jazz moderne, y intégrant quelques accents de musique classique et des éléments de la culture Yoruba. Elle élabore au violon un swing dont le lyrisme nous ramène irrémédiablement vers celui de notre modèle absolu Stéphane Grapelli, un petit faible pour la France qu’elle manifeste d’ailleurs en reprenant un air immortalisé par Edith Piaf, Non Je Ne Regrette Rien. Sa voix puissante et délicate à la fois, effleure de sublimes ballades aériennes et ensorceleuses comme Breoni Abebe Osun et Toi Mon Amour ou accompagne les ambiances brulantes aux rythmes plus soutenus de titres comme Mapucha ou Laïla, dans lequel ses vocalises prennent la forme d’un scat presque guerrier doublé par un jeu virtuose et incisif au violon. Entourée de ses trois comparses - Daniel Stawinski au piano, David Brito à la basse et contrebasse, Cyril Regamey à la batterie et aux percussions - avec qui elle partage la scène et les studios, Yilian forme le quartet Ochumare (du nom de Ochun, orisha des eaux et rivières, déesse de la beauté dans la santeria) qu’elle agrémente en toute fin d’Invocacion, par l’invitation de la poétesse à la vibe hip-hop/jazz Akua Naru, sur un Iya Mi envoutant teinté d’un groove urbain auréolé de volutes caribéennes.

Belle découverte !