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lundi 19 juin 2023

Lucibela - Amdjer (Lusafrica)

Lucibela - Amdjer (Lusafrica)

La diva cap-verdienne Lucibela, qui nous avait captivé en 2018 avec son premier opus Laço Umbilical, publiait le 03 Juin 2022 - de nouveau sur le label de José Da Silva, Lusafrica - son envoutant Amdjer, un hommage vibrant à La Femme, aux femmes de l'archipel ou d'ailleurs. Les subtiles sonorités de la morna ("Ilha Formose") et de la coladeira ("Txe Txu Fla"), qu'avait immortalisé en son temps l'immense Césaria Evora, sont ici délicieusement alignées dans des productions envoutantes et sophistiquées, pilotées par Toy Vieira; les rythmes de la mazurca, du batuku lent et du boléro cubain ("Vem Presto Amor") empreignent également ce recueil élégant où la saudade, ce "sentiment de délicieuse nostalgie et de désir d'ailleurs", nous laisse songeur. A l'écriture, se croisent des auteurs de différentes générations dont la divine Elida Almeida ou le précieux Ary Duarte... Une réussite!



mercredi 12 décembre 2018

Lusafrica 30th Anniversary Album (Lusafrica)

Lusafrica 30th Anniversary Album (Lusafrica)

Lusafrica, c'est 30 ans d'histoire discographique lusophone et africaine marquée bien évidemment par le parcours flamboyant d'une icône touchante et charismatique. La reine de la mornaCésaria Evora, chanteuse capverdienne originaire de Sao Vicente, se remit en scène à presque 50 ans, grâce au flaire d'un visionnaire passionné, José Da Silva, fondateur du label en 1988, agissant sous les conseils avisés d'une autre figure emblématique de la maison de disques, François Post (dirigeant de la société d'édition Africa Nostra).
Bien qu'il fut destiné à l'origine à la promotion de l'oeuvre de la diva aux pieds nus, Lusafrica a su rapidement se diversifier en publiant les albums d'autres artistes capverdiens (Noberto Tavares, Tito Paris et plus récemment Lura, Elida Almeida ou encore Lucibela), et s'ouvrir à d'autres sonorités venues du Gabon (Pierre Akadengue, Olivier N'Goma), du Mali (Boubacar Traoré), de l'Angola (Bonga) et de Cuba (Luis Morais, Orquesta Aragon, Septeto Habanero, Polo Montanez).
Désormais entre les mains d'Elodie Da Silva, qui poursuit et développe l'oeuvre de son père devenu l'an dernier président de Sony Music Entertainment à Abidjan, Lusafrica se devait donc de fêter ses 30 années d'existence et son parcours singulier, avec un album anniversaire, une compilation de 10 titres exprimant autant le passé que l'avenir du label. Y figurent 5 enregistrements incontournables des légendes que sont Bonga, Césaria Evora, Polo Montanez, Boubacar Traoré et Tito Paris, ainsi que leurs remixes édifiants, orchestrés par la nouvelle scène électronique africaine.



jeudi 1 mars 2018

Nancy Vieira - Manhã Florida (Lusafrica/Harmonia)

Nancy Vieira - Manhã Florida (Lusafrica/Harmonia)

La chanteuse capverdienne Nancy Vieira nous revient avec un nouvel opus baptisé Manhã Florida, un sublime recueil de 12 chansons aux arrangements de guitares raffinés et à la production impeccable, conduit d'une main de maître par l'excellent Teofilo Chantre. Rassemblant tous les ingrédients qui caractérisent le charme intemporel de la musique capverdienne, l'album se compose de titres soigneusement sélectionnés dans le répertoire classique de l'archipel (Vitorino Chantre et Amândio Cabral, Eugenio Tavares et Kaka Barbosa, ...) ainsi que parmi celui de la génération actuelle (Mario Lucio, Betu, Tiolino, Antonio Alves), à commencer par Teofilo lui-même qui signe notamment la ballade chaloupée donnant son nom au disque.
Ces airs si familiers et ces orchestrations acoustiques si radieuses et touchantes, expriment une nostalgie, une mélancolie, une douceur de vivre et une sensualité créole que la voix ensorcelante de la diva restitue avec maitrise, grâce et fluidité. Nancy parvient à combiner, avec la douceur qu'on lui connaît, toutes ses influences musicales allant du fado portugais à la bossa nova brésilienne, en passant bien sûr par la morna et la coladeira de Mindelo.


mercredi 21 février 2018

Lucibela - Laço Umbilical (Lusafrica)

Lucibela - Laço Umbilical (Lusafrica)

Voilà une voix qui, pour moi, incarne l'âme du Cap-Vert, ou du moins qui exprime un des aspects de sa riche culture musicale qui me touche tout particulièrement.

Originaire de São Nicolau, une des îles du Barlavento au nord de l'archipel (avec Boa Vista, Sal, São Vicente et Santo Antão), la jeune diva Lucibela chante le créole sampadjud, une des deux principales variantes du pays avec le badiu, usité quant à lui plus au sud, dans les îles du Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio). Chantant et à l'accentuation délicate, les différences existantes entre les deux dialectes peuvent se comparer à celles que l'on perçoit entre le portugais européen et le brésilien : les voyelles ouvertes de ce dernier et les intonations caressantes qui en découlent, ne se retrouvent pas au Portugal, où la langue y paraît plus rigide, classique et formelle.

Mais revenons-en à Lucibela et à son Laço Umbilical, premier opus qu'elle nous révèle via le label Lusafrica. A l'instar d'Elida Almeida qui signe ici le chaloupé "Mal Amadu" et le mélancolique "Arku da Bedja", elle appartient à une filiation d'artistes décomplexées, qui réactualisent un précieux héritage, légué par leurs illustres aînés, tel que le poète et compositeur engagé Manuel de Novas (dont les chansons ont été interprétées par les légendes Bana, Os Tubarões, Ildo Lobo et Césaria Evora), ou par ceux des générations suivantes, comme Jorge Humberto (auteur de mornas d'une beauté indicible et poignante), Mario Lucio, Betu et Jorge Tavares Silva.

Lucibela explore ainsi le répertoire traditionnel cap-verdien avec une tessiture de voix vibrante, grave et ample, une fluidité déconcertante, qui se prête à merveille à la profondeur émotionnelle de la morna ("Dona Ana") (on devine même une allusion à la samba triste dans "Violeiro"), et à l'élan festif étourdissant de la coladeira ("Profilaxia", "Mi E Dode Na Bô Cabo Verde"), deux styles musicaux endémiques à l'archipel qu'elle défend si bien.

Réalisé par Toy Vieira, qui y déploie des arrangements jazzy raffinés et élégants, Laço Umbilical permet à la vocaliste de tisser un lien charnel avec ce petit pays qu'elle chérie tant, lui offrant une célébration touchante et sincère.

 

vendredi 6 octobre 2017

Elida Almeida - Kebrada (Lusafrica)

Elida Almeida - Kebrada (Lusafrica)

La diva cap-verdienne aura décidemment su se faire désirer depuis son précédent album, Ora Doce, Ora Margos, paru en 2015. En effet, Elida Almeida a entretenu une connexion forte et singulière avec un public fidèle, égrainant depuis lors ses singles "Txika", "Di Mi Ku Di Bo" puis tout dernièrement "E Zonban", ainsi que son EP Djunta Kudjer.
Le 20 Octobre prochain, nous pourrons enfin découvrir le nouveau LP baptisé Kebrada, du nom du village où elle a passé son enfance. Y affirmant plus que jamais son africanité, le disque reflète à merveille la diversité de son archipel, avec ses rythmes festifs et ancestraux mais aussi ses mélodies mélancoliques imprégnées d'accents pop ou encore ses textes engagés et nostalgiques, regorgeant de détails autobiographiques. Mêlant habilement colorations latines et folklores capverdiens (batuque, funana, coladera ou tabanka), Elida s'entoure à nouveau de son guitariste fétiche, l'arrangeur Hernani Almeida, épaulé ici de Nelida Da Cruz à la basse, Diego Gomes aux claviers et Magik Santiago à la batterie. Elle invite aussi quelques musiciens d'exception comme le violoncelliste français Vincent Segal ou l'accordéoniste malgache Regis Gizavo, malheureusement disparu fin juillet 2017.

lundi 16 janvier 2017

Elida Almeida - Di Mi Ku Di Bo (Single) (Lusafrica)

Elida Almeida - Di Mi Ku Di Bo (Single) (Lusafrica)

Nous découvrions en Avril 2015 le délicat Ora Doci Ora Margos de la chanteuse et compositrice capverdienne Elida Almeida. Un single nommé "Txika" paraissait près d'un an après, en juillet 2016 avec aux arrangements l'excellent guitariste Hernani Almeida, déjà présent sur les 13 morceaux du premier album. Lusafrica nous dévoile aujourd'hui un nouveau titre baptisé "Di Mi Ku Di Bo", enregistré à l'automne lors du premier voyage d'Elida à la Havane. Arrangé par Emilio Da Veiga, ce petit bijou aux saveurs cuivrées fusionne avec grace les sonorités cubaines à celles de la coladeira. Après sa participation courant 2016 au RFI Découvertes Tour en Afrique ainsi qu'à une 50aine de concerts à travers le monde, l'artiste prépare une tournée européenne qui débutera après la sortie de son prochain EP prévu en Mars 2017, ce dernier sera bien sûr suivi d'un long format attendu pour l'été à venir.
Un emploi du temps serré donc, pour cette jeune maman dont la carrière naissante a le vent en poupe.


mardi 8 septembre 2015

Lura – Herança (Lusafrica/Lusafrica)


Lura – Herança (Lusafrica/Lusafrica)


Repérée grâce à son duo avec la légende Bonga en 2000, la chanteuse portugaise d’origine cap-verdienne Lura entame alors, depuis Lisbonne, une carrière musicale européenne puis internationale, marquée par sa signature chez Lusafrica en 2004, qui produit aujourd’hui son 5° album. Affectée par la disparition de Césaria Evora en 2011 avec qui elle avait enregistré l’année précédente le sublime Moda Bô, (présent sur son Best Of  paru en 2010) elle publie, après 6 ans d’absence dans les bacs, son nouveau Herança.

Ayant dépassée le simple statut de voix prometteuse, Lura a choisi de s’installer sur la terre de ses parents afin de se plonger dans l’identité profonde d’une culture métisse. Souvent enrichi de musique brésilienne et d’accents jazzy, le répertoire d’Herança (qui se traduit « héritage ») se veut être un hommage à la créolité ainsi qu’à la femme du Cap-Vert. Sous la forme d’une invitation dansante et sensuelle il nous fait (re)découvrir les rythmes traditionnels du funana (Sabi Di Mas), du batuque (Mari Di Lida), de la morna (Ambienti Mas Seletu) ou de la coladeira (Nhu Santiagu emprunté à sa compatriote Elida Almeida, d’ailleurs présente sur le titre).

Lura a choisi pour l’occasion de s’entourer de la crème des musiciens/compositeurs de l’archipel, Mario Lucio (actuel ministre de la culture au Cap-Vert), Toy Vieira et Hernani Almeida figurent à ses côtés comme les guests de renommée mondiale venus du Cameroun et du Brésil Nana Vasconcelos et Richard Bona. Ensemble, ils célèbrent la saudade festive que l’on trouve dans ces petits bouts d’Afrique nichés au large du Sénégal au carrefour des cultures européennes, américaines et bien sûr africaines.

Un disque touchant aux mélodies enivrantes et aux rythmes chaloupés !

dimanche 26 avril 2015

Elida Almeida - Ora Doci Ora Margos (Lusafrica/Sony Music)

Elida Almeida - Ora Doci Ora Margos (Lusafrica/Sony Music)

La toute jeune Elida Almeida, auteur compositrice et interprète, nous présente via le label Lusafrica son premier opus baptisé Ora Doci Ora Margos (Moments Doux Moments Amers). Une enfance difficile et douloureuse l’a naturellement poussée vers le chant, un exutoire aux embuches semées sur le chemin de la vie. Originaire de l’île de Santiago au Cap Vert, c’est à l’église que la jeune femme peaufine son timbre de voix légèrement grave, doux et cristallin. Elle y développe une passion qui la mènera à exprimer ses peines et ses espoirs au travers de sonorités aux accents blues, folk et pop mais profondément ancrées dans les rythmes traditionnels de son île natale. Ainsi nous y écoutons des airs de batuque qu’elle a hérité d’une de ses idoles Katchas (dans Lebam Ku Bo, premier single), de coladeira (dans Nhu Santiago) genre que sa compatriote Sara Tavares a elle aussi remis au goût du jour, de morna sur une chanson de Jorge Tavares Silva (Mar Sagrado) – style largement popularisé par la diva aux pieds nus Cesaria Evora – et de funana (Txibu Branku) très apprécié des danseurs pour son tempo rapide et ses mélodies festives.

Elida Almeida a écrit et composé 10 des 13 thèmes d’un album arrangé par le guitariste Hernani Almeida (sans lien de parenté avec Elida, Hernani est originaire de Sao Vincente. Il est considéré comme l’un des musiciens créoles les plus talentueux de sa génération) et produit par Djo Da Silva (ancien manager de Césaria Evora). Le disque, enregistré à Praia de Santiago puis finalisé à Paris, traite de sujets graves (une enfance sans père, un quotidien sans argent…) que la jeune maman abreuve d’espoir et de joie. C’est dans la capitale française que son directeur artistique a associé son chant blues suave et naturel au jeu coloré et sophistiqué de musiciens africains, caribéens et américains…
Le Cap Vert nous livre une fois de plus un talent prometteur à l'instar du jeune Dino Di Santiago qui nous offrait il y a peu son sublime Eva.