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mercredi 24 mai 2017

Federico Casagrande - Fast Forward (Cam Jazz/Harmonia Mundi)

Federico Casagrande - Fast Forward (Cam Jazz/Harmonia Mundi)

C'est avec quelques mois de retard que je découvre le dernier opus baptisé Fast Forward du guitariste italien Federico Casagrande, musicien installé à Paris depuis déjà pas mal d'années. Remarquable dans Full Circle paru en 2015, album élaboré en collaboration avec son compatriote le pianiste Enrico Pieranunzi, le jazzman est apprécié par ses paires pour son touché délicat et poétique, l'invitant régulièrement en tant que guest dans leurs projets, je pense notamment au tout récent La Mer, La Pierre, La Terre, L'Oiseau du batteur Srdjan Ivanovic.
Sorti officiellement en Octobre 2016, son nouveau disque exprime toute la finesse et le raffinement du maître trévisan accompagné pour l'occasion du bassiste et contrebassiste américain Joe Sanders Wayne Shorter, Joshua Redman, Charles Lloyd, Herbie Hancock, Roy Hargrove,...), disciple de l'immense Christian McBride, et du batteur israélien Ziv Ravitz, compagnon de route de Yaron Herman. Ensemble ils forment un trio équilibré et mesuré, où la sensibilité de chacun s'exprime avec retenue malgré une technique éblouissante. Federico y brille aussi bien à la guitare électrique qu'acoustique, déployant avec classe (et quelques effets) des mélodies subtiles et des harmonies envoutantes définitivement jazz ("Unanswered Questions"), parfois empreintes de sonorités rock ("Fast Forward") et folk ("Awakening"), voire de quelques accents latins ("Bozza" et "Mixed Feelings").
Si l'on devait ne retenir qu'une des 9 pépites de Fast Forward, il s'agirait alors de la sublime ballade acoustique "Step By Step"...



jeudi 22 décembre 2016

Joona Toivanen - Lone Room (CamJazz / harmonia mundi)

Joona Toivanen - Lone Room (CamJazz / harmonia mundi)

Le 23 Septembre dernier paraissait chez CAM Jazz le vibrant Lone Room du pianiste finlandais Joona Toivanen, un album majestueux et captivant où l'artiste s'exprime pour la seconde fois en solo, à travers 8 pièces touchantes et introspectives. Actuellement installé en Suède, le compositeur est rapidement devenu l'un des artistes jazz les plus talentueux de son pays. Succédant à Polarities, son premier opus solo paru en 2013, Lone Room fait immanquablement penser à des projets comme le fameux Köln Concert de Keith Jarrett (1975), tant sa puissance mélodique, la réverbération de ses accords et l'hypnotisme de ses ambiances s'adressent autant au corps qu'à l'esprit. Jazz et musique classique s'entremêlent dans son jeu économe et intimiste, donnant forme à un vaste monde imaginaire mélancolique de toute beauté.

jeudi 8 décembre 2016

Claudio Filippini - Overflight (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Claudio Filippini - Overflight (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Le jeune pianiste italien Claudio Filippini nous offre son nouveau projet intitulé Overflight. Il s'agit d'un album mené en solo derrière son instrument de prédilection, qu'il fait virevolter au gré de ses 12 titres emplis de grâce et de volupté. Se jouant des styles et des époques, il navigue avec une aisance et une élégance déconcertante à travers les genres, flirtant autant avec des thèmes inspirés ou empruntés à la musique classique ("Sonata N. 14 - Opera 27 N. 2 - 2nd Mov."), qu'avec des mélodies dignes des meilleures bandes originales de films ("Voilà"), des berceuses envoutantes et bouleversantes ("El Noi De La Mare") ou des instants jazz subtils et raffinés ("Haze"). Que Claudio improvise ("Impro K 135"), compose ("Phantom Zone") ou interprète ("Le Tombeau De Couperin - Forlane" de Maurice Ravel), il le fait toujours avec le souci de séduire son auditeur et le désir d'exprimer son profond respect pour ses maîtres à jouer. Il se livre et dévoile ses influences, ses références, mettant sa virtuosité délicate au service d'une expression retenue et sensible. Un hommage touchant et vibrant à la Musique !

Andrea Lombardini - Diminuendo (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Andrea Lombardini - Diminuendo (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Le 07 Octobre 2016 sur CAM Jazz, le bassiste italien Andrea Lombardini nous présentait en trio son projet baptisé Diminuendo, un recueil délicat de 11 titres aux ambiances jazz tamisées et vaporeuses, colorées de musique ancienne aux reflets world. S'illustrant à la basse électrique et au luth Colachon, rendu célèbre grâce à son utilisation dans la Comedia Dell'arte, Andrea est accompagné d'Emanuele Maniscalco au piano et à la batterie ainsi que du tubiste/serpentiste français Michel Godard. 3 musiciens pour 6 instruments qui plantent un décor alliant des mélodies saisissantes de sensualité et des sonorités d'antan à un jazz vibrant et ouvert aux folklores. L'ensemble flotte avec légèreté dans des eaux calmes parfois troublées par des pulsations captivantes.


Alessandro Presti - Halaesa (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Alessandro Presti - Halaesa (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Entouré de son quintet, le jeune trompettiste sicilien Alessandro Presti nous présentait en Septembre 2016 chez CAM Jazz son premier projet solo intitulé Halaesa. A même pas 30 ans, le musicien natif d'une petite ville située dans la région de Lazio s'est fait un nom dans le paysage jazzistique italien grâce à son approche singulière du hard-bop et son goût prononcé pour l'effervescence de la scène jazz de New-York. Remarqué par le légendaire contrebassiste portoricain Eddie Gomez et membre deux années durant du quartet de l'excellent batteur Roberto Gatto, Alessandro nous offre ici 9 compositions originales enregistrées avec un casting de haut vol, le saxophoniste Daniele Titarelli, le pianiste Alessandro Lanzoni (dont nous parlions en 2015 avec la parution de son disque Seldom), le contrebassiste Gabriele Evangelista et le batteur Francesco Ciniglio. Ensemble, ils distillent avec équilibre et raffinement une musique d'une grande élégance, mettant en avant un sens de la musicalité certain que le trompettiste curieux doit en grande partie à l'étude des maîtres Miles Davis et John Coltrane, Wayne Shorter et Horace Silver ou encore McCoy Tyner et Herbie Hancock... Un bien bel exercice extrait de la série CAM Jazz Presents consacrée aux jeunes talents.


lundi 17 octobre 2016

Bruno Canino & Enrico Pieranunzi - Americas (CamJazz/Harmonia Mundi)

Bruno Canino & Enrico Pieranunzi - Americas (CamJazz/Harmonia Mundi)

L'infatigable jazzman Enrico Pieranunzi n'en finit pas d'enchaîner les projets et les collaborations, on se souvient de son duo avec le guitariste Federico Casagrande dans Double Circle ou de son quartet américano-néo-zélandais sans batteur dans Proximity... Le pianiste romain nous revient avec une formule qu'il semble apprécier, en effet de nouveau en tandem il présente Americas, un recueil de 8 titres qu'il interprète en compagnie du pianiste et claveciniste napolitain Bruno Canino, soliste et accompagnateur de classe internationale, devenu incontournable dans les sphères de la musique classique et de la musique de chambre.
Jazz et musique classique échangent ainsi autour des oeuvres de grands compositeurs des deux Amériques: Aaron Copland, William Bolcom, les frères Gershwin pour les Etats-Unis au nord et Astor Piazzola, Carlos Guastavino pour l'Argentine au sud.
Sonorités ragtime ("Old Adam"), swing ("I Got Rhythm Variations"), latin jazz ("Danzòn Cubano") et tango ("Las Niñas de Santa Fé", "Milonga Del Angel") se succèdent, sublimées par un dialogue fédérateur au langage universel.

mercredi 16 décembre 2015

Enrico Pieranunzi – Proximity (Cam Jazz/Harmonia Mundi)


Enrico Pieranunzi – Proximity (Cam Jazz/Harmonia Mundi)

Après son sublime Double Circle, projet 100% italien paru il y a quelques mois et où il collaborait avec le jeune guitariste trevigiano Federico Casagrande, l'infatigable pianiste romain Enrico Pieranunzi nous revient avec deux actualités à paraître chez Cam Jazz et Intuition. C'est sur le disque publié par le label italien que nous allons nous attarder un petit moment…

A la tête d'un quartet américano-néo-zélandais composé du contrebassiste originaire d'Auckland Matt Penman et des californiens Ralph Alessi à la trompette/cornet/bugle et Donny McCaslin au saxophone ténor/soprano, il présente Proximity. Enregistré à New-York au printemps 2013, c'est un recueil de 8 compositions intimistes et accrocheuses où l'absence de l'assise rythmique d'une batterie ne gâche en rien l'effet que procure son jazz post-bop pur, essentiel et évident. Loin d'être de vouloir mettre ses acolytes en position délicate sans batteur pour marquer la mesure, Enrico en doyen bienveillant et sensible leur ouvre le champ des possibles. Et c'est avec la limpidité et la clarté du jeu des plus grands (on pense bien sûr à Miles Davis et Chet Baker) que Ralph et Donny le suivent, accompagnés des rassurantes 'walking bass' de Matt qui viennent structurer leurs divagations aériennes. Les accords du pianiste offrent un écrin délicat aux improvisations alambiquées de nos deux souffleurs, ensemble ils alternent ballades introspectives (Sundays, Withinn The House Of Night) et conversations passionnées (No-Nonsense, Line For Lee) flirtant avec un jazz classique aux reflets parfois free (Proximity) où le leader se passe même des touches pour marteler directement les cordes de son piano, créant alors une atmosphère dissonante des plus tendues (Five Plus Five).

vendredi 23 octobre 2015

Francesco Bearzatti & Tinissima 4tet - This Machine Kills Fascists (CAM Jazz/Harmonia Mundi)


Francesco Bearzatti & Tinissima 4tet - This Machine Kills Fascists (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Dans la continuité de ses biographies musicales dédiées en 2008 à la militante révolutionnaire Tina Modotti (actrice, mannequin et photographe italienne du début du XX° siècle), en 2010 à l’icône afro-américaine Malcolm X puis en 2013 au pianiste génial Thelonious Monk (dans un projet fusionnant la musique de Monk aux standards du rock), le saxophoniste jazz Francesco Bearzatti nous présente aujourd’hui This Machine Kills Fascists, un hommage au chanteur guitariste américain Woody Guthrie, musicien de country et activiste intellectuel dont la pensée influença la folk des protest songs dans les 60’s.

Accompagné de l’excellent trompettiste Giovanni Falzone, du bassiste Danilo Gallo et du batteur Zeno De Rossi, Franceso forme le Tinissima 4tet et invite sur un titre dédié aux anarchistes Sacco And Vanzetti (tous deux condamnés en 1927 à la chaise électrique par la justice américaine) la chanteuse Petra Magoni qui vocalise telle une chanteuse d’opéra une mélodie à glacer le sang. L’artiste originaire de Pordenone dans la région du Frioul-Vénétie Julienne a composé 10 des 11 morceaux de l’album, This Land Is Your Land étant un classique de Woody Guthrie écrit en 1940.

Le Tinissima 4tet déploie un jazz au swing tantôt langoureux et mélancolique (Okemah - ville natale de Guthrie dans l’Oklahoma, When U Left), tantôt effréné et déluré (Hobo Rag, Witch Hunt) se heurtant ici et là aux sonorités cuivrées de la Nouvelle Orléans (This Land Is Your Land) ainsi qu’à celles de la country mexicaine (Long Train Running).

jeudi 22 octobre 2015

Kenny Wheeler & John Taylor – On The Way To Two (CAM Jazz/Harmonia Mundi)


Kenny Wheeler & John Taylor – On The Way To Two (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

 
Tous deux disparus il y a peu, le pianiste anglais John Taylor et le trompettiste canadien Kenny Wheeler se retrouvent dans un enregistrement inédit de 2005, capté au Bauer Studios en Allemagne. Le label Italien CAM jazz a eu la bonne idée de publier leur renversant On The Way To Two où la complicité des deux partenaires de longue date se dévoile avec une élégance et une sensibilité rare. C’est d’outre tombe que le pianiste nous adressait en septembre dernier, soit 2 mois après sa disparition sur scène lors du festival Saveurs Jazz près d’Angers, son disque posthume 2081, malgré la son trépas soudain, il a eu l’occasion de rendre un dernier hommage à son ami Kenny (décédé en septembre 2014) dans une note touchante figurant en préface du livret de leur album. Les deux géants du jazz moderne européen, qui formaient le célèbre Azimuth avec la chanteuse Norma Winston, y élaborent une musique acoustique sophistiquée, alliant une force mélodique captivante à une virtuosité soupesée. Composé de 9 compositions originales et d’une reprise de Billy Strayhorn A Flower Is A Lovesome Thing, On The Way To Two est une aire de jeux dans laquelle naît une conversation animée, où les instruments sont poussés dans leurs retranchements sans jamais se brusquer ou se contredire. Des thèmes complexes (Canter #2, Fedora ou Close To Mars) alternent avec de courts passages improvisés (Sketch No.1, Sketch No.2, Sketch No.3), imposant sans lyrisme démonstratif ni épreuve de force, une musicalité fluide et naturelle.

vendredi 18 septembre 2015

John Taylor – 2081 (CamJazz/Harmonia Mundi)


John Taylor – 2081 (CamJazz/Harmonia Mundi)

Disparu brutalement en juillet dernier alors qu’il se produisait sur la scène du festival Saveurs Jazz près d’Angers, le pianiste anglais John Taylor nous revient pourtant en ce mois de Septembre 2015 grâce à la sortie de son très beau projet posthume 2081, enregistré en famille avec ses fils Alex au chant (auteur des textes) et Leo à la batterie (membre du groupe indie rock The Invisible) ainsi que le grand Oren Marshall au tuba (Radiohead, Bobby Mc Ferrin, Moondog ou encore The London Philarmonic). Inspiré par la nouvelle de science-fiction Harrison Bergeron écrite en 1961 par Kurt Vonnegut et qui traite du thème de l’égalité sociale dans un monde où la force, l’intelligence et la beauté sont considérées comme une tare, 2081 nous immerge dans un jazz ample et cinématique à l’esthétique résolument moderne. Ce calme gorgé d’une soul apaisée, perceptible dans la voix d’Alex Taylor, se pare d’un groove délicat qu’Oren déploie dans ses lignes de basse cuivrées et que Leo contribue à rendre entraînant par son jeu précis et justement dosé. John élabore quant à lui des mélodies captivantes dans un style singulier (hérité entre autres des recherches rythmiques et harmoniques de Bill Evans et Gil Evans) qui rapproche les univers du jazz, de la musique classique, de la pop et de la musique de film.

Un magnifique album qui sera suivi d’ici quelques semaines par la parution d’un enregistrement en duo avec le trompettiste Kenny Wheeler, qui nous a lui aussi quitté il y a peu.

vendredi 17 juillet 2015

Antonio Sanchez & Migration - The Meridian Suite (CamJazz/Harmonia Mundi)


Antonio Sanchez & Migration - The Meridian Suite (CamJazz/Harmonia Mundi)

Avec ce nouvel opus baptisé The Meridian Suite, le batteur de jazz mexicain Antonio Sanchez a choisi d’explorer la thématique des méridiens, ces demi-cercles qui relient les pôles du globe ou ces lignes imaginaires qui gravitent sur la sphère céleste… Projet ambitieux et risqué, inspiré par sa collaboration en 2012 avec Pat Metheny et succédant logiquement à sa BO pour le génial Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu (qui fit un triomphe aux Oscars), il s’étend sans discontinuité sur près de 56 minutes dans un format libre affirmé, refusant le standard imposé par la pop. Ainsi, accompagné de son groupe électro-acoustique Migration, composé de la crème de la scène jazz new-yorkaise (le saxophoniste Seamus Blake, du bassiste Matt Brewer, du claviériste John Escreet), puis rejoint en post production par le guitariste Adam Rogers et son épouse la chanteuse Thana Alexa, le compositeur a développé une suite musicale singulière et contemporaine en 5 parties, une fusion jazz-rock détonante où interagissent et s’entrechoquent un tas d’influences, où apparaissent, disparaissent puis réapparaissent sous des formes alternatives les motifs harmoniques et mélodiques tantôt rythmés dans des moments contemplatifs tantôt célébrés dans des passages musclés et nerveux. Le batteur virtuose établit ici un trait d’union entre le hard bop de Coltrane et le jazz-funk des Weather Report.

Bel effort !

jeudi 2 avril 2015

Enrico Pieranunzi & Federico Casagrande – Double Circle (CamJazz/Harmonia Mundi)


Enrico Pieranunzi & Federico Casagrande – Double Circle (CamJazz/Harmonia Mundi)

C’est un très joli recueil de ballades douces et aériennes que nous proposent le fameux pianiste romain Enrico Pieranunzi et le jeune guitariste originaire de Trévise, Federico Casagrande. En effet les deux italiens ont su tisser une complicité harmonique délicate qui se dévoile au fil de leurs mélodies gracieuses et raffinées, empreintes d’un calme apaisant comme dans Anne Blomster Sang et Clear, ou d’accents plus prononcés comme dans les improvisations Sector 1 presque free jazz et Sector 2 au swing entrainant. Double Circle rassemble 10 compositions touchantes dont un hommage au regretté Charlie Haden et une reprise d’un standard brésilien de Nelson Cavaquinho nommé Beija Flor. Les musiciens y conversent sereinement, narrant une histoire de cordes avec un lyrisme et un charme très italiens. Une bien belle association !

mercredi 1 avril 2015

Alessandro Lanzoni trio Feat. Ralph Alessi – Seldom (Cam Jazz/Harmonia Mundi)


Alessandro Lanzoni trio Feat. Ralph Alessi – Seldom (Cam Jazz/Harmonia Mundi)

Le tout jeune pianiste italien Alessandro Lanzoni nous présente son nouvel opus intitulé Seldom. Récompensé à plusieurs reprises et plutôt bien accueilli par la critique lors de son premier effort, le jazzman, entouré du contrebassiste Matteo Bortone et du batteur Enrico Morello, invite le trompettiste américain Ralph Alessi à bord de ce projet jazz complexe et éclectique mais abordable. Malgré son jeune âge (22 printemps), Alessandro fait preuve d’une grande maturité stylistique, son écriture libérée et son lyrisme affirmé traversent les 9 titres d’un album dense qui nous gratifie d’une association subtile et cohérente avec le quinquagénaire californien (remarqué au côté de Steve Coleman), notamment lors de leurs 3 improvisations libres menées en duo.

vendredi 20 février 2015

Michele Campanella & Javier Girotto - Musique Sans Frontières (CamJazz/Harmonia Mundi)


Michele Campanella & Javier Girotto - Musique Sans Frontières (CamJazz/Harmonia Mundi)

Prenons de la hauteur et laissons nous happer par la beauté et l’élégance du projet de deux musiciens aux univers à priori bien distincts : celui du pianiste classique italien Michele Campanella (spécialiste de Franz Liszt) et du saxophoniste jazz argentin Javier Girotto (ayant collaboré avec l’ONJ, Stefano Bollani, Paolo Fresu…). Tous deux, sous la direction du producteur de CamJazz, Ermano Basso, échangent leurs maîtrises, leurs affinités et leurs sensibilités autour de 15 pièces issues des répertoires de Maurice Ravel et Claude Debussy. On y distingue les frontières ténues qu’il put y avoir entre la musique classique avant-gardiste du début du XX° siècle et l’émergence du jazz, la rigueur de la grande musique et la liberté d’improvisation de celle aux notes bleues ne s’opposent pas, bien au contraire, elles s’accordent sur une exigence, une technicité et une écriture pointue ; la curiosité poussant l’une et l’autre à s’étudier voire à s’influencer. Bill Evans, par exemple, est redevable aux deux compositeurs impressionnistes, fascinés en leur temps par ces sonorités noires américaines, comme le blues et le ragtime, qui allaient donner naissance au jazz.

mercredi 21 janvier 2015

Giovanni Mirabassi Quartet – No Way Out (CAM Jazz/Harmonia Mundi)


Giovanni Mirabassi Quartet – No Way Out (CAM Jazz/Harmonia Mundi)

Considéré comme l’un des plus jeunes musiciens de la génération des « italiens de Paris », le pianiste et compositeur autodidacte Giovanni Mirabassi publie son nouveau projet personnel intitulé No Way Out. Souvent remarqué en tant qu’accompagnateur dans le milieu de la chanson, il s’illustre aussi dans différentes formations jazz aux côtés de Louis Moutin, Flavio Boltro ou encore Leon Parker. Ici le quadragénaire, accompagné du batteur cubain Lukmil Perez Herrera et du contre-bassiste Gianluca Renzi, invite l’excellent vibraphoniste de Los Angeles Stefon Harris. Le quartet nous propose 8 compositions pleines de fraîcheur et d’élégance, aux mélodies exquises et ensorceleuses. Le disque sonne très jazz américain moderne et évoque immanquablement l’âge d’or de Blue Note des années 60.
Ci-dessous un extrait de son opus Cantopiano paru en 2006, dans lequel Giovanni rendait hommage à la chanson française.